Croisière dans l’océan Indien avec Costa

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C’est l’une des croisières hivernales les plus belles et les plus originales. Aujourd’hui nous vous emmenons découvrir les îles de l’Océan Indien. Un magnifique voyage à Madagascar, Maurice et Seychelles proposé par Costa Croisières de novembre à mars au départ de La Réunion. Cette entreprise italienne s’est fait une spécialité de cette destination, où elle exploite depuis quelques années ses plus petits navires de croisière, comme le Costa neoRiviera et le Costa Victoria. Expédié sans se sentir encombré, confortable, agréable et servi par un personnel très souriant et professionnel.

Costa neoRomantica (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Costa Victoria (©: COSTA CRUISES)

D’une durée de 14 jours, cette croisière a l’immense avantage de pouvoir découvrir dans un même voyage des territoires très différents et géographiquement éloignés, sans avoir à défaire et refaire ses valises. Avec à la clé une destination aux multiples facettes, tant sur le plan culturel qu’en termes de dépaysement et de rencontres avec la nature. Autre avantage de cette croisière : elle laisse aux passagers le temps de découvrir et de s’imprégner de chaque étape, grâce à des escales plus longues que d’habitude. Pour certains, le navire passe même plusieurs jours à quai. Par ailleurs, il convient de noter que, contrairement aux croisières traditionnelles, les excursions sont proposées ici majoritairement en petits groupes de seulement dix personnes avec des guides francophones.

Port Louis, capitale de l’Ile Maurice (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Après un vol depuis Paris, qui peut être pris en forfait auprès de la compagnie, qui organise également un transfert entre l’aéroport et le port à l’arrivée, l’aventure commence à La Réunion. C’est là que les passagers montent à bord du navire, qui met rapidement le cap sur sa première destination, Maurice. Ce sont deux jours d’escales à Port Louis, qui vous permettront de découvrir la capitale mauricienne, le centre-ville, ses parcs et ses rues commerçantes.

Port Louis (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Port Louis (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Cette escale est aussi l’occasion de s’enfoncer au cœur de l’île. Outre les très belles plages locales, sur fonds propres ou à travers les nombreuses excursions organisées par la société, il faut découvrir de nombreux lieux d’exception, comme des massifs volcaniques, dont Trou aux Cerfs, un volcan endormi avec une vue panoramique sur le plateau du centre de Maurice.

Ile Maurice (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Ile Maurice (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Il y a aussi le célèbre parc de Chamarel, accessible par une route sinueuse entre champs de canne à sucre, cultures de thé et forêt tropicale. Le parc abrite notamment les fameuses « Terres aux sept couleurs », qui sont le résultat d’un phénomène géologique unique d’origine volcanique à travers lequel la Terre a pris sept teintes différentes. Chamarel possède également des cascades spectaculaires dont les plus impressionnantes culminent à plus de 80 mètres.

Pays aux Sept Couleurs (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Pays aux Sept Couleurs (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Cascade de Grand Chamarel (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Parmi d’autres endroits à découvrir, il y a par exemple le lac de Grand Bassin ou Ganga Talao. Formé dans le cratère d’un volcan éteint, ce site sacré abrite un magnifique temple hindou, où les fidèles viennent faire des offrandes aux statues de divinités.

Si la visite des distilleries de rhum reste incontournable sur l’île, vous pourrez également voir les ateliers de modélisme, une spécialité mauricienne, où des artisans fabriquent des maquettes de bateaux de premier ordre.

