Bassin d’Arcachon : unité médico-judiciaire de prise en charge des victimes de violences

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Elle accepte les victimes de violences, notamment au sein de la famille. Le but est de soigner mais aussi, et c’est nouveau, de réaliser une « visite médicale légale vivante », c’est-à-dire un examen médical…

Elle accepte les victimes de violences, notamment au sein de la famille. Le but est de soigner mais aussi, et c’est une nouveauté, de procéder à « l’examen de médecine légale de la vie », c’est-à-dire à l’examen médico-légal, l’incapacité totale de travail, les constatations de blessures et de traumatismes, l’examen de la compatibilité de l’état de santé d’une personne avec garde à vue, visite médicale liée rue En fait, tous les actes qui seront ensuite utilisés à des fins judiciaires.

« Proximité »

L’histoire commence en 2018 par une rencontre de professionnels autour des victimes de violences. « L’association a demandé un hébergement d’urgence », a déclaré le Dr Philippe Veaux. Nous avons donc créé une unité de victimologie à l’hôpital. Avant, il fallait trois semaines pour obtenir un rendez-vous chez Cauva à Bordeaux. Julien Rossignol, directeur de l’hôpital, poursuit l’histoire : « Nous avons besoin de financements et de l’agence régionale de santé (ARS) pour nous aider. Nous pouvons constituer une mini-équipe, avec un pilote médical, une assistante sociale, un psychologue, un secrétariat et un téléphone ». En 2021, nous avons une structure permanente. Ensuite, nous avons discuté avec le procureur pour mettre en place une unité médico-judiciaire et avons maintenant une chaîne complète. »

Le procureur général, Pierre-Yves Couilleau, a confirmé la « proximité » apportée par cette antenne : « Demander à la victime de se rendre au Cauva à Bordeaux pose problème. Ce projet part du terrain, pour pouvoir être proche des personnes en besoin. » Pour la procureure Frédérique Porterie, « cette antenne est utile, et importante avec la croissance démographique du bassin. Et il va grandir. »

Depuis le 14 septembre, c’est-à-dire depuis qu’il travaille sur la requête judiciaire, le médecin Pierre Labadens a un ou deux rendez-vous par jour : « On sent une secousse d’activité. « Les ressources sont inépuisables », a ajouté Pierre-Yves Couilleau. Nous avons une augmentation de 15% dans chaque tribunal pour les violences, et de 29% pour les violences conjugales. »

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Être formé

Cet acte de violence est de moins en moins passé sous silence. « Nous, médecins généralistes, avons peu de formation là-dessus. On ne sait pas tous qu’il y a des exceptions légales au secret médical. Ensuite c’est complexe. Il y a des victimes de violences qui viennent nous voir pour ça. Mais il faut être formé pour voir que ces patients, que nous suivons depuis longtemps dix ans, c’est en effet, qu’il a subi des violences, il faut être formé pour les détecter et ensuite faire un rapport médical de qualité. »

La prévention et la formation sont un domaine de travail, même auprès des écoliers. « Notre société a besoin de protection, note Yann Bubien, directeur général du CHU Pellegrin, et cette unité médico-judiciaire est là pour venir en aide à toutes les victimes ». Pour Bénédicte Motte, déléguée de la Gironde de l’ARS, « il y a un devoir d’efficacité, car les chiffres sont abyssaux. »

Sophie Panonacle, la députée Renaissance du bassin d’Arcachon, engagée de longue date dans la lutte contre les violences faites aux femmes, n’imaginait pas, cinq ans après la première table ronde qu’elle a initiée sur le sujet, de tels résultats. « Tous les obstacles ont été surmontés pour prendre en charge les victimes, femmes, enfants et même certains hommes de notre territoire. » Enfin, Ronan Leaustic, sous-préfet, a résumé le ton de cette cérémonie : « c’est réussi parce qu’il y a un besoin , un beau projet pour le réaliser, et une envie collective pour qu’il apparaisse. »