l’essentiel
A l’hôpital des enfants du CHU de Toulouse, les urgences pédiatriques enregistrent entre 200 et 220 passages par jour, du lundi au dimanche. Epidémies, saturation des cabinets libéraux, impossibilité pour certaines familles d’avancer les charges : l’activité serait jusqu’à 70 % supérieure.
Urgences pédiatriques débordantes, en semaine et week-end, en avril et octobre. Du jamais vu selon les médecins. A Toulouse, l’Hôpital des Enfants accueille actuellement entre 200 et 220 passages aux urgences par jour. « Ce n’est pas normal, c’est entre 50% et 70% de plus que ce qu’on devrait avoir. Généralement, sur cette période, on est à 135 visites en semaine et 150 à 170 le week-end , précise le Pr Isabelle Claudet, chef de service pédiatrie au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse.
« Faire appel au médecin traitant quand c’est possible »
« C’est comme ça depuis septembre, mais comme on ne parlait que du Covid, on a oublié que les urgences pédiatriques étaient sous l’eau. La pression est très forte depuis trois semaines, notamment dans les consultations. La traumatologie ne concerne que 30 % des passages, 70 % des consultations sont médicales et plus de la moitié sont de médecine libérale », poursuit le pédiatre qui évoque plusieurs facteurs. « Il y a en effet une pression épidémique (épidémie de grippe tardive, toujours covid, virus respiratoires et gastro-entérite) qui se manifeste aussi chez les adultes et sature donc les pratiques médicales de la ville. Nous pensons aussi que l’aspect financier joue un rôle car on voit des familles qui clairement ne peuvent pas se permettre les frais d’une consultation. Et puis, comme toujours, il y a des gens qui exagèrent, qui veulent un avis médical tout de suite alors qu’ils pourraient avoir un rendez-vous avec leur médecin mais dans un délai qui ne leur semble pas juste ».
Contrairement aux périodes hivernales traditionnelles, notamment avec les cas de bronchiolite, cet afflux de consultations n’entraîne pas d’hospitalisations. Mais les équipes, qui ne sont pas épargnées par les épidémies, affichent leur épuisement.