Le gouvernement a annoncé ce week-end 150 millions d’euros pour les services pédiatriques. Un plan d’action lancé après une lettre signée par plusieurs milliers de soignants et adressée à Emmanuel Macron pour dénoncer « son inaction politique irresponsable ». En cause, l’épidémie de bronchiolite qui a submergé le système de santé.
Toutes les régions de la métropole sont déjà en épidémie. Hormis la région Paca, qui devrait elle aussi être en alerte rouge cette semaine. Cette épidémie survient également trois semaines plus tôt que les années précédentes. Les visites aux urgences pour cette raison explosent en ce moment.
Cette maladie respiratoire généralement bénigne touche les enfants de moins de deux ans et peut entraîner une hospitalisation dans 2 à 3 % des cas. Près de 3 000 passages aux urgences pour bronchiolite ont été enregistrés la semaine dernière. Deux fois plus que la semaine précédente. 1 000 enfants, pour la plupart âgés de moins d’un an, sont aujourd’hui hospitalisés, certains dans des unités de soins intensifs.
Cette épidémie de bronchiolite survient pendant les vacances de la Toussaint. Une partie des aidants est en congé, dans des services déjà très fragiles. Selon le collectif Interhospitalier, 20% des lits sont désormais fermés en pédiatrie faute de personnel.
Une meilleure rémunération pour les gardes de nuit et de week-end
Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de débloquer 150 millions d’euros. L’objectif principal sera d’inciter les soignants à rester hospitalisés dans les services de pédiatrie malgré ces conditions de travail très compliquées.
Récupérer les soignants, et les garder, passe aussi par une meilleure prise en compte de la pénibilité de leur travail. L’entourage du ministre de la Santé a confirmé dimanche à RTL qu’une partie de ses 150 millions d’euros servira à une meilleure rémunération des gardiens de nuit et de week-end à l’hôpital.
Ces subventions avaient doublé cet été. Ce pourrait être encore le cas cet hiver. A priori, seuls les établissements les plus stressés bénéficieront de la revalorisation. Les agences régionales de santé trancheront cette semaine.
Des mesures d’urgence réactivées
Comme cet été, le gouvernement veut s’appuyer sur la réglementation pour rationaliser les services. Dès ce lundi, les autorités vous demanderont d’appeler le Samu, le 15, avant de vous rendre à l’hôpital. Autre mesure cet été qui sera réactivée, la participation de la médecine de ville. Les médecins généralistes seront financièrement incités à libérer des espaces libres dans leurs calendriers d’urgence pour voir les patients qui en ont enregistré 15 dans leurs bureaux.
Dans les hôpitaux, les plans blancs commencent à être réactivés, comme au CHU de Bordeaux, notamment. Ils permettent aux établissements de faire revenir du personnel soignant en congé, de déplacer du personnel d’un service à l’autre selon les besoins ou de déprogrammer des opérations non urgentes.
Les soignants pas du tout convaincus par ces mesures
Malgré ces efforts, les pédiatres sont très inquiets, voire en colère, face à cette réponse de l’exécutif. Selon eux, cette dotation de 150 millions d’euros sera une goutte d’eau dans l’océan, car l’hôpital public est désormais sans sang. Ils expliquent que compte tenu de leurs conditions de travail, de la pression qu’ils subissent du fait de la fatigue et des heures supplémentaires, et du sentiment général qu’ils ont d’être méprisés par la classe politique, l’accueil des patients en souffrira forcément. Enfin, ils craignent que cette situation n’accélère encore les démissions à l’hôpital public où certains services sont en grève, comme ce lundi au CHU de Nantes.
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