Chine : la Banque centrale force les géants de la tech à partager…

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Photographie : bfishadow / Unsplash.

Pékin continue de renforcer son contrôle sur les données personnelles et plus généralement sur les activités des géants de la tech. La Banque centrale de Chine tente de forcer les géants du web à partager les données de leurs utilisateurs.

Pourquoi la Banque centrale a-t-elle du mal à faire appliquer cette loi ?

L’institution bancaire du pays a fixé une date butoir à décembre 2022 pour contraindre les géants de la tech à se conformer à cette nouvelle législation. Cependant, le Financial Times rapporte que la Banque centrale de Chine a du mal à obtenir ce qu’elle veut. La question de savoir qui devrait contrôler l’accès aux grandes quantités de données des utilisateurs d’Internet survient à un moment où Pékin tente de resserrer son emprise sur le secteur technologique du pays et les prêts à la consommation.

Le président Xi Jinping, qui a récemment été réélu à la tête du Parti communiste, a cherché à mettre en place un système de contrôle des données dans le cadre d’un effort plus large pour construire une économie plus « étatique ». Après avoir déclaré illégales toutes les activités liées à la cryptographie, la Banque centrale de Chine a alors ordonné à Tencent, Meituan, Alibaba, Baidu et ByteDance, entre autres, de partager les données des utilisateurs. Le gouvernement veut avoir accès à toutes les données dont disposent les géants de la technologie.

Pour inciter les grandes entreprises technologiques à collaborer, le gouvernement prévoit aussi de rémunérer. Selon plusieurs sources, Pékin tente notamment d’évaluer la solvabilité des emprunteurs potentiels. Cependant, les géants de la technologie ne collaborent pas vraiment sur ce projet. « Ni les plateformes ni les banques ne veulent suivre un ordre qui nuit à leur business », précise une source anonyme. Preuve que même avec un gouvernement aussi puissant que la Chine, il n’est jamais facile d’établir une règle et de la faire appliquer comme par magie.

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En effet, de nombreuses banques chinoises, en particulier les petits prêteurs régionaux, s’appuient sur des masses de données d’utilisateurs et sur les outils d’analyse des sociétés Internet pour identifier les personnes solvables. L’encours des prêts bancaires émis en lien avec les plateformes en ligne a augmenté de 22 % l’an dernier par rapport à 2020, contre seulement 12 % pour la croissance globale des prêts. « Nous ne nous conformerons pas tant que tout le monde ne le fera pas », a déclaré le directeur d’une banque basée à Shanghai.

La croissance du prêt suscite des inquiétudes dans le pays. Le gouvernement tente de reprendre le contrôle. Une étude de l’Université Renmin de Pékin a révélé que les géants de la technologie devraient connaître une augmentation de 8 % de leurs coûts après l’entrée en vigueur de la loi. Pour Michael Li, Credit Score Analyst, « Le gouvernement considère les données comme un atout précieux, mais les fonctionnaires n’ont pas la capacité de gérer efficacement les données. Cela signifie qu’ils risquent de tuer l’industrie. »

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