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Assurance travail : les étudiants déçus de la rencontre avec le ministre

Assurance travail : les étudiants déçus de la rencontre avec le ministre

Les représentants des associations étudiantes du Nouveau-Brunswick sont revenus à l’improviste de leur rencontre avec le ministre de l’Éducation postsecondaire. Ils s’apprêtent maintenant à manifester pour protester contre la fin brutale du programme Connexion AE-NB, qui leur permettait de toucher des prestations d’assurance-emploi durant l’année universitaire.

Trois semaines après l’annonce choquante de l’annulation du programme NB-EU Connect, le ministre Trevor Holder a reçu à Fredericton la présidence de la FÉÉCUM (Fédération étudiante et étudiante de l’Université de Moncton) et de l’Union étudiante de l’Université du Nouveau-Brunswick. Ces représentants ont quitté la réunion incapables d’entendre leurs doléances.

Jean-Sébastien Léger, président de la FÉÉCUM, nie l’inaction, n’ayant pu obtenir aucun financement du gouvernement provincial pour venir en aide à ceux qui comptaient sur les avantages du financement de leurs études.

« Aucune solution à court ou à long terme n’a été apportée. Un mois et demi avant la rentrée, c’est décevant et même inquiétant », confie-t-il.

En entrevue avec Acadie Nouvelle, le ministre Holder confirme que la décision de mettre fin au programme fait suite à une demande du secteur privé.

« Nous avons une importante pénurie de main-d’œuvre dans cette province et les employeurs nous ont dit que cette politique d’assurance-emploi affectait leur capacité à trouver des travailleurs. Dans les secteurs où la pénurie de main-d’œuvre comble souvent les étudiants, par exemple dans la restauration et l’industrie des services, il est devenu de plus en plus difficile de pourvoir les emplois », dit-il.

« Nous avons eu une discussion fructueuse avec des groupes d’étudiants aujourd’hui et je leur ai clairement fait comprendre que le programme NB-AE Connect ne reviendra pas. Mais je m’engage à travailler avec eux pour voir ce que nous pouvons faire ensuite pour rendre l’éducation plus abordable. »

Le gouvernement ne ferme pas la porte à des fonds supplémentaires dans le prochain budget provincial. La FÉÉCUM a plutôt recommandé de maintenir le statu quo pendant un an ou de modifier temporairement le programme de prêts et bourses. Sans succès.

La Fédération étudiante invite maintenant les mécontents à se faire entendre dans la rue. Des projections simultanées sont prévues vendredi à partir de 16 h 30 dans le centre de Moncton, Fredericton et Saint John.

La rumeur des étudiants ne faiblit pas, affirme Jean-Sébastien Léger, qui promet de continuer à proposer des pistes de solutions, citant l’exemple de la rémunération des stages.

« Le ministre nous démontre qu’il ne comprend pas ou ne veut pas comprendre l’urgence de la situation et l’impact de l’annulation du programme sur les élèves et les familles du Nouveau-Brunswick. C’est inacceptable. Le gouvernement doit exclure l’avenir et cette décision met des hypothèques dessus », dit-il.

« Je crois que les Néo-Brunswickois reconnaissent l’importance de l’éducation postsecondaire et la nécessité d’y investir pour l’avenir de notre province. Nous serons entendus. »

Pour sa part, M. Holder encourage les étudiants à se tourner vers les Services financiers pour étudiants et Travail NB pour obtenir des conseils.

« Il existe de nombreux programmes de subventions et de bourses disponibles dans cette province. J’encourage tous les étudiants à postuler. Nous réalisons que tous les étudiants ne comprennent pas ce qui est actuellement à leur disposition. »

Craint-il que les inscriptions universitaires et collégiales chutent à l’automne?

« Nous n’avons pas constaté d’augmentation des inscriptions depuis que ce programme est en place », a répondu le ministre, qui confirme étudier la question de l’accessibilité pour les futures études d’infirmière.

« Nous travaillons présentement avec les réseaux de la santé pour trouver des moyens de rémunérer les étudiantes et étudiants en soins infirmiers durant leur formation pratique, dit-il.

En 2015, près de 70 % des bacheliers du Nouveau-Brunswick avaient un prêt de plus de 25 000 $ à rembourser à la fin de leurs études.

Les maires de la Presqu’île prennent position

Le Forum des maires de la Péninsule acadienne tient tête aux étudiants après la fin du programme Connexion NB-UE.

Jules Haché, maire de Lamèque et président du Forum des maires de la Péninsule acadienne, s’inquiète de l’impact de la décision du gouvernement Higgs sur les jeunes les plus précaires en milieu rural.

« Bien que nous comprenions que le programme Connexion NB-AE ne répond pas aux critères d’admissibilité à l’assurance-emploi, il est clair qu’un nombre important de jeunes ne progresseront pas vers des études postsecondaires en raison d’un manque de financement », a-t-il écrit dans un lettre au ministre Trevor Holder « Le programme d’éducation est déjà gratuit pour ceux qui ne sont pas si aisés et qui ont déjà atteint le plafond de la dette, et l’avenir de notre jeunesse est maintenant sous-financé.

M. Haché craint qu’une moindre accessibilité aux études perturbe la formation de personnel qualifié dans des secteurs clés qui ne comptent pas déjà de diplômés. Il demande donc au ministre de prendre des mesures pour combler le vide laissé dans le financement des étudiants.

« Les coûts des études postsecondaires ont doublé en raison des frais de logement et de déplacement. Le niveau d’endettement des élèves du post-primaire est une préoccupation majeure. Pour répondre aux besoins actuels et futurs d’une main-d’œuvre qualifiée, nous devons investir massivement dans la formation dès maintenant. »

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