L’Insee note qu’entre 2012 et 2020, le nombre de femmes chefs d’entreprise a augmenté de 60 % en Bourgogne-Franche-Comté.
En Bourgogne-Franche-Comté, un tiers des entrepreneurs sont des femmes, une part en augmentation ces dernières années. Six entrepreneuses sur dix sont à la tête d’une entreprise traditionnelle qui leur rapporte un revenu moyen de 2 700 euros nets par mois. Les micro-entrepreneurs, en revanche, ont une activité bien moins rémunératrice, 420 euros par mois. Près de la moitié d’entre eux ont également un travail rémunéré. Lorsque l’entreprise est située en milieu urbain, les femmes entrepreneures génèrent des revenus moyens une fois et demie plus élevés qu’en milieu rural.
Ils sont agriculteurs, commerçants, bijoutiers, infirmiers libéraux, médecins de ville ou encore restaurateurs. Ils ont au moins une chose en commun : gérer leur propre entreprise.
En Bourgogne-Franche-Comté, un tiers des entrepreneurs sont des femmes en 2019. Elles sont ainsi 46 900 à diriger une activité indépendante. Ils se distinguent des salariés en l’absence de contrat de travail et agissent en toute indépendance. Ils peuvent travailler seuls ou embaucher une ou plusieurs personnes.
Table des matières
De plus en plus de cheffes d’entreprise
Entre 2012 et 2020, le nombre de femmes chefs d’entreprise a augmenté de 60 % en Bourgogne-Franche-Comté, un peu moins qu’au niveau national (+ 67 %).
Au cours de cette période, la proportion de femmes parmi les chefs d’entreprise a augmenté plus rapidement dans la région (+5 points) qu’au niveau national (+2 points). Afin de réduire les inégalités entre les femmes et les hommes et de lever les obstacles à la création d’entreprises par les femmes, la politique publique existante est renforcée. En région, un plan d’action régional pour la promotion et le développement de l’entrepreneuriat féminin est signé par l’État, Bpifrance et le Conseil Régional. Il vise notamment à proposer une offre d’accompagnement favorable à l’implantation et à la croissance de leurs entreprises. Une attention particulière est portée aux territoires fragiles.
En Bourgogne-Franche-Comté, comme en France, la création d’entreprises dans le secteur marchand non agricole entre 2012 et 2020 est tirée par la croissance des entreprises individuelles traditionnelles et, plus récemment, des micro-entreprises. Ce dernier s’est fortement développé grâce à la simplification des formalités d’établissement et au doublement, en 2018, du plafond de chiffre d’affaires donnant lieu à ce statut. Elle bénéficie également de l’utilisation de l’économie et du développement des services à la personne.
Six entrepreneuses sur dix sont à la tête d’une entreprise classique
De toutes les entreprises détenues par des femmes dans la région, 29 500 sont des entreprises ordinaires, soit 63 %. La majorité d’entre elles sont constituées d’entreprises individuelles. Les autres sont des sociétés par actions (SARL) dont le dirigeant est actionnaire majoritaire. Un tiers des femmes entrepreneurs qui dirigent des entreprises traditionnelles travaillent avec des activités de services telles que la coiffure, le commerce juridique ou la restauration traditionnelle. Elles sont également très présentes dans la santé (30%), notamment en tant qu’infirmières, sages-femmes ou médecins généralistes.
En outre, près de 20 % ont des activités agricoles, principalement dans l’élevage bovin, la polyculture, la viticulture ou la culture des céréales.
Les femmes entrepreneurs traditionnelles dirigent des entreprises assez anciennes, dont plus de la moitié ont 10 ans ou plus. Ceux qui ont démarré leur entreprise récemment sont à la pointe des entreprises aussi à long terme qu’au niveau national. Près de 60% des structures créées il y a 5 ans sont toujours en activité.
Le revenu moyen impayé des chefs d’entreprise traditionnels est de 2700 euros nets par mois. Cependant, ce revenu moyen fait une grande différence avec un tiers des entrepreneurs gagnant moins de 1200 euros nets par mois et un autre tiers recevant plus de 3000 euros.
