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Charentaise et fière de l’être

Sur la semelle est écrit « made in Charente, made by Rondinaud, la maison a été construite il y a longtemps ». Ce chausson douillet a un profil rassurant et familier de valeurs sûres. Et pour cause, il s’agit d’une pure souche charentaise, fabriquée par un atelier historique qui a survécu au naufrage de la charentaise française, qui a failli sombrer il y a quelques années dans l’indifférence générale ou presque. Mais la Charentaise n’a pas dit son dernier mot, portée par un cocooning fort, du made in France et des entrepreneurs déterminés à sauver patrimoine, savoir et emplois. Alors que la température baisse, l’accent est mis sur Rondinaud et l’Atelier Charentaises.

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Il faut dire que la Charentaise est passée à un jet de pierre de la correction. Et à part les acteurs économiques régionaux et les hérauts du Made in France, qui s’émeut de ce désastre économique et culturel ? Personne. Pas de gilet jaune dans les ronds-points pour sauver ce joyau de notre patrimoine. Pourtant, c’est proche, et aujourd’hui profiter d’une longue soirée d’hiver relève du bon sens (rien de plus confortable n’a été créé), d’un certain sens du style (ils sont dans l’air du temps à Saint James, La Pantoufle à Pépère, Jules & Jenn ou encore Le Slip Français), développement durable et patriotisme économique. Le tout dans une paire de chaussons, pour un budget qui avoisine les 50 euros, il faut y penser.

Un peu d’histoire

Crédit photo – L’Atelier Charrentaises

La Charentaise fait partie de notre patrimoine. C’est un produit de terroir (et oui). Ce chausson au profil débonnaire est né sur les bords de la Charente au XVIIe siècle, sous Louis XIV avec le développement des industries textile et papetière, chutes et surplus servant à confectionner des chaussons de feutre qui connaîtront l’inattendu. descendant Dans les sabots en bois des agriculteurs, il protège les pieds et les garde au chaud. Dans les maisons bourgeoises, il permet au personnel de conserver le parquet et de se déplacer « à petits pas » en place.En 1907 à La Rochefoucauld-en-Angoumois, un cordonnier du nom de Théophile Rondineau nous offre tous ces chaussons typiques. . Il l’habille de feutrine avec un motif à carreaux. Charentaise mon grand-père est né. Quelques décennies plus tard, Rondinaud était le plus grand fabricant de sandales, avec 10 ateliers et 1 300 employés. la rentrée sera dure. Victime d’un succès mondial, la Charentaise est copiée et les acteurs historiques ont du mal à se défendre face à la concurrence chinoise qui inonde le marché de produits bas de gamme vendus à bas prix. L’activité d’habiter, seuls quatre ateliers historiques perpétuent le savoir-faire du cousu-tourné auquel on doit le confort et la forme inimitables de la charentaise. Au bord de la faillite, les Manufactures Degorce, Laubuge, Ferrand et Rondinaud (qui ne comptaient plus qu’une soixantaine d’employés) sont rachetées par Renaud Dutreil, ancien ministre des PME de Nicolas Sarkozy, qui lance La Manufacture charentaise. But? Boostez le potentiel hype des chaussons de mon grand-père. Il ne faudra pas 18 mois pour que le projet tourne court et finisse péniblement liquidé en décembre 2019. Tout le monde est licencié. Les actifs sont liquidés. C’est la dernière sortie de la route, qui emporta jusqu’au mur, dans le même bus, les quatre derniers r échappés de cette industrie qui aurait pu marquer la fin de la Charentaise. Et bien non.

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Sauvetage

Crédit photo – L’Atelier Charrentaises

Olivier Rondinaud, l’arrière-petit-fils de Théophile Rondinaud, a commencé à sauver la Charentaise en 2020, notamment en rachetant des machines datant des années 1950, qui ont servi à confectionner ce célèbre tailleur notamment ces sandales qu’il a relancées. fabrication avec Michel Violleau sous la marque « L’atelier Charentaises ». Installée dans un ancien atelier de réparation automobile, l’entreprise a réintégré une dizaine d’ouvriers rescapés du naufrage de l’usine des Charentaises, titulaire de la pomme-comment perdre. Ils produisent chaque jour environ 550 à 600 paires de chaussons, toujours à La Rochefoucauld-en-Angoumois. Si l’on est encore loin des 40 000 paires de chaussons qui sortaient chaque jour des dix sites de production de la maison Rondinaud dans les années 1970, il y a de l’espoir.

Pourquoi la charentaise est contemporaine

Crédit photo – L’Atelier Charrentaises

Cette affirmation peut choquer ceux qui l’ont vue aux pieds de leurs grands-parents (au coin du feu en ville ou aux sabots, à la ferme, dans le village breton des années 70), mais ce n’est pas un oxymore. Il y a plusieurs raisons à cela. Nous ne les classerons pas tous dans le même ordre en fonction de notre sensibilité. Le confinement a recentré notre attention sur l’idée d’intérieur, de confort, de bien-être et renforcé nos convictions dans la nécessité de déplacer certaines productions, accélérant le retour opéré en France initié depuis plusieurs années. Puis le produit a bénéficié d’un certain renouveau stylistique qui l’a sorti de la naphtaline, sans le dénaturer. Enfin, c’est un produit solide et durable, que Soles sent composé de laine, de coton et de fibres recyclées issues de la dernière fabrique de laine française en ce qui concerne l’Atelier Charentaises.

Secrets de charentaise

Crédit photo – L’Atelier Charrentaises

Comme les espadrilles, les pantoufles ne grincent pas. Pas de pied gauche ou droit pour lui. Fabriquée à la main à partir de laine feutrée, la Charentaise bénéficie depuis 2019 de l’IGP (et de fait, elle dispose d’une Indication Géographique Protégée) qui protège la technique cousue et renversée propre à la Charente et au Périgord, la distinguant de la concurrence. fabriqué en Chine. Victoire pour l’Association pour la Promotion de la Charentaise (APC). Si aujourd’hui on a le choix entre des styles traditionnels ou plus contemporains, si les semelles traditionnelles peuvent être antidérapantes, les techniques de fabrication n’ont pas changé depuis le début du 20ème siècle. Cinq étapes – découpe du dessus, du doudou et de la semelle à l’emporte-pièce, couture, bordure, assemblage et retournement – c’est le secret de chaussons réussis. Bon hiver à tous.

Pour résumer

Sur la semelle est écrit « made in Charente, made by Rondinaud, la maison a été construite il y a longtemps ». Ce chausson douillet a un profil rassurant et familier de valeurs sûres. Et pour cause, il s’agit d’une charentaise pure race, fabriquée par un atelier historique qui a survécu au naufrage de la Charentaise française, qui a failli sombrer il y a quelques années dans l’indifférence du public ou presque. Mais la Charentaise n’a pas dit son dernier mot, portée par un cocooning fort, du made in France et des entrepreneurs déterminés à sauver patrimoine, savoir et emplois. Alors que la température baisse, l’accent est mis sur Rondinaud et l’Atelier Charentaises.

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