Covid-19 : Quatre questions pour comprendre la dernière vidéo de…

Photo of author
Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Edit lundi 30 janvier 2023 à 11h30 : Ajout du communiqué de presse Pfizer

Depuis mercredi, une nouvelle vidéo « Project Veritas » fait le tour des réseaux sociaux. Sur Twitter, au moment d’écrire ces lignes, il a été aimé plus de 134 000 fois et retweeté 70 000 fois. Selon le fondateur de « Project Veritas », la vidéo est aujourd’hui l’une des plus vues sur leur site.

BREAKING: @Pfizer étudie le virus COVID-19 « mutant » pour de nouveaux vaccins

« Ne le dites à personne… Il y a un risque… vous devez être très contrôlé pour vous assurer que le virus que vous faites muter ne cause rien… la façon dont le virus a commencé à Wuhan, pour être honnête . » # Évolution dirigée pic.twitter.com/xaRvlD5qTo

L’image donne l’impression d’une caméra cachée. Le nom de l’homme filmé serait Jordon Trishton Walker et il serait le directeur de la recherche et du développement chez Pfizer. L’ambiance est intimiste et c’est l’heure des confessions. L’employé présumé de Pfizer admet lors de la discussion que l’entreprise est en train de produire une mutation du Covid-19. « Ne le dis à personne, tu dois me promettre que tu ne le diras à personne », pointe l’homme. Le public n’est pas informé de cela. »

Au cours de la discussion, Jordon Trishton Walker explique également le but de cette mutation. L’idée serait que Pfizer crée de nouveaux virus pour éventuellement développer de nouveaux vaccins. Le travailleur présumé rappelle également le danger encouru : laisser le virus s’échapper du laboratoire. « Je soupçonne que cela s’est produit à Wuhan », admet-il finalement.

Pour comprendre ce que vaut cet aveu, 20 Minutes analyse cette vidéo à travers quatre questions.

FAKE OFF

Nous essayons de trouver une trace de Jordon Trishton Walker travaillant chez Pfizer via une recherche Google. Cependant, aucun cas n’apparaît dans le moteur de recherche ou le réseau professionnel LinkedIn. Essayons également de rechercher dans le moteur de recherche Yahoo. Cette fois, le bingo « L’employé de Jordan Walker chez Pfizer » apparaît. Mais son compte a été supprimé et n’est plus visible.

Le profil de Jordon Walker est également visible sur le site SignalHire – qui renvoie aux coordonnées professionnelles. L’information a été tirée de son profil LinkedIn, qui n’existe plus. Il serait directeur de la R&D chez Pfizer pendant près d’un an et demi. Auparavant, l’homme aurait travaillé comme consultant au BCG. On retrouve par exemple un article signé par Jordon Walker en mai 2020. Il était intitulé : « Perspectives à court terme d’un traitement contre le Covid-19 ».

Par ailleurs, le fondateur de « Project Veritas », James O’Keefe, a partagé des informations sur Jordon Walker sur son compte Twitter. Il publie des captures d’écran de l’organigramme interne sur la plateforme Teams. On y voit notamment ceux d’Albert Bourla et de Mikael Dolsten, respectivement PDG et président de la recherche et du développement médical de Pfizer. Plusieurs noms de collègues potentiels de Jordon Walker sont également évoqués : Allison Blum, Colin Bond, Efrain Cermeno, Eileen Elliott ou encore Nina So. Tous ont des profils LinkedIn visibles et travaillent réellement pour Pfizer.

La présence numérique de Jordon Walker reste donc très mystérieuse et ses activités réelles chez Pfizer sont difficiles à connaître. Soit le gars travaille en fait pour Pfizer mais reste très secret, soit toute son identité est inventée. Nous avons contacté Pfizer à ce sujet et nous n’avons pas encore reçu de réponse.

Project Veritas a été fondé à la fin des années 2000 par James O’Keefe. La chaîne YouTube est devenue une ONG en 2010, explique le site Conspiracy Watch. Aussi, selon le Conspiracy Observatory, « Project Veritas » suit les idéologies américaines ultraconservatrices.

