Biarritz : au large des côtes basques, plongée sur une épave coulée pendant la Grande Guerre

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Les membres du club de plongée USBsection se préparent à sortir sur l’épave d’un…

Les membres du club de plongée de la section USB se préparent à sortir sur les restes d’une épave à côté de Sant Joan de Luz. Une exploration d’une quarantaine de minutes. Avant d’embarquer sur le bateau qui les y emmènera, les dix plongeurs présents vérifient rigoureusement leur équipement.

Antoine Oberlé est instructeur au club. Il avoue en riant : « Le ratio de préparation de la plongée n’est pas très avantageux. « Il ne s’agit pas de l’abroger. « C’est quand même une discipline à risque si on ne fait pas attention. Il faut toujours faire attention, avant et pendant les sorties, à la descente comme à la montée. »

« Gérez bien votre temps »

« Gérez bien votre temps »

Sous les escaliers recouverts d’algues, le bateau du club attend les plongeurs. Les marches sont glissantes, cette première descente se fait aussi avec prudence. « Le coefficient de marée est faible, l’épave est à 38 mètres de profondeur. Il faudra 10 minutes pour monter. » Les voyages de plongée commencent toujours par un briefing.

A l’avant du navire, Antoine déplie un tableau noir et dessine dessus l’épave du « Saint Sunniva », le paquebot sur lequel les plongeurs s’apprêtent à embarquer. « Nous allons étayer les bouées près des caldeiras. A l’intérieur vous pourrez voir des congres et des langoustes. Gérez bien votre temps »

Les derniers plongeurs arrivent à leur tour et remplissent l’arrière du bateau. Le navire démarre, quitte le port et se dirige vers le sud à toute vitesse. Jean-Pierre Rodríguez est responsable. L’ambiance est calme, les plongeurs forment ensemble des groupes. A 2 ou 3, ces groupes effectuent une plongée avec les mêmes caractéristiques de durée, profondeur et parcours. La plupart d’entre eux ne se connaissent pas, mais ils plongeront ensemble sur ce site. Ils parlent doucement malgré le bruit du vent.

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Épave de 1917

Épave de 1917

Après une vingtaine de minutes de navigation, les moteurs se sont arrêtés. Sur l’écran à côté du poste de commandement, les coordonnées GPS indiquent la position exacte de l’épave. « Vous attendez le signal avant de sauter. » Des bouées sont placées, elles doivent guider les plongeurs jusqu’à la coque éventrée du navire. Les dernières fermetures éclair des combinaisons ont été relevées et les poids ont été resserrés autour de la taille. Ça y est, le pilote donne le feu vert. Les premiers explorateurs sautent à l’eau du côté tribord du bateau. Les silhouettes noires s’enfoncent lentement sous l’eau, laissant derrière elles des bulles.

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Au fond de l’eau, l’épave du « Santa Sunniva », ou plutôt ce qu’il en reste, prend forme sous les masques. Resté à bord pour s’assurer du bon fonctionnement de la plongée, Jean-Pierre Rodriguez se souvient de la découverte de l’épave. « Les plongeurs le cherchaient depuis des années. Avec notre club, nous restions habituellement sur le côté. Il a finalement été retrouvé en 2002, près de 100 ans après son naufrage. »

Ce navire à vapeur norvégien a été coulé par une mine le 2 juin 1917, lors d’un voyage entre Santander, en Espagne, et Sunderland, au Royaume-Uni, plein de minerai de fer. La mine responsable de ce naufrage a été posée par l’un des sous-marins allemands patrouillant dans le golfe de Gascogne cette année-là : le « UC-72 ». En huit patrouilles, ce sous-marin dragueur de mines a causé le naufrage de 41 navires, pour la plupart des civils. Quatre personnes ont perdu la vie dans le naufrage du « St Sunniva ».

Mer Carcasse

Mer Carcasse

Les premiers parachutes réapparaissent. Ces fines bouées rouges indiquent la montée d’un affût. Jean-Pierre Rodriguez a habilement approché et ramassé les plongeurs à l’arrière du bateau. Le bruit de leurs nageoires résonne dans la coque métallique du navire. Valentine est l’une des premières à monter. « Je suis vraiment surpris de l’état de l’épave. Je m’attendais à un gros morceau mais il a complètement explosé. J’imagine que l’explosion a dû être puissante. »