Cette manne, qui pour l’instant génère 22% des recettes touristiques sur le continent, pourrait tripler d’ici 10 ans grâce au développement de certaines destinations durables et naturelles et à des investissements dans les infrastructures secondaires ou la formation, selon une étude dévoilée mardi.
Bouquetin dans les Alpes suisses. Le pays suisse, dont le marché du tourisme de luxe est aussi important que l’Allemagne, a une carte à jouer dans le développement des préférences vers la durabilité et les espaces naturels.
Une étude, la première du genre à l’échelle européenne, a été menée par la Bain and Company de l’Alliance européenne des industries culturelles et créatives (ECCIA), qui regroupe cinq organisations qui rassemblent plus de 600 marques de luxe, à savoir Altagamma (Italie) , Circulo Fortuny (Espagne) ), Comité Colbert (France), Meisterkreiss (Allemagne) et Walpole (Royaume-Uni).
« L’Europe est la première destination touristique mondiale et le premier tourisme européen représente entre 130 et 170 milliards d’euros » par an, selon Matteo Lunelli, président d’Altagamma et nouveau président de l’ECCIA, cité dans le communiqué. .
L’étude montre qu’en n’occupant que 2% des structures d’hébergement, les touristes « de luxe » génèrent près de 22% des revenus totaux du tourisme européen, représentant 22% des dépenses d’hébergement et jusqu’à 33% des dépenses de culture, de divertissement et de shopping.
Les touristes « haut de gamme » dépensent huit fois plus que la moyenne, et l’hôtellerie exclusive emploie deux fois plus de personnes que l’hôtellerie dite « classique ».
De grands classiques
La France, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni sont en tête avec un tourisme de luxe de plus de 20 milliards d’euros. L’Allemagne capte entre 5 et 10 milliards d’euros, soit autant que la Suisse.
Mais d’autres pays s’en sortent aussi bien, comme la Grèce avec 10 milliards d’euros (7% du PIB) et le Portugal entre 4 et 6 milliards d’euros.
Le rapport souligne également l’émergence de destinations telles que la Croatie, la Slovénie et les pays nordiques qui attirent les gens par leur côté naturel et leur développement durable. Points que l’ECCIA veut souligner.
« On sait que les touristes haut de gamme préfèrent visiter l’Europe à cause de la gastronomie, de la culture, de l’histoire, de l’art, du shopping, mais on est sous nature et bien-être« , par opposition à des destinations comme Bali, l’Australie ou le Japon.AFP Bénédicte Epinay, générale Délégué au Comité Colbert.
520 milliards d’euros
« Il y a matière, avec les bonnes stratégies européennes, pour développer et orienter le tourisme vers la durabilité et la nature », selon Epinay. Car « c’est une chose d’attirer les gens à Paris, dans les châteaux de la Loire et de la Côte d’Azur, mais l’idée est de montrer au reste de la France », ajoute-t-elle.
Pour ce faire, « il faut augmenter les infrastructures pour faciliter les déplacements vers les destinations secondaires », estime-t-elle, appelant à ce que « les politiques publiques » développent aussi « les formations au tourisme haut de gamme et fassent de l’Europe une référence mondiale ».
Pour Matteo Lunelli, qui dépend de l’étude, « un plan de développement du tourisme haut de gamme en Europe pourrait conduire à une augmentation de la valeur du secteur à 520 milliards d’euros » par an, entre 2030 et 2035.
L’ECCIA préconise également de faciliter l’accès des touristes à certaines régions d’Europe. Le rapport cite en exemple la province chinoise de Hainan, « destinée à devenir un port de libre-échange d’importance mondiale comparable à Dubaï et à Singapour » et où « il existe un plan spécifique soutenu par le gouvernement pour faciliter l’accès aux marchés internationaux et promouvoir le luxe ». à haut niveau ».
« Ce rapport montre clairement que le tourisme haut de gamme est une ressource pour toute l’Europe », a déclaré Claudia D’Arpizio, responsable mondiale de la mode et du luxe chez Bain and Company, citée dans le communiqué.
Parmi les autres contributeurs à ce rapport figurent l’analyste Forward Keys, la société de remboursement d’impôts Global Blue et Virtuoso, un réseau mondial d’opérateurs touristiques avancés.
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