Le lac sacré de Grand Bassin (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Grand Bassin (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Grand Bassin (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Un village autour d’un champ de canne à sucre (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Un village autour d’un champ de canne à sucre (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Champ de thé (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

La canne à rhum de la plantation Saint-Aubin (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Plantation Saint-Aubin (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Caméléon dans le Parc de la Plantation Saint-Aubin (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Atelier maquettes de bateaux (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Départ en soirée de Maurice (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Départ en soirée de Maurice (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Après l’île Maurice, la ligne embarque pour une navigation de deux jours, au cours de laquelle les passagers peuvent profiter pleinement des ponts de la piscine et des nombreuses installations à bord. Il y a de nombreux bars et salons, un centre de bien-être et une salle de fitness, des espaces pour les enfants, un casino, une discothèque et des spectacles différents tous les soirs. Se détendre dans un coin tranquille ou participer aux activités festives proposées par l’équipage, il y en a pour tous les goûts. Quant à la cuisine des restaurants, elle est agrémentée de produits locaux, dont de délicieuses langoustes grillées de Madagascar.

Une journée en mer (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Après ce transit en mer, le navire accoste à Victoria, la capitale des Seychelles située sur l’île de Mahé, où il séjournera pendant trois jours. L’occasion d’apprécier les merveilles de ce magnifique archipel, notamment les plages paradisiaques de Praslin et La Digue, avec leurs rochers caractéristiques et leurs récifs coralliens qui protègent une magnifique faune marine. Celui-ci affleure à la surface de l’eau et permet d’observer les poissons de très près, simplement avec un masque et un tuba. Le décor est magique et en perpétuel mouvement en cette saison hivernale, où ciel bleu et orages continuent de se succéder aujourd’hui.

La Digue aux Seychelles (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Port de La Digue (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tortue à La Digue (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

La Digue (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

La Digue (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Mais les Seychelles ne sont pas seulement cette image de rêve. Ne manquez pas non plus la très belle palmeraie du Parc Naturel de la Vallée de Mai à Praslin. Cette île est accessible par des navettes maritimes depuis Victoria, et une fois sur place, vous pouvez prendre des bateaux plus petits, des vedettes rapides ou des voiliers, pour rejoindre d’autres endroits, dont La Digue, avec à la clé une navigation très agréable autour de l’archipel.

Vallée de Mai, à Praslin (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Praslin (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Praslin (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Praslin (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Praslin (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Praslin (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Entre Praslin et La Digue en catamaran (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Retour à Victoria en soirée (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Victoria a aussi ses charmes. Une promenade est recommandée, jusqu’à vous perdre dans les quartiers situés dans les hauteurs de la ville, qui possède également un magnifique parc botanique qui abrite des tortues et de nombreuses roussettes, entre autres, ces chauves-souris géantes typiques de la région. . Les amateurs de bateaux pourront également observer les imposants thoniers pour lesquels ce port est l’une des principales bases de pêche de l’océan Indien.

Des reliefs montagneux surplombant la capitale des Seychelles, et l’île de Mahé en général, seront également dévoilés. Les paysages sont très beaux, avec d’excellents panoramas sur la mer et de belles balades en forêt.

Victoria à l’oignon pour le thon (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Victoria (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Victoria vue du dessus (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Hauteurs de Victoria (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Dans le Parc Botanique de Victoria (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

A travers l’île de Mahé (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

A travers l’île de Mahé (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

A travers l’île de Mahé (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

A travers l’île de Mahé (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Ligne à Victoria (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Nosy Be : la première escale à Madagascar

La croisière se poursuit ensuite vers une destination rare, Madagascar, au départ de l’île de Nosy Be, d’où vous pourrez prendre de petites embarcations pour explorer les réserves naturelles paradisiaques, notamment les îles de Komba et Tanikeli. Plages de sable blanc abritées par des palmiers traversés par de petits singes macaques, eau transparente avec coraux et poissons colorés le long de la côte, dauphins et tortues de mer… Ce lieu d’une rare beauté n’a rien à envier aux Seychelles.

