5 conseils pour renforcer les bons comportements de santé en…

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Dans cet article, notre kinési-formateur expert en entretien motivationnel (EM) Yannick Barde-Cabusson s’est appuyé sur l’EM pour vous proposer quelques conseils.

Grâce à des discussions bien guidées et à des outils efficaces, vous pourrez apprendre à devenir une véritable aide pour changer le mode de vie de vos patients. Inciter le patient à arrêter de fumer, à poursuivre une activité physique, à mieux prendre soin de lui… Ces nouvelles habitudes sont parfois difficiles à maintenir dans le temps… Soyons efficaces pour aider !

Il n’est pas facile d’écrire un article de blog sur les « conseils » d’entretien motivationnel (EM). Certes, en MI plus qu’ailleurs il est interdit d’interdire… Certes, MI prône une certaine souplesse psychologique dans les styles conversationnels (diriger, guider, suivre)… Néanmoins : donner des conseils sur la façon d’appliquer la MÉ dans sa pratique clinique est difficile sans connaître la personne qui pourrait les rechercher.

Autant procrastiner, commençons gaiement et retenons pour l’occasion un proverbe quelque peu modifié : qui propose, le lecteur dispose !

EBP/EBM est un triptyque bien connu de nos lecteurs. Je voudrais le qualifier de triptyque d’expériences : patient (valeurs, préférences, attentes, idées, etc.), soignant (dimensions proches du patient auxquelles s’ajoute une dimension professionnelle avec une explication clinique de compétence, technique, réflexive , etc.) et celle de l’approche scientifique (evidence) . Naviguer avec le patient à travers ces expériences demande des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être au service des nuances et des compromis. Après 20 ans de pratique et 10 ans d’enseignement, je pense maintenant savoir où apprendre des données dites factuelles : beurk !

En quelques années, la profession s’organise et travaille à la production et à la diffusion d’un grand savoir. Par contre, il m’est encore difficile de savoir où je peux me renseigner sur les deux autres dimensions. Je vous épargne une demi-tonne d’articles scientifiques expliquant que les praticiens sont trop « BIO » par rapport au modèle BPS, trop « égocentriques » par rapport au patient. Idem pour l’autre demi-tonne d’articles documentant les limites de notre apprentissage dans ce domaine.

Comment et où l’apprendre ? Comment et où rafraîchir le raisonnement clinique ? Comment et où augmenter ce que j’appellerais « l’expérience active » (acquérir une expérience clinique avec auto- et hétéro-feedback par opposition à l’expérience « passive » où le thérapeute acquiert des années d’expérience clinique irréfléchie en répétant inlassablement des mouvements thérapeutiques basés sur le même savoir cognitif). motifs)? S’il existe des éléments de réponses à ces questions, peut-on dire qu’ils ont suffisamment de poids pour « équilibrer » le triptyque ? Je m’arrête là sinon ce billet se terminera par un éditorial que je n’ai probablement pas…

Il me semble que l’entretien motivationnel est une des réponses possibles aux questions précédentes : il peut, par exemple, représenter le chaînon manquant dans de nombreuses approches thérapeutiques somatiques en délicatesse avec l’aspect psycho-social du soin. Alors tuons le mythe : l’IM n’est pas qu’une approche clinique de la motivation ! Bien que le cœur de l’EM repose sur le processus dit « d’évocation » où le patient est invité à réfléchir/discuter du changement, l’EM pose les notions d’engagement (relation thérapeutique) et de focus (buts). Ainsi, l’IM enseigne au thérapeute « comment être avec » (état d’esprit/attitude du soignant basé sur le partenariat, l’altruisme, l’autonomisation, l’acceptation, etc.) suivi d’un savoir-faire/ce qu’il faut dire plus technique. Le recours systématique à des temps d’inter/supervision* nourrit l’expérience active du thérapeute.

*Ici Yannick fait référence au processus d’apprentissage de l’entretien motivationnel. Après avoir acquis les notions théoriques de base et pratiqué dans la formation, la professionnelle en soins doit utiliser différentes méthodes pour progresser. Il enregistre les conversations qu’il a eues avec le patient dans un style conversationnel MÉ puis… Entretien : l’écoute de l’enregistrement se fait entre guillemets d’égal à égal (donc pas de supérieur) : deux ou plus mais chacun discute dans une position symétrique quant à la connaissance et commentaires à donner.

