Bordeaux : La réglementation des entrées, c’est « l’avenir de nos urgences…

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La gratuité de l’accès aux urgences Pellegrin de Bordeaux, 24 heures sur 24, est bouclée depuis le 18 mai, comme dans plus d’une centaine d’autres services d’urgence en France. A partir de 17h00 en semaine (et 22h00 le week-end), les volontaires de la Sécurité Civile orientent ceux qui se présentent spontanément à l’entrée. Un mode de fonctionnement « dégradant » dénoncé par l’intersyndicale SUF, FO et CGT a appelé les personnels du CHU Pellegrin à se mobiliser mardi, devant le rond-point de l’hôpital pour demander du personnel supplémentaire. « Le système a été mis en place du jour au lendemain et nous avons des volontaires de la sécurité publique, que nous respectons beaucoup, qui travaillent désormais dans les hôpitaux publics pour trier les patients, s’indigne Gilbert Mouden, infirmier anesthésiste à Smur et représentant Sud-santé à Bordeaux. CHU. Pour nous , Ceci est inacceptable ».

Reçus sous une tente médicale

Ce lundi, vers 18h30, des volontaires de la Sécurité civile ont accueilli un jeune homme qui se plaignait de brûlures après une exposition prolongée au soleil. Installé sous la tente médicale, devant les urgences, il a été examiné par une infirmière qui l’a rapidement rassuré sur ces lésions, des brûlures au premier degré. Il l’envoya par précaution marcher jusqu’au service des grands brûlés, à plusieurs dizaines de mètres. Dans la tente, le téléphone permet de se connecter avec le 15, qui se situe sur le site du CHU. Une configuration qui pose « des problèmes de confidentialité médicale », pour Gilbert Mouden.

L’infirmier a poursuivi le cas de Brandon, 19 ans, qui, bon élève, a contacté le 15 avant de se présenter, une lettre de son médecin en main. Au cours de la mission intérimaire, le jeune homme a été victime d’une projection de vapeur chimique dans l’œil. « J’avais les yeux rouges qui étaient larmoyants et qui démangeaient », a-t-elle déclaré. Aujourd’hui, mon médecin m’a dit que je devais aller aux urgences pour me débarrasser de ma kératoconjonctivite. « Il est rapidement entré dans le service de soutien.

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« Les nuits se passent mieux »

Comme Brandon, on a dit à de nombreux patients de faire 15 appels avant de venir aux urgences. « Il y a 30 à 40 visites de moins par jour aujourd’hui, (en partie expliquées par la période de pointe), note Philippe Revel, chef du service des urgences adultes au CHU de Pellegrin. L’équipe n’apprécie pas toujours d’être en course et peut fournir des soins de qualité. La nuit devient meilleure. »

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« Il y a moins d’entrées la nuit mais on a constaté récemment beaucoup d’entrées entre 8h et 9h, je pense que les gens vont s’adapter au système dégradé », pointe Gilbert Mouden, qui craint que non. dans cette régulation en amont. « Le Camp et la Sécurité civile sont là pour ceux qui n’ont pas entendu ou compris le message, a expliqué Philippe Revel. J’espère que dans quelques semaines ou mois, tout le monde saura qu’avant d’aller aux urgences, il faut composer le 15. Et, à ce moment-là, nous n’aurons plus besoin de cette sécurité et, je pense que c’est l’avenir de notre état d’urgence. »

L’évolution de l’opération risquée pèse lourdement sur l’installation du Samu, qui a reçu entre 1 200 et 1 500 appels par jour. « C’est une charge de travail supplémentaire car il faut gérer ces gens qui viennent spontanément aux urgences », s’inquiète le syndicaliste Gilbert Mouden.

Pour les chefs d’urgence adultes, cet arrangement leur permet de se concentrer sur les patients les plus critiques, tout en gérant les autres plus efficacement. « Avant, ils attendaient entre 6 et 10 heures, a-t-il expliqué. Là, on leur proposait une option de traitement de meilleure qualité (se référer au médecin traitant, SOS Médecins ou avis médical) au lieu d’attendre dans un couloir bondé. »

« On n’est pas des magiciens »

Se retrouvent aux urgences, des personnes âgées qui vivent en Ehpad où il n’y a pas assez de médecins référents, des patients qui ne trouvent pas de médecin qui les soigne, de nombreux retraités sans remplacement et d’autres qui veulent consulter un spécialiste. « Mais aux urgences, ils ne verront pas de spécialiste, surtout à deux heures du matin, a indiqué Philippe Revel. Le parcours de soins doit être réorganisé. Nous ne sommes pas des magiciens des urgences, nous n’avons pas plus de réponses que la médecine de ville ». Si les urgences se retrouvent débordées, c’est aussi parce qu’elles sont « en bout de chaîne » et sont considérées comme le dernier recours accessible à tous les patients.

Entre 55 000 et 73 000 personnes sont vues chaque année aux urgences de l’hôpital Pellegrin. « Nous avons des intérimaires aux urgences, nous avons 40 étudiants en médecine au Samu pour tenir 15 centres de contrôle et des bénévoles à l’entrée, énumère Gilbert Mouden. Jusqu’où allons-nous nuire au système de santé ? » Beaucoup de soignants s’inquiètent comme l’été Aux approches, la période d’activité intense lors des urgences du CHU devrait surtout remplacer l’établissement installé sur le littoral.