Navire au mouillage à Nosy Be (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Nosy Be (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Nosy Be (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tanikeli (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Tanikeli (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Tanikeli (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Dans les villages de pêcheurs, les habitants, qui ont depuis longtemps vu passer les voyageurs, découvrent ces lieux hors du temps, à travers le littoral et la forêt, ou au bord de la mer en canoë. Ici on vit de la mer, un peu de culture et de tourisme, encore relativement embryonnaire. A Kombi, plusieurs étals d’artisanat, pour la plupart fabriqués à terre, jalonnent le chemin menant à un très beau parc naturel, qui cache une végétation luxuriante et une faune riche : tortues, lémuriens, caméléons, geckos et autres insectes. En mer, une flotte hétéroclite de bateaux plus ou moins modernes, comprenant d’anciens boutres et de frêles pirogues de pêcheurs en bois, se développe entre les îles de l’archipel. On remarque même une petite coque noire et blanche ornée d’hermines, qui semble indiquer qu’au moins un Breton réside ici.

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Komba (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Komba (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Komba (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Komba (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Komba (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Le village de Komba (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Komba (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Parc Komba (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Caméléon au parc de Komba (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Dans le parc de Komba (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Dans le parc de Komba (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Dans le parc de Komba (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Dans le parc de Komba (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Fin de journée à Nosy Be (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

La baie mythique de Diego Suarez

Le navire repart ensuite vers une autre destination mythique de Madagascar, Antsiranana. La baie de ce qu’on appelait autrefois Diego Suarez est gigantesque et considérée comme l’une des plus belles du monde. Jusqu’en 1975, 15 ans après l’indépendance, la ville portuaire accueillait la base et l’arsenal de la flotte française. Le célèbre Hôtel de la Marine est toujours là. Mais l’ancien palais, gravement endommagé par un cyclone en 1984, n’est plus qu’en ruine. Situé rue Richelieu, qui descend jusqu’au port, l’ancien édifice est aussi l’un des plus imposants vestiges coloniaux d’Antsiranana, dont les artères du centre historique ont conservé leurs noms français. On y trouve les rues Colbert, La Fayette ou Sadi Carnot, l’avenue de France ou encore la place Joffre, le buste du maréchal, qui participa à la campagne de colonisation de l’île et de la forteresse de Diego Suarez à la fin du XIXème siècle, domine également le port. C’est là que la population se retrouve traditionnellement lors des grandes escales, autrefois sur la Jeanne d’Arc, ancienne école navale, et aujourd’hui sur les bateaux de croisière. Malheureusement, la ville, vétuste et mal entretenue, manque cruellement d’investissements.

Baie de Diego Suarez (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Baie de Diego Suarez (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Antsiranana (© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Ancien Hôtel de la Marine (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Depuis Antsiranana, nous vous recommandons d’opter pour une randonnée dans le parc des Tsingy Rouge, accessible depuis le port en 4×4. Le moyen de transport recommandé pour suivre le chemin de terre qui y mène, mais aussi préférable compte tenu de l’état très dégradé de la route nationale, qu’il faut parcourir une soixantaine de kilomètres au préalable. Un site géologique unique, résultat de l’érosion de la roche rouge, la latérite. Situé dans la région de Diana, le Tsingy Rouge, niché au cœur d’impressionnants canyons et entretenu par les communautés locales, n’est ouvert au tourisme que depuis quelques années.

Le chemin menant aux Tsingy Rouges (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tsingy rouge (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tsingy rouge (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tsingy rouge (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

A travers le parc des Tsingy Rouges (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

La route qui y mène est la fameuse Nationale 6, qui traverse la partie nord de Madagascar. Bien qu’elle soit l’une des principales voies de communication du pays, elle demande une conduite assez sportive, qui, selon notre chauffeur, n’a pas été modifiée depuis le départ des Français, il y a plus de quarante ans. Depuis, le climat tropical a considérablement dégradé le tracé, parsemé de nids de poule, dans lesquels se trouvent souvent plusieurs petits cratères, tandis que des ravines provoquées par des pluies très régulières et abondantes ont peu à peu rongé le bitume par endroits, voire l’ont fait complètement. . . Certaines parties redeviennent ainsi des chemins de terre avec le temps.

