A l’Opéra de Paris, derrière la magie des ballerines, un…

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L’instrument lisse des danseurs classiques, les pointes, ne peut être enfilé sans une préparation minutieuse. Valentine Colasante, étoile de l’Opéra de Paris, s’explique.

Au sous-sol du Palais Garnier, Valentine Colasante, danseuse étoile de l’Opéra de Paris, enduit l’intérieur des semelles de ses pointes de vernis durcissant avant de les sécher en machine. Un rituel courant lorsqu’on danse un grand ballet académique, comme l’actuel Lac des cygnes, qui se déroule jusqu’au 1er janvier 2023 à l’Opéra Bastille. Pièce antique apparue au 19ème siècle, les pointes ont beaucoup évolué pour mieux épouser les pieds des ballerines. Découvrez les secrets de leur préparation.

Deux à trois paires de pointes pour un spectacle

« J’utilise deux à trois paires pour chaque représentation », explique le danseur à l’AFP à propos du lac des cygnes. « Je suis souvent allé dans cette pièce ces derniers temps », sourit-il.

La star change de chaussures après chacune des trois représentations pour avoir des pointes « qui maintiennent bien la voûte plantaire et permettent d’être très stable pour les pirouettes et les équilibres ». Il en utilise dix à 15 paires par mois et les réutilise pour ses exercices. Un budget conséquent (environ 60 euros par couple) soutenu par l’Opéra et ses mécènes.

Avec le tutu, les pointes sont le symbole par excellence du ballet. Si leur effet sur scène est magique, leur préparation demande des heures de travail.

Depuis quelques années, de nombreuses ballerines se divertissent en postant sur les réseaux sociaux des tutoriels des différentes étapes de cette préparation. Car si les chaussons en satin sont confectionnés sur mesure par les maîtres, ils ne sont pas du tout prêt.

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« Une demi-heure par paire »

« La préparation des chaussons va maintenant relativement vite pour moi. C’est comme un chignon, je le fais depuis que je suis petit, ça fait partie de ma routine », explique la star, qui a remporté le titre suprême en 2018.

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« Mais ça prend une bonne demi-heure par couple », explique la danseuse, qui s’y consacre dans ses « heures libres, avant ou après les représentations ».

Modeler la pointe à son pied

Pour que ces objets en papier et carton épousent bien la forme du pied, il faut les ramollir à la main – certains se cassent, se plient ou se froissent – les semelles doivent être coupées pour mieux souligner la voûte plantaire, les lanières et le caoutchouc doivent être cousu. sangles autour du pied, broder le bout du chausson pour la stabilité et vernir la semelle pour que les orteils durent le plus longtemps possible.

Avant de monter sur scène et pour éviter qu’ils ne glissent, certains danseurs grattent la semelle extérieure, d’autres frottent l’orteil dans une liasse de colophane.

« Un couple qui réussit doit rester vigilant », explique et montre Valentine Colasante.

Des ballerines mieux équipées

Pour éviter d’inhaler la toxicité du vernis, une machine de ventilation a été installée à l’Opéra, alors qu’autrefois les ballerines laissaient sécher leurs pointes contre les murs dans les couloirs.

A chacun sa technique pour protéger ses pieds et éviter les ampoules. Valentine Colasante, insère du plâtre et du coton spécialement décontaminé dans la pointe. « Certains danseurs utilisent des embouts en silicone, mais je trouve que le coton permet (…) un meilleur galbe des orteils. »

« On a des revêtements plus adaptés qu’avant, qui résistent mieux à la transpiration », assure la danseuse, qui protège son tendon d’Achille et ses ligaments avec des lacets élastiques. Il estime qu’avec de l’exercice, de la protection, les pointes sont moins douloureuses qu’on ne l’imagine.

Une carrière sur les pointes

L’apprentissage débute à l’âge de 12 ans, selon la nomenclature du pied, avec une évolution de carrière. « C’est un objet qui me fascinait quand j’étais petite, et la fascination est toujours la même », dit-elle.

« Quand j’étais plus jeune, je dansais avec des chaussures plus dures, mais quand mon pied est devenu plus fort, j’ai utilisé des pointes plus souples. On n’arrête jamais de les ajuster », raconte Valentine Colasante qui, comme d’autres danseuses, conseille souvent les « rats » de l’Ecole de danse.

Source : © 2022 AFP / par Rana MOUSSAOUI. Paris (AFP) / Mardi 20 décembre 2022 à 18h58

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