« Project Veritas enquête et dénonce la corruption, la malhonnêteté, les relations personnelles, le gaspillage, la fraude et d’autres fautes dans les institutions publiques et privées aujourd’hui afin de parvenir à une société plus éthique et transparente », explique le site Web de Project Veritas. Parmi ses investisseurs on retrouve l’association conservatrice Donors Trust, ainsi que Donald Trump.

À Lire  Un réseau d'ambassadeurs de l'artisanat du Lot pour créer...

Ce n’est pas la première vidéo de ce genre que « Project Veritas » publie. En octobre 2021, « Project Veritas » a publié une vidéo de dix minutes sur sa chaîne YouTube montrant trois employés de Pfizer. Les soi-disant scientifiques, toujours filmés en caméra cachée, ont soutenu des déclarations très critiques sur les vaccins contre le Covid-19, qui seraient de moins en moins efficaces contre la maladie. Ils reprochent également à leur entreprise de faire passer les valeurs financières avant l’éthique.

Comme l’ont révélé à l’époque nos collègues de l’unité de vérification des faits de Liberation, Check News, la vidéo faisait partie de la série « Expose ». En octobre 2021, il contenait un total de cinq vidéos. Le schéma est le même : les employés de Pfizer critiquent sans le savoir leur entreprise. Chaque vidéo prétend révéler une révélation difficile alimentant les théories du complot : l’origine d’un virus, l’inefficacité d’un vaccin ou la preuve d’une immunité naturelle.

La dernière vidéo de « Project Veritas » parle de la mutation d’un virus. Jordon Walker admet que c’est Pfizer qui essaie de créer cette mutation pour développer de nouveaux vaccins. Selon un employé filmé en secret, une pratique dangereuse qui conduirait à la fuite de certains virus. « Je soupçonne que cela s’est produit à Wuhan », a-t-il répété.

Une théorie née dans les premières heures du Covid-19. Selon de nombreuses rumeurs, le Covid-19 aurait été produit dans un laboratoire de Wuhan. Dans un article de juin 2021 publié dans la revue Nature, les scientifiques ont remis en question la connaissance et l’ignorance de cette fuite de laboratoire. Ils expliquent que la plupart des scientifiques optent pour son origine naturelle, transmise des animaux aux humains. Mais ils ajoutent que les propriétés du virus ont défié les chercheurs depuis que les scientifiques les ont utilisés dans la manipulation génétique. Aucune des deux thèses n’a été écartée à ce jour. Cependant, l’implication de Pfizer n’a jamais été prouvée.

De plus, l’expérience décrite par le prétendu employé est qualifiée de « service de devoir ». Il s’agit de la pratique consistant à modifier génétiquement des virus pour les rendre plus transmissibles ou virulents. Selon un article publié dans la revue Québec science, la recherche demeure très controversée. Certains scientifiques pensent que cela permettrait de comprendre l’émergence de nouveaux pathogènes et ainsi de mieux s’y préparer. D’autres pensent que c’est trop risqué et pas très sûr. Mais ces pratiques restent strictement encadrées.

Vendredi soir, la société a finalement publié un communiqué de presse pour répondre aux questions sur les recherches qu’elle avait menées au sein de l’entreprise, notamment sur le thème « l’obtention de la fonctionnalité ». « Au cours du développement en cours du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19, Pfizer n’a pas réalisé d’études de gain de fonction ou d’évolution dirigée. En collaboration avec des collaborateurs, nous avons mené des études dans lesquelles le virus SARS-CoV-2 d’origine a été utilisé pour exprimer la protéine des nouvelles variantes préoccupantes.

Pfizer ajoute que cette étude permettra d’évaluer les performances du vaccin lorsqu’une nouvelle variante arrivera. Les données sont également diffusées dans des revues scientifiques, explique l’entreprise.

Une jeune entreprise corse dispose de 4 bombardiers d'eau pour lutter contre les incendies
Ceci pourrez vous intéresser :
Entre 2017 et 2018, la Corse a connu de violents incendies, et…