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Sur RN 6 (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Cependant, cet itinéraire permet d’apprécier les magnifiques paysages de cette région de Madagascar, avec des chaînes de montagnes spectaculaires, de vastes plaines dont certaines sont sèches, d’autres inondées d’eau. On voit des troupeaux paître et des rizières fleurir. La flore est très riche, dominée par quelques baobabs géants, tandis que les caméléons sont légion. En chemin, nous traversons de nombreux villages, où la population vit principalement de l’agriculture et de l’élevage. Parfois, dans une pauvreté palpable, sans électricité ni eau courante, avec des familles vivant dans de petites cases en bois et des toits de chaume, quand ce ne sont pas que quelques tôles ondulées pour chaque maison. Pourtant, malgré les difficultés, il y a beaucoup de vie et de sourires.

Village le long de la RN 6 (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Plus difficile, en revanche, est de faire face à la misère dans la ville de Toamasina, autrement connue sous le nom de Tamatave. C’est la troisième et dernière escale de cette croisière sur la Grande Ile. Concernant Nosy Be et Diego Suarez, si vous ne connaissez ni Madagascar ni l’Afrique, il faut savoir qu’il faut éviter de se rendre dans des endroits isolés et prendre soin de ses effets personnels. La misère est vraiment importante et les touristes négligents peuvent faire de mauvaises rencontres ou être victimes de vols. Mais en général, la population est très hospitalière et, pour ceux qui ont le moindre souci à ce sujet, les circuits proposés par la compagnie permettent de découvrir ce très beau pays en toute sécurité.

Tamatave (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tamatave (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tamatave (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tamatave (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Tamatave (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Port de Tamatave (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Malgré l’activité économique générée par le port modernisé, d’où sont exportés les produits miniers et agricoles, Tamatave, la capitale de l’est malgache, est profondément marquée par la pauvreté. Autour de Bazary Be, le grand marché de la ville, les touristes sont littéralement agressés par des mendiants. Vieillards maigres, gamines de douze ans déjà mères, enfants infirmes… le choc est brutal. Très émus, certains croisiéristes réunionnais décident, à ce moment-là, d’acheter les poulets et le riz qu’ils donnent à l’entrée du marché. Une solidarité qui perdure sur le quai où le navire est amarré. Des dizaines de passagers, de retour d’excursions, débarquent avec des brioches de Noël confectionnées pour eux par l’équipage. Au lieu de les garder, ils les offrent à la population, et la police organise une file d’attente pour cette distribution impromptue de nourriture. A cet égard, il convient de noter que Costa, habitué des ports malgaches, fournit également une assistance à la population. L’entreprise italienne fait divers dons et crée des partenariats pour le développement de l’économie locale.

Chantier naval de Tamatave, départ des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

C’est le cas, par exemple, à Tamatavo, sur le canal des Pangalanes. Construite de 1896 à 1904, cette voie navigable, entrecoupée de lacs, reliait près de 700 kilomètres de Tamatave à Farafangana au sud. Il a été construit pour représenter une alternative au transport de marchandises par cabotage, car la navigation côtière est très dangereuse sur cette partie de l’île. Abandonné après la décolonisation, le canal a été partiellement restauré au cours des trois dernières décennies. Mais ce ne sont plus seulement de petits bateaux qui assurent le transport des marchandises et des passagers vers et depuis Tamatava, mais surtout entre les nombreux villages qui se sont développés le long du canal après sa création. Certains sont aujourd’hui très isolés et la voie navigable est leur seul moyen de communication avec l’extérieur. Plusieurs bateaux à moteur et barges en acier naviguent le long de la partie nord, dont ceux fabriqués dans les chantiers navals de Tamatave situés dans l’embranchement du canal créé à proximité de la gare et du boulevard qui dessert directement le port maritime. Mais, pour la plupart, les Pangalas sont fréquentés par des pirogues à rames, dont certaines sont de vulgaires troncs évidés. Ils sont utilisés par les pêcheurs qui posent leurs filets ou remontent les nombreuses nasses disposées le long du canal. Le poisson est l’une des principales ressources des habitants des Pangalanes, qui vendent également de l’artisanat et du bois, notamment des troncs et des feuilles de bambou. Le canal, constamment comblé, est également creusé à la main. C’est probablement l’un des travaux les plus durs au monde car les hommes doivent plonger plusieurs mètres pour ramasser du sable à l’aide d’un panier en osier puis remplir progressivement leur canoë. Quand il est au niveau de l’eau, ils retournent au rivage où il n’y a ni charrettes ni machines. De ce fait, le sable est déchargé, puis à force de main et de pelle, de tas en tas, il est relié de la même manière à un chemin plus ou moins éloigné où il peut être chargé sur un véhicule, mécanisé ou non.

Canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Extraction de sable sur le canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Canal des Pangalanes (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Une croisière fluviale permet de découvrir toute une vie au bord de l’eau, de très beaux paysages et de rencontrer les habitants. Costa a en effet noué un partenariat avec le village local de Tapakala, dont l’entreprise a financé les installations. De quoi améliorer la vie de la communauté, qui reçoit à chaque gare de la ligne la visite de plusieurs centaines de croisiéristes, qui font connaissance avec le village, différents métiers et coutumes, comme la préparation des filets de pêche, le tissage des feuilles de palmier, la musique et des chants locaux, ou encore une démonstration de Morengy, un sport martial traditionnel. Les résidents l’utilisent pour vendre des produits artisanaux ou détaxés.

Le village de Tapakala (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Le village de Tapakala (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

L’idée est bonne au fond car elle représente une ressource supplémentaire pour des familles qui vivent très parcimonieusement. Pour les touristes, l’expérience est intéressante et, comme d’autres moments de ce voyage, reflète la disparité de la condition humaine à travers le monde. Mais en fait, c’est aussi honteux. Habituellement divisés en petits groupes, les touristes viennent en masse au village. La « submersion » prend alors des allures d’invasion. Pire, cela peut vous mettre très mal à l’aise lorsque vous voyez cet endroit et ses habitants transformés en une sorte de parc d’attractions indigène pour riches occidentaux.

Sur cette note opposée, la partie malgache de la croisière se termine. D’ailleurs, quand on retrouve le luxe et l’abondance des paquebots, l’ambiance a changé. Pendant plusieurs heures, il y a un sentiment de malaise, voire une certaine honte de pouvoir s’amuser autant quand les autres en ont tant besoin. De nombreux voyageurs sont très clairement marqués par cette escale dans ce qu’elle a de plus beau et de plus terrible. Humainement, ils ne sont pas prêts de l’oublier.

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

La croisière se termine comme elle a commencé à La Réunion, cette fois par une nuit à quai pour découvrir quelques-uns des trésors de la principale île française de l’océan Indien. Au programme, le Piton de la Fournaise, volcan incontournable de La Réunion toujours en activité, ou encore le Cirque de Salazie et les fameuses cascades du Voile de la Mariée. Vous pourrez facilement visiter la capitale Saint-Denis, ainsi que les nombreuses autres villes et villages qui parsèment cette île de plus de 850 000 habitants.

Au large de La Réunion (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

La chute du voile de la mariée (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Vanilleraie (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Ananas Victoria (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

En deux jours, il est possible d’avoir un très bon aperçu de l’île. La campagne réunionnaise est caractérisée par des étendues de champs de canne à sucre, de plantations de vanille, de litchi et de Victoria, le tout ponctué de maisons créoles et de temples tamouls, la religion hindoue qui témoigne de l’importance de la communauté. un quart de la population. Arrivés spécialement de Calcutta et des anciens comptoirs français en Inde, les « Malbars » ont été recrutés par les colons après l’abolition de l’esclavage, par décret à Paris en avril 1848. Une petite partie de la population d’origine indienne est de confession musulmane. , ce sont des « Zarabes ». A cela s’ajoutent les « Cafres », réunionnais d’origine africaine dont les ancêtres étaient pour la plupart envoyés travailler de force dans les plantations ; les métropolitains français qu’on appelle localement « Zoreille » et les chinois, venus à La Réunion à la fin du 19ème siècle. La dernière grande vague d’immigration est celle des Comoriens, et maintenant aussi des Mahoraj, qui arrivent en grand nombre depuis que Mayotte a pris le statut de département en 2011. Cela n’est pas sans poser de problèmes pour La Réunion, qui a traditionnellement représenté un modèle de coexistence. et la diversité culturelle, mais est aujourd’hui confronté à un véritable défi.