Supervision : il y a un superviseur qui dirige l’écoute de l’entretien, il peut partager la parole si plusieurs personnes écoutent, etc. Il y a là une forme d’asymétrie car le superviseur est formé pour cela (son retour est en fait conçu dans un cadre pédagogique approche pour améliorer la performance du supervisé) et possède de l’expérience.

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Dans les deux cas on peut en écouter deux ou plus, mais en supervision on a des objectifs pédagogiques plus formels.

Si je prêche aux convaincus, ou si vous venez d’ouvrir cette page pour trouver des informations opérationnelles, j’arrête de faire la promotion de MI et vous propose un petit top 5 idée à mettre en pratique dans votre consultation post-webinaire au début Novembre*.

*Ici Yannick fait référence au webinaire EM du mardi 8 novembre. Le lien de rediffusion est disponible ici.

IDÉE 1 : ÊTRE LÀ POUR PARLER DU CHANGEMENT ! Coup de pied dans une porte ouverte ? Ce n’est pas très sûr si l’on en croit la littérature : le thérapeute est souvent un facteur limitant car il peut éviter de parler au patient de certains sujets (tabac, alcool, perte de poids, etc.). Toute consultation avec un professionnel de la santé peut être un lieu d’échange sur les comportements liés à la prévention. Pourtant, de nombreux sujets sont évités par les soignants et leurs patients pour diverses raisons (pas le bon endroit, pas le bon thérapeute, pas le moment, etc.). Le thérapeute peut, s’il le souhaite, profiter de l’occasion de la consultation pour aborder, soutenir ou développer le sujet du changement. Il s’agit donc de la volonté du praticien de traiter avec ses propres croyances, pas seulement avec les croyances du patient. OSEZ et soyez prêt à accueillir toutes les idées du patient et les vôtres !

IDÉE 2 : ATTENTION À VOTRE POSTURE (mais pas à celle d’un posturologue…) Toucher votre nez avec votre pisiforme droit est une commande simple à comprendre (hé, certaines personnes essaient ça devant leur ordinateur… euh). Améliorez votre posture thérapeutique (par rapport à l’esprit de l’EM) où des concepts tels que l’alliance thérapeutique, le partenariat, l’acceptation, etc. sont implicitement évoqués. ce n’est pas si simple à mettre en oeuvre. A la question classique du néophyte « comment être ? Je répondrais simplement pour commencer en utilisant fréquemment « demander la permission de ». Par exemple, dites : « Est-ce que ça serait bien si nous parlions de XXX ensemble ? » est un bon début. « Demander la permission » est une action simple qui permet d’établir un partenariat avec le patient qui, à son tour, favorise une alliance thérapeutique.

IDÉE 3 : MAÎTRISEZ BIEN LES OUTILS MI C’est l’instruction « numéro un » pour les formateurs MI. Nous sommes TOUS enclins à exagérer les aspects techniques en EM, vous devez donc travailler. Aucune interview n’est parfaite et il y a toujours des choses à améliorer techniquement quand on se réécoute (intervision/supervision). PRATIQUER puis PRATIQUER ENCORE et enfin PRATIQUER ENCORE…

IDÉE 4 : …MAIS PARFOIS ME DONNEZ LES OUTILS En se concentrant sur la technique et le « comment », on oublie parfois l’essentiel : « à quoi sert la technique ». Il est tout à fait possible d’utiliser parfaitement les outils techniques de la MÉ… parlons beau temps mauvais temps ! QUESTIONNER LE CHANGEMENT passe par des aspects techniques mais aussi, comme indiqué au point 1, par une conversation visant le changement (interroger le patient sur ses souhaits, ses possibilités, ses raisons, ses besoins, etc.).

IDÉE 5 : PENSEZ À GEORGES Soyez écolo, mais n’économisez pas avec ce conseil : si les capsules en aluminium polluent, le message de Georges Clooney est toujours fondamental si vous voulez « enhardir » la conversation sur le changement. « What else ? » devrait être votre nouveau mantra. On voit beaucoup de praticiens réaliser un court entretien de motivation sans aucune idée pour guider le patient. Une des raisons est qu’ils parcourent trop rapidement les sujets sans aider le patient à développer ses mots : poser trop de questions et ne pas utiliser une réflexion assez complexe pour approfondir l’univers du patient. . Si le ratio 1/3 ou ¼ est connu en MI (1 question ouverte pour 3 ou 4 pensées), chaque entretien doit comporter « what else » afin de stimuler le travail de changement du patient.

J’ai hâte de vous retrouver avant la fin du monde (dépêchez-vous ?!)