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le 10/04/2022 à 12:35, Mis à jour le 10/06/2022 à 17:00
Le groupe de luxe a déçu les investisseurs avec des comptes semestriels en deçà des attentes. La prochaine publication pourrait inverser la tendance.
De prime abord, les résultats semestriels publiés fin juillet par Kering étaient plutôt bons : chiffre d’affaires de 9,93 milliards, croissance organique de 16%, résultat opérationnel courant en hausse de 26% à 2,82 milliards, portant les marges à 28,4%, bénéfice de 60 points de base et le bénéfice net a augmenté de 34% à 1,99 milliard. Oui mais.
Une visibilité réduite sur le second semestre
Le marché se concentre sur les performances mitigées de la marque phare du groupe, Gucci. Cette dernière, qui représente 52% des ventes globales et contribue à hauteur de 67% au résultat opérationnel courant, a connu jusqu’ici un premier semestre moins dynamique que les autres marques. Ainsi, la croissance est limitée à 8%, quand Yves Saint Laurent gagne 34% et Bottega Venetta 13%.
Surtout, la direction est restée floue au cours du second semestre, et encore plus prudente : « Dans un contexte macroéconomique qui s’annonce désormais de plus en plus incertain, le groupe poursuit avec cohérence et détermination la mise en œuvre de sa stratégie, et continuera d’orienter et d’allouer ressources en vue de soutenir sa performance opérationnelle, de maintenir un cash-flow élevé et d’optimiser le retour sur capitaux employés.
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Une valorisation qui questionne
En attendant une relance des ventes de Gucci, le groupe peut s’appuyer sur la solidité d’autres marques, et notamment de sa branche Lunettes. Malgré une progression de 26% sur la période, les acquisitions pour le renforcer se sont poursuivies : l’acquisition du lunetier américain Maui Jim vient d’être bouclée. La cible, leader du segment des lunettes de soleil en Amérique du Nord, sera intégrée dans le périmètre d’activités du groupe français à partir du 1er octobre prochain. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de plus de 700 millions d’euros en 2021.
Avec une baisse de plus de 40 % par rapport à son sommet du début de l’année, le titre a réalisé des performances bien inférieures à celles de ses pairs. Alors qu’il a perdu plus de 32% depuis le dernier réveillon, Hermès International n’en gagne que 16% et LVMH 13%. En conséquence, l’action Kering n’a payé que 15 fois son rendement attendu en 2022 et 13,7 fois sa prévision en 2023.