Héritage des vagues successives de migration, le brassage ethnique a donné naissance aux créoles, qui représentent environ 40 % de la population de l’île. Musique, danse, art, langue, cuisine… La culture créole, comme ce pays, est très riche.

Vue depuis le Nez de Bœuf (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

La Réunion possède de très belles plages, des vallées, des plaines côtières et des plateaux fertiles, ainsi que de magnifiques massifs montagneux, formés au cours de l’histoire par une violente activité volcanique. Les randonnées phares se font dans le parc national, au cœur de l’île, qui s’organise autour du Piton de la Fournaise et du Piton des Neiges. Les deux principaux volcans de La Réunion, avec leurs cirques et leurs remparts, ont été inscrits en 2010 sur la liste du patrimoine naturel mondial de l’UNESCO.

La Réunion (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Vue depuis le Nez de Bœuf (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Plaine des Cafres (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Depuis le port on rejoint d’abord le Piton de la Fournaise par la très belle route panoramique des Tamarins, en passant notamment par les villages de Saint-Pierre et du Tampon, puis on atteint la Plaine des Cafres, terre agricole et de culture de premier ordre. L’ascension se poursuit à travers des paysages grandioses, comme le Nez de Bœuf, à 2050 mètres d’altitude, puis dans un environnement lunaire à l’approche du volcan, par la Plaine des Sables. La météo, très changeante, contribue au surréalisme de cette région, les reliefs se dévoilent et très vite cachés derrière les nuages. A 2 300 mètres d’altitude, se trouve le Pas de Bellecombe, d’où l’on peut admirer l’étendue désertique entourant le Piton de la Fournaise, ainsi que le petit cratère Formica Leo, créé au milieu du XVIIIe siècle. Le rempart de Bellecombe, et plus à côté ceux du Bois Blanc et du Tremblet, forment l’Enclos Fouqué. C’est la dernière caldeira créée par le volcan. Elle s’étend à l’est, jusqu’à la mer, elle mesure 9 kilomètres de large et 13 kilomètres de long. Toujours actif, le Piton de la Fournaise est l’un des volcans les plus en éruption au monde. Ce fut le cas à quatre reprises rien qu’en 2018. L’intensité des éruptions est très variable, tout comme leur durée, qui peut varier de quelques heures à plusieurs mois, les derniers épisodes majeurs remontant à 1998 et 2007. et l’histoire volcanique de La Réunion est racontée dans la Cité du Volcan, située à Bourg Murat, au sommet de la Plaine des Cafres.

Plaine de sable (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Enceinte Fouqué (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Enceinte Fouqué (© : MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)

Descendre par l’est de l’île est l’occasion de découvrir un autre type de végétation, qui se développe assez sensiblement en fonction de l’exposition des différentes parties de La Réunion, que l’on peut diviser en deux grandes zones : à l’ouest, la région « sous le vent » plus sèche et la région « au vent » où la forêt tropicale a été en grande partie détruite par la culture de la canne à sucre, mais elle demeure, surtout dans le sud-est, où la pluviométrie est la plus importante.

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)

Ainsi s’achève cette croisière dans l’Océan Indien, composée de deux semaines de détente, de découvertes, de rencontres et de contrastes naturels et culturels. De quoi vous remplir la tête et éblouir vos yeux lors d’une pause hivernale sous les chaudes latitudes de l’océan Indien.

(© : MER ET MER – VINCENT GROIZELEAU)