La pluriactivité reste rare. Seules deux femmes chefs d’entreprise sur dix ont également un emploi en tant qu’employée. Cet emploi est un complément de revenu qui contribue en moyenne à 36% de leur revenu total d’activité. Ces entrepreneuses multi-actives disposent ainsi d’un revenu total comparable à celui des femmes exerçant uniquement une activité indépendante, de l’ordre de 2 900 euros nets en moyenne par mois.
Microentrepreneuses : une sur deux est également salariée
Les micro-entrepreneurs sont au nombre de 17 400 et représentent 37 % des femmes indépendantes de la région. La grande majorité d’entre eux travaillent dans les services, notamment ceux destinés aux particuliers tels que les soins esthétiques, la coiffure ou d’autres services à la personne (soins, tatouage, etc.). Ils sont relativement plus présents dans ce type d’activité que les chefs d’entreprise traditionnels. Ils sont également plus actifs dans la production artisanale, notamment dans la production de bijoux et de vêtements. A l’inverse, elles sont beaucoup moins présentes dans les professions de santé (11%), et les activités autorisées sous le statut de micro-entreprise sont limitées.
La majorité des micro-entreprises dirigées par des femmes ont été créées il y a moins de 5 ans. Les entreprises sous ce statut ne sont pas nécessairement censées être durables. Au-delà d’un certain chiffre d’affaires, elles doivent changer de statut et devenir une entreprise traditionnelle.
Cette restriction du chiffre d’affaires contribue sans doute à ce que les femmes à la tête d’une micro-entreprise aient un revenu indépendant très faible, 420 euros nets par mois en moyenne. Pour les femmes au chômage, les micro-entreprises peuvent être une réponse à une exigence de revenus. Cela peut aussi être un moyen d’entrer sur le marché du travail en créant son propre emploi, notamment pour les jeunes adultes. Dans le cas des chefs d’entreprise traditionnels, la décision de devenir entrepreneur peut être simplifiée par le développement de politiques sociales telles que l’aide à l’accueil et à la garde des jeunes enfants.
Près de la moitié des micro-entrepreneurs exercent en parallèle une activité salariée. Il est tout aussi probable qu’ils la pratiquent à temps partiel qu’à temps plein. Leur activité salariée représente alors en moyenne 77 % de leur revenu d’activité total. Cependant, cela reste relativement faible. Pour l’un des deux micro-entrepreneurs multi-actifs, c’est moins de 1200 euros nets en moyenne par mois, soit un peu moins que le SMIC.
Un certain nombre de micro-entrepreneurs multi-actifs exercent probablement déjà une activité salariée avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. Leurs motivations peuvent être liées à un désir de reconversion professionnelle et d’autonomie, à l’expression d’une passion, à un choix de vie ou à concilier vie familiale et vie professionnelle.
Des revenus non-salariés plus faibles dans le rural
En Bourgogne-Franche-Comté, plus de la moitié des entreprises dirigées par des femmes sont situées en zone rurale. Ces entrepreneurs travaillent principalement dans les services ou dans les activités paramédicales. Ils travaillent notamment avec les services aux particuliers comme les coiffeurs et les soins esthétiques. Elles sont également infirmières libérales ou psychothérapeutes. Dans ces zones rurales, le revenu généré par l’activité indépendante des femmes entrepreneures est en moyenne de 1600 euros nets mensuels.
Le district autonome comprend les municipalités les moins peuplées et les plus isolées de la région. Elle concentre la plus grande proportion de femmes dirigeantes de SARL (31%), majoritairement agricultrices. Dans cette salle, les entreprises sont plus âgées que dans les autres territoires. Les femmes qui les dirigent sont relativement plus âgées. Vivant loin des grands centres de travail, ils sont moins susceptibles d’avoir une activité complémentaire rémunérée.
En revanche, dans les communes rurales sous emprise d’un pôle d’activité, les entreprises sont plus récentes. Les femmes entrepreneures opèrent davantage sous le statut de micro-entreprise (41%). Ils ont aussi plus souvent une activité rémunérée en parallèle. Cela leur donne alors 60% de tous les revenus du travail, une part plus importante que dans le reste de la région.
