Ce texte fait partie d’un livre spécial Plaisirs
La troisième plus grande ville d’Australie par sa population a une relation avec l’eau qui nous étonne.
Dans la mythologie aborigène australienne, le serpent arc-en-ciel est le grand seigneur des eaux. Serpentant à la surface de la Terre, elle a tracé le lit des rivières et des ruisseaux, les contours des lacs et des mers avant d’appeler la pluie. A Brisbane, la capitale de l’Etat du Queensland, on pourrait même penser que Waugal, l’un de ses nombreux noms, a « signé » son œuvre : la rivière qui la traverse dessine vraiment un W géant !
Sur ce water boulevard, qui s’appelle aussi Brisbane, voguent yachts et voiliers privés, bateaux d’excursion, kayaks et CityCats, ces catamarans de transport en commun qui nous transfèrent d’un océan à l’autre, d’un quartier à l’autre. C’est tout ce qu’il faut pour donner à la ville une ambiance de joyeuses fêtes ! D’autant qu’il se trouve à une heure de route de la Sunshine Coast, au nord, et de la Gold Coast, au sud, deux destinations balnéaires hyper prisées. « C’est la proximité qui a un impact positif sur notre qualité de vie ! » dit Josephine Mitchell, du Brisbane Museum, qui visitera l’hôtel de ville.
De colonie pénitentiaire à « Brizvegas »
En compagnie de Mme Mitchell, nous nous promenons dans le centre-ville. « En 1825, la nouvelle colonie pénitentiaire comptait trois rues boueuses qui correspondaient au cœur de l’actuel Central Business District (CBD) », explique la jeune femme. Un pénitencier y fut construit pour accueillir les prisonniers les plus endurcis rejetés par Sydney. Le site actuel du bureau de poste était occupé par une prison pour femmes.
Au milieu du XIXe siècle, les programmes gouvernementaux favorisèrent l’immigration vers le nord du pays et des colons libres britanniques, allemands et asiatiques vinrent peu à peu s’installer dans la région. Brisbane est officiellement devenue une ville… en 1925. Elle compte aujourd’hui 2,3 millions d’habitants.
Ainsi dans le CBD, la plupart des bâtiments datent des années 1920 et 1930, et ils sont en train d’être complètement obscurcis par de tentaculaires tours de verre, les nouveaux totems du monde moderne. Pour se moquer de ses idées de grandeur, les « locans » la surnomment « Brizvegas » !
Mais pour notre guide, « Brizzy » est avant tout synonyme de changement. « Avant les Jeux du Commonwealth de 1982, elle avait la réputation d’être vraiment ennuyeuse ! elle se confie. Puis elle a accueilli l’Exposition Universelle [en 1988] et depuis la vie culturelle s’est développée, la scène culinaire, les cafés, tout est florissant maintenant. »
Le prochain moment clé pour la ville sera l’accueil des Jeux olympiques d’été en 2032, pour lesquels les préparatifs sont déjà en cours. La revitalisation de la gare et des équipements culturels, l’extension du réseau de bus comme le tram, de nouveaux hôtels : les chantiers sont légion. Toujours dans le CBD, Queen’s Wharf ouvrira ses portes cette année. Évalué à 3,6 milliards de dollars australiens (3,3 milliards de dollars canadiens), le vaste complexe riverain ajoutera 1 000 chambres au portefeuille hôtelier existant, 50 nouveaux restaurants, bars et cafés, ainsi qu’une tour d’observation, la SkyTower.
Photo: Tourisme et événements Queensland
Dans les méandres du « W »
Promenez-vous sous les ficus géants de South Bank Parks
Sur les hauteurs du centre-ville, le quartier animé de Paddington s’enorgueillit de ses belles Queenslanders, maisons traditionnelles aux vérandas, ornées de dentelles, tandis que les virages de Brisbane dévoilent d’autres villages voisins à forte personnalité. D’est en ouest, l’élégante New Farm s’enorgueillit de sa Powerhouse, une ancienne centrale hydroélectrique reconvertie en galerie d’art contemporain. Fortitude Valley oscille entre super chic et ringard. Le résultat? Ses cours fleuries (Bakery Lane et California Lane, entre autres) sont particulièrement attractives, avec cafés, barbiers et micro-boutiques. Quant au West End, c’est un quartier bohème par excellence, un paradis pour les marchés de producteurs.
Face au CBD, les 17 hectares de South Bank Parklands, vestiges de l’exposition universelle, sont franchement époustouflants. Le long du fleuve et des allées partagées par les piétons et les cyclistes, on trouve des jardins, une forêt tropicale, une salle de concert, la Bibliothèque d’Etat, quatre musées dont l’exceptionnelle Galerie d’Art Moderne, un immense lagon, un immense bassin bordé de palmiers, ainsi que de nombreux bars et restaurants. A toute heure du jour ou de la nuit, le site est occupé.
Photo : Carolyn Parent
Le Lone Pine Koala Sanctuary compte une centaine d’adorables résidents.
C’est de cette côte que le bateau de Miramar Cruises remonte Brisbane jusqu’au Lone Pine Koala Sanctuary. La croisière commentée nous donne une autre perspective sur la ville et ses environs ; réservation, vrai plaisir.
Créé en 1927 pour protéger l’espèce, puis chassée pour sa fourrure (et récemment menacée par les feux de brousse), l’immense parc compte une centaine de ces mignons résidents. Dans leurs habitations ouvertes aux quatre vents, ils dorment en boule 18 à 20 heures par jour, et le reste du temps ils grignotent des feuilles d’eucalyptus pour s’hydrater, car ils ne boivent pas – c’est ce que dit le mot aborigène « koala ». » moyens. Dans la réserve, vous pourrez également rencontrer d’autres espèces endémiques, dont le non moins mignon kangourou.
Carnet de voyage
Il est temps de rentrer à Brisbane. En regardant le panorama depuis les vagues, on ne peut s’empêcher de penser que le Rainbow Serpent a bien fait les choses…
Carolyne Parent était l’invitée de Tourism and Events Queensland.
Comment aller là? Avec Air Canada, en 15 heures, de Vancouver