Un contrat de construction d’une maison individuelle peut contenir de nombreuses clauses abusives qui viennent d’être soulignées par la Cour de cassation, dans son arrêt du 15 juin 2022 (Cass. Civ 1, 15.6.2022, R 18-16.968).
» LIRE AUSSI – Maisons : 55% des acteurs de la construction ne respectent pas la loi
Ces clauses figurent dans les contrats de construction « plan delivery », c’est-à-dire dans les contrats de construction comportant une mission de conception et une mission de construction. Ils avaient été dénoncés par une association de défense des clients privés des constructeurs.
Les juges ont d’abord désigné comme abusives les clauses qui ne fixaient pas de délai pour la présentation du permis ou pour l’achèvement des travaux, laissant le constructeur libre d’avancer le projet comme il l’entendait.
C’est au constructeur de chiffrer les coûts
De plus, les clauses qui rendent le client responsable des modalités de desserte du raccordement des services publics et du paiement direct de ces services sont également abusives. La loi oblige le constructeur à contacter les revendeurs de ces services pour chiffrer ces frais et les mentionner en annexe au contrat afin que votre client connaisse précisément les frais non inclus dans le prix.
De même, le Tribunal a décidé qu’il n’appartient pas au maître d’ouvrage, mais au professionnel, d’être responsable des modifications du projet liées à une éventuelle adaptation de l’ouvrage aux règles de l’urbanisme. C’est l’entreprise de construction qui élabore le projet, précise les juges, et son prix doit être définitif.
» LIRE AUSSI – Et si acheter une résidence secondaire s’avérait être un investissement rentable ?
D’autres clauses présentes dans les contrats ont été déclarées abusives, mais sont de nature plus technique. Parmi les clauses générales, les magistrats ont également déterminé que le contrat doit mentionner l’assurance responsabilité civile décennale, dont la souscription est obligatoire pour le constructeur, afin de garantir au consommateur une information suffisante sur l’étendue de ses droits.