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La crise du Covid a accéléré la fermeture de nombreux cabinets dentaires. Les urgences dentaires très fréquentées du CHU de Toulouse reçoivent 100 patients par jour dans les locaux de l’Hôtel-Dieu.
Ici, les praticiens parlent d’activités non planifiées. En revanche, les patients préfèrent utiliser le mot urgence : un mal de dents ne peut pas attendre. A l’Hôtel-Dieu, le pôle de soins du service d’odontologie et de soins dentaires du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse répond au besoin de prise en charge des patients qui ne sont jamais allés chez le dentiste ou qui n’en trouvent plus.
Des patients de toute la région
Les 20 places du centre-ville (1) se remplissent facilement du lundi au vendredi pour accueillir une centaine de patients par jour. Depuis l’épidémie de Covid-19, les étudiants du service dentaire (84 étudiants en entrée de deuxième année en 2020, 100 en 2021) y travaillent en binôme, bonnet sur la tête et masque FFP2 sur le visage. Pour éviter l’encombrement de la petite salle d’attente, les patients sont admis sur rendez-vous. L’urgence étant le principal motif de consultation, le réglage se fait du jour au lendemain. « De 8 h 45 jusqu’au début de l’après-midi, le téléphone sonne toutes les minutes ou toutes les deux », témoigne Marielle, une élève de 6ème qui vient de trouver une place pour un patient avec une dent cassée, un autre pour un abcès, ou encore une mère pour son enfant qui a besoin de soins urgents.
« La demande est forte. En plus d’une population précaire (1 500 personnes par an en Soins de Santé Continus) pour qui la santé bucco-dentaire n’est pas une priorité, nous invitons tous les patients qui ne peuvent trouver de rendez-vous dans un cabinet dentaire parce que celui-ci est fermé ou complet. Nous accueillons des résidents de toute la région, en situation d’errance, parfois prêts pour un trajet de deux heures, note le professeur Olivier Hamel, chef du service de médecine dentaire du CHU de Toulouse. Elle rappelle que la crise du Covid-19 a entraîné une fermeture supplémentaire de 8 %. l’apprentissage en France, principalement en sélectionnant des apprentis proches de la retraite. « Covid-19 a porté les procédures d’hygiène à un niveau supérieur. Le temps de ventilation incompressible des chambres ne permet pas d’admettre les patients entre deux visites. Les praticiens préfèrent désormais concentrer les soins sur une séance d’une heure plutôt que sur quatre séances de 15 minutes », poursuit le Pr. Olivier Hamel.