« Une visite à domicile à 25 euros n’augmente que de 10 euros pour un déplacement… C’est comme si nos salaires n’avaient pas augmenté depuis quinze ans », lance le docteur Karl Moliex, porte-parole de SOS Médecins Bordeaux.
Fin septembre, faute d’avoir obtenu une revalorisation du prix de la visite, la fédération nationale avait voté une grève totale de 24 heures, qui dure toujours – plus de six mois – et ne manquera pas de revenir au bureau de le prochain ministre de la santé.
Des répercussions sur le Samu et la police
Depuis, à Bordeaux, Bayonne, Limoges, Saint-Jean-de-Luz ou Pau, les médecins ont cessé de faire des visites à domicile en journée, pendant une semaine. La région Nouvelle-Aquitaine a été la région où se sont succédé les coups les plus violents. « Entre l’embouteillage de Bordeaux et la difficulté de se garer, on ne fait jamais plus d’une visite par heure, on est loin du Smic horaire, c’est intenable », renchérit Karl Moliexe, qui doit aussi garder défibrillateur, bouteille d’oxygène et électrocardiogramme. installé dans sa voiture. .
La grève, qui n’a pas défrayé la chronique, a continué de se faire sentir, notamment du côté du Samu. « Là où SOS Médecins interviennent à domicile auprès de personnes âgées ou décédées, nous sommes obligés de retirer le véhicule de Smur, ce qui impacte les urgentistes », a déclaré le Dr Catherine Pradeau, sous-directrice du Samu de Gironde.
En février, le syndicat des policiers de Bordeaux a également tiré la sonnette d’alarme en découvrant que SOS Médecins n’assurait plus les examens médicaux avant la garde à vue ou lors d’une enquête sur un décès.
L’équipe bordelaise de SOS Médecins, qui donne 900 consultations par jour dans son cabinet depuis le début de la grève, espère enfin se faire entendre.