Croisière de luxe perturbée par le coronavirus

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Onze personnes ont été testées positives au SRAS-CoV-2 à bord du navire de luxe de la Compagnie du Ponant « Jacques-Cartier », bloqué par les autorités italiennes à Syracuse depuis le lundi 26 octobre.

Sur son site internet, la Compagnie du Ponant propose des croisières extraordinaires « au calme absolu » dans une « bulle anti-Covid » dotée de « protocoles sanitaires de pointe ». Les passagers de la Jacques-Cartier ont sans doute une toute autre vision de leurs vacances « cinq étoiles ». Une soixantaine de passagers et 93 membres d’équipage sont bloqués par les autorités italiennes depuis le lundi 26 octobre à bord du navire de luxe qui a accosté dans le port sicilien de Syracuse et s’est transformé en épicentre de l’épidémie. Selon un décompte remis par le capitaine du navire mercredi soir 29 octobre, onze personnes ont été testées positives au SRAS-CoV-2 (trois clients et huit marins) et l’anxiété commençait à monter chez les passagers, dont la moyenne d’âge est supérieure à 60 ans.

« Ça a commencé lors de notre première escale lundi dernier, expliquait un témoin à bord et joint au Monde. Nous arrivions de Malte, départ de croisière, et sur le point de débarquer à Syracuse, lorsque, sans explication, on nous a refusé l’accès à terre. Nous avons finalement appris à la mi-journée qu’il y avait deux cas de Covid dans l’équipage. Puis, le soir au dîner, le couple a ressenti les premiers symptômes et est venu chez le médecin. Voilà que nous sommes piégés ici depuis une dizaine de jours par les autorités italiennes dans la pire des situations sanitaires, risquant de devenir un super-cluster alors que nous avons été informés que l’agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte-d’Azur [ARS PACA] acceptait d’accueillir nous à Marseille. »

Tension à bord

Tension à bord

Selon une autre source proche de la Compagnie du Ponant, les autorités italiennes ont donné leur feu vert au départ du navire et attendent une décision définitive du préfet de la région PACA.

Pour des raisons de sécurité, le spa du navire a fermé et les interactions entre l’équipage et les passagers sont désormais réduites au minimum, le personnel étant apparemment à l’origine de la propagation de l’épidémie. Cela n’a pas empêché les tensions de monter de plusieurs crans en quelques heures, la moitié des clients choisissant de s’isoler dans leurs cabines, les autres se présentant pour un briefing du soir très chaud. Ils accusent la Compagnie du Ponant, qui appartient à Artémis, la maison mère de la famille milliardaire François-Henri Pinault, de ne pas contrôler suffisamment son personnel. Il faut dire que les clients des bateaux de luxe paient entre 4 000 et 10 000 euros par semaine, voire 30 000 pour les locataires de suites les plus luxueuses. Cela commence à rendre coûteux le coût du séjour dans le cluster.

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Un premier incident

Un premier incident

En août, le premier incident lié au Covid a touché un autre navire de la Compagnie du Ponant, le Paul-Gauguin, qui traversait la Polynésie française. Un passager a été testé positif au nouveau coronavirus et tout le monde à bord a été enfermé. Depuis, la compagnie a adopté des protocoles de contrôle censés être l’un des plus rigoureux du secteur, dont notamment le test PCR avec résultats en direct qui est réalisé avant l’embarquement.

Le Jacques-Cartier est le nouveau navire de rêve de Ponant. Sorti il ​​y a quatre mois du chantier naval norvégien Vard, il a effectué son voyage inaugural en juillet, se contentant pendant dix semaines d’un voyage prudent au large de la Bretagne. Avant que Jacques-Cartier n’entre en hiver, le groupe avait décidé d’effectuer ses onzième et douzième voyages, la semaine dernière et cette semaine, en Méditerranée autour de la péninsule italienne. Un choix qui s’est avéré très malheureux.

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