Publié le 21 juillet 2022 à 13h21, Mis à jour le 21 juillet 2022 à 17h00 Source : JT 20h Semaine
Publié le 21 juillet 2022 à 13h21, Mis à jour le 21 juillet 2022 à 17h00
Mis en place par Olivier Véran au début de la pandémie de Covid-19, le Conseil scientifique s’apprête à disparaître.Ses membres appellent à la création d’un « conseil de la science », une instance pérenne qui travaillerait avec le plus haut sommet de l’État, y compris en dehors des crises sanitaires.
Le Conseil scientifique fondé par Olivier Véran au début de la pandémie de Covid-19 est sur le point de disparaître.
Ses membres réclament la création d’un « Conseil scientifique », une instance permanente qui travaillerait avec le plus haut niveau de l’Etat, même en dehors des crises sanitaires.
Il a été une autorité clé dans la gestion de la pandémie de Covid-19 puisque la première vague était sur le point de disparaître. Le Conseil scientifique, mis en place en mars 2020 par le ministre de la Santé de l’époque Olivier Véran « pour éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire », terminera sa mission le 31 juillet après environ 300 réunions en plénière, précisent ses membres.
Dans un communiqué final remis au gouvernement cette semaine, l’organisme, présidé par Jean-François Delfraissy et composé d’infectiologues, de médecins de ville, d’épidémiologistes, de virologues ou encore de modélisateurs, déclare qu’il publiera « dans les prochains mois ». . un livre pour rendre compte de ses deux ans et demi de travail. « Cette période sans précédent de la pandémie a mis en évidence les relations parfois complexes entre la science et la politique et le rôle de l’expertise dans l’aide à la décision », écrivent les auteurs. « Les scientifiques conseillent et les politiques décident, dans un contexte d’indépendance et de respect mutuel. »
« Il était fondamental de rester indépendants »
Quelques jours après la fin de cette aventure de 2 ans et 4 mois de « travail intensif », Jean-François Delfraissy se félicite du « dialogue » que le Conseil scientifique a facilité avec les « autorités politiques et sanitaires de ce pays ». « Nous avions de nombreuses relations, parfois complexes, avec la politique. Nous étions maîtres de nos agendas, il était fondamental de rester indépendant des autorités politiques. Les décisions étaient toujours prises par des politiciens, nous étions là pour clarifier. Vous nous avez suivi sur un certain nombre de recommandations et pas sur d’autres. »
Le conseil scientifique sera remplacé dans les prochains jours par un « Comité de surveillance et d’anticipation des risques sanitaires » créé avec le ministre de la Santé François Braun. Certains membres du Conseil actuel pourraient y siéger, disent-ils, louant une « continuité ».
« La science n’est pas une option »
Outre ce comité, Jean-François Delfraissy et ses membres proposent également « la création d’un groupe de scientifiques de haut niveau pour éclairer le président de la République et le Premier ministre sur les progrès de la science, malgré les crises », appelé le « Conseil des sciences ». En effet, « le Covid-19 a montré la grande importance que pouvaient avoir pour les décisions politiques des informations et des conseils ou avis fondés sur l’état des connaissances scientifiques », soulignent-ils. « Face à ce genre de défis collectifs, la science n’est pas une option. »
Ce « conseil scientifique » serait l’occasion « de réunir les plus grands scientifiques français dans leur domaine », explique ce jeudi Jean-François Delfraissy. « Cela apporterait un peu de lumière et donnerait aux plus hautes autorités du pays un certain nombre de signaux d’alarme. »
Il s’agirait surtout de « combler un vide actuel du modèle français », ont poursuivi les membres du Conseil scientifique. « Ce modèle de ‘Conseil scientifique’ non opérationnel et non décisionnel serait différent du modèle anglo-saxon du ‘Chief Scientist’, une structure beaucoup plus substantielle. Ce « conseil scientifique » pourrait être mis en place à l’automne 2022. »
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