Après Bordeaux, les services d’urgences des CHU de Rennes, Toulouse et Grenoble ont également fait face à une situation très stressante. Tous attendent la remise de la conclusion de la « mission rapide » commandée en mai par Emmanuel Macron, dont la restitution pourrait être retardée.
La situation semble se répéter. Après l’hôpital Pellegrin au CHU de Bordeaux, en mai, un autre géant hospitalier a dû se décider à adopter un mode de fonctionnement délocalisé : le CHU Grenoble-Alpes, à partir du lundi 27 juin.
Cette fois, il s’agissait des principaux services d’urgence de la région touchée. Ainsi contraint de fermer la nuit, de 20h à 8h. Des heures en cas d’urgence seront réservées aux interventions vitales organisées par le SAMU. Les habitants sont appelés à passer systématiquement le 15, tandis que le premier assistant à l’entrée doit trier et accompagner malgré tout les personnes présentes.
C’est donc un symptôme supplémentaire de la crise que vivent les hôpitaux et de nombreux services d’urgence – à ce jour, au moins 120 personnes sont en grave détresse, contraintes de fermer la nuit, le week-end ou de réduire leurs activités, selon une enquête de SAMU-Urgences de France a lieu fin mai. En revanche, l’absence de réaction du gouvernement se fait de plus en plus sentir.
A quand la « mission crash » des urgences et des soins non programmés, confiée au docteur François Braun, qui conduira à la décision de tenir l’été, sera-t-elle couronnée de succès ? Son lancement par le président de la République, Emmanuel Macron, en mai, semblait déjà trop tard pour les acteurs appelant à une action immédiate.
Présentera-t-elle ses conclusions d’ici le 28 juin, comme le prévoyait sa lettre de mission ? Silence radio du ministère de la Santé, dont la locataire, Brigitte Bourguignon, qui a perdu les législatives, devra partir lors de la réorganisation à venir. « Le gouvernement a fait de ce dossier une de ses priorités et se prononcera prochainement sur la réponse immédiate à apporter, ainsi que sur les actions de long terme à mettre en œuvre », a-t-on indiqué à Matignon, sans avancer sur un calendrier.
Flottement politique
Il ne fait désormais plus aucun doute que l’échéance devrait être repoussée, au moins de quelques jours, alors qu’un nouveau gouvernement ne sera pas désigné avant début juillet, selon le dernier discours d’Emmanuel Macron. Cette période d’incertitude politique inquiète les rangs médicaux, alors que l’été a désormais commencé.
« Quelle perte de temps », s’indignait-on de plusieurs syndicats de travailleurs hospitaliers, dont l’Hôpital Action Practitioner, dans le communiqué du 22 juin. « Les hôpitaux généraux attendent le ministre avec impatience », se sont-ils défendus. Depuis le début du nouveau quinquennat, le « premier acte » annoncé par Brigitte Bourguignon le 8 juin est resté limité, notamment avec la réinstauration de la double rémunération des heures supplémentaires pour les soignants.
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