Dans l’urbain, une majorité d’entreprises classiques aux activités plus rémunératrices
Globalement, plus le territoire est urbanisé, plus le revenu d’auto-emploi des femmes entrepreneures est élevé. Le revenu moyen du travail indépendant des femmes entrepreneurs est une fois et demie plus élevé dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Ces écarts sont dus au fait que les entreprises conventionnelles génèrent des revenus plus élevés dans les zones urbaines. D’une part, les femmes entrepreneures sont plus souvent à la pointe des entreprises individuelles. Mais sous ce statut, les revenus générés sont plus élevés que pour le dirigeant d’une SARL ou le micro-entrepreneur. En revanche, l’espace urbain polarise des professions plus rémunératrices, notamment dans la santé (dentistes, spécialistes, etc.), les services aux entreprises (activités juridiques, agents et courtiers d’assurances) ou encore le commerce (pharmacie, tabac, presse).
Si le travail indépendant est en moyenne plus rémunérateur dans l’espace urbain, il rapporte tout de même moins de 1200 euros nets par mois pour la moitié des entrepreneurs.
Moins présents qu’en milieu rural, les dirigeants de SARL embauchent cependant plus souvent. C’est notamment le cas des territoires à densité moyenne constitués de grands pôles d’activités de la région comme Mâcon, Chalon-sur-Saône, Nevers ou Auxerre. Lorsqu’elles opèrent dans les communes urbaines denses de Dijon, Besançon, Belfort et certaines communes de leur périphérie, elles emploient en moyenne plus de personnel.
Dans ces zones les plus densément peuplées de la région, les femmes entrepreneures sont relativement jeunes. Un tiers exerce également une activité rémunérée. La proportion d’entreprises créées depuis moins de 5 ans est la plus élevée. Ce sont majoritairement des micro-entreprises. Celles-ci sont dirigées par des femmes, dont 60% exercent en même temps une activité rémunérée.
Régine Bordet-Gaudin, Caroline Logeais (INSEE)
Encadré – Les femmes plus souvent que les hommes à la tête de microentreprises
Dans la région, les hommes qui dirigent une entreprise résident plus à la campagne que les femmes. Ils entreprennent plus souvent dans l’agriculture (23%), la construction (17%) et le commerce (17%). En revanche, elles ne sont que 13% dans les services à la personne et 7% dans la santé, secteurs où les femmes entrepreneures sont particulièrement présentes. Les hommes sont plus souvent des employeurs car ils travaillent dans des secteurs qui en demandent plus.
Les femmes sont plus souvent des micro-entrepreneurs que leurs homologues masculins. Elles sont donc à la pointe des nouvelles entreprises et fonctionnent plus souvent en parallèle avec des activités rémunérées à temps partiel. Globalement, les femmes entrepreneures ont en moyenne 46 ans, les hommes à peine un an de plus. Cependant, le revenu de leurs travailleurs indépendants est plus faible. Avec ou sans complément de salaire, elles gagnent en moyenne 600 euros de moins chaque mois que les hommes.
Définitions
Cette publication étudie le nombre et le profil des indépendants, également appelés entrepreneurs. Contrairement aux salariés, ces derniers n’ont ni contrat de travail ni lien de subordination juridique permanent avec un client. Les dirigeants salariés, peu nombreux dans la région, sont exclus du terrain.
Une entreprise classique est une entreprise individuelle autre qu’une micro-entreprise ou une société à responsabilité limitée (SARL) dirigée par un dirigeant majoritaire.
Une micro-entreprise est une entreprise individuelle qui relève du régime fiscal de la micro-entreprise et bénéficie du régime simplifié du micro-social. Un micro-entrepreneur doit respecter un plafond de chiffre d’affaires. Depuis 2018, celle-ci est de 176 200 € par an pour la vente de biens et de prestations d’hébergement ou de 72 500 € par an pour les prestations de services et activités libérales.
Les revenus impayés sont assis sur les revenus professionnels imposables, après réintégration de certains abattements fiscaux et cotisations sociales facultatives.
Pour un entrepreneur multi-actif, le revenu total d’activité est composé des revenus de son activité indépendante et du salaire perçu.
Les communes sont regroupées en quatre types de territoires selon des critères de densité et de caractère fonctionnel. Selon le réseau de densité municipale, l’espace urbain est divisé en municipalités densément peuplées et municipalités de densité moyenne.
La zone de peuplement correspond aux communes peu et très peu peuplées. Il est ensuite divisé en fonction du degré d’impact sur le poste voisin.
Le pays sous influence appartient ainsi à une zone d’attraction avec des villes de plus de 50 000 habitants, contrairement à la campagne autonome.