2 800 km, la traversée de sept pays, quatre jours de voyage… Le parcours autrefois parcouru par le train mythique peut être parcouru par des trains ordinaires pour quelques centaines d’euros. Notre guide pour préparer ce long voyage en train aux portes de l’Asie.
Traversez toute l’Europe jusqu’aux portes de l’Asie en train. L’idée peut sembler absurde à l’heure où trois heures et quelques dizaines d’euros suffisent pour rejoindre les rives du Bosphore. Mais les amoureux de longue date n’aimeront pas cet avis. Long de près de 2800 km, l’Orient Express entre Paris et Istanbul fait partie de ces voyages en train qui continuent de faire appel à l’imaginaire. Si aucun train n’a relié directement les deux villes depuis 1977, le trajet reste faisable en quatre jours en empruntant au moins trois trains. Une fois par an, le Venice Simplon-Orient-Express effectue ce voyage mythique. Mais avec un billet de 20 000 € (minimum), une telle croisière n’est pas pour tout le monde…
Heureusement, il est possible de s’en sortir avec un budget beaucoup plus raisonnable. A défaut de grands luxes, on peut compter sur des conditions de voyage raisonnablement confortables en préférant les cabines privatives des trains de nuit. Comptez entre 300 et 500 € avec le Pass Interrail, selon que vous voyagez en 1ère ou 2ème classe, en couchette ou en cabine-lit privative (détails du budget en fin d’article). Au programme : 2800 km parcourus, sept pays traversés, trois nuits et quatre jours sur les rails. Sans oublier une expérience de voyage mémorable qui révèle toute la diversité du continent au fil des virages.
A lire aussiOù partir en train le week-end ? Nos 50 destinations en Europe
Table des matières
Quel itinéraire emprunter ?
Il existe plusieurs itinéraires pour relier Paris à Istanbul. Le moyen le plus commode est de passer par Munich, Vienne, Budapest et Bucarest, ce qui correspond à l’itinéraire initial emprunté par l’Orient Express en 1883. Il est également possible d’emprunter un itinéraire plus au sud, en passant par l’Italie, la Croatie et la Serbie, mais l’absence de train de nuit et la multitude de correspondances rendent l’itinéraire à travers les Balkans beaucoup plus compliqué.
A lire aussiOrient-Express : visite en image du futur train de luxe
Le voyage commence à la Gare de l’Est à Paris, où l’Orient Express partait autrefois. Premier arrêt : direction Munich, Allemagne à 320 km/h. Un seul TGV à Oui (n° 9577) assure quotidiennement cette liaison sans changement, départ à 15h55 et arrivée à 21h36. Le reste du voyage comprend un court transfert à Stuttgart.
Nos conseils. Pour vous rendre directement à Vienne sans vous arrêter à Munich, vous pouvez emprunter le train de nuit Nightjet, qui sera mis en place en décembre 2021. Trois départs par semaine, environ 14h de Paris et 9h de Strasbourg.
A lire aussiService, confort, prix… Que vaut le nouveau train de nuit entre Paris et Vienne ?
Les Railjets de la compagnie autrichienne ÖBB mettent quatre heures pour relier les gares centrales de Munich et Vienne avec des départs toutes les deux heures. On apprécie la modernité et le confort irréprochable des voitures, la fiabilité du wifi et la présence d’un bar-restaurant. En 1re classe, des boissons et des repas (en supplément) peuvent être servis à la place.
Nos conseils. En Allemagne et en Autriche, votre pass Interrail vous permet de monter à bord de n’importe quel train à l’improviste. Néanmoins, il est préférable de réserver votre siège (surtout pendant les périodes de pointe) pour vous assurer de voyager assis. Il ne coûte que 3 € via le site Web de l’ÖBB.
A lire aussiDeux jours à Vienne, un week-end culturel au coeur de la capitale autrichienne
Les capitales autrichienne et roumaine sont reliées quotidiennement par le train de nuit Euronight Dacia (EN 347). Le départ est à 19h42 de la gare centrale de Vienne pour une arrivée à Bucarest Gara de Nord à 15h47 (heure locale). Malgré l’aspect vieillot de notre cabine double privée, le confort est acceptable et garantit une bonne nuit de sommeil. Il y a une prise électrique par lit et un régulateur de température. La faute à la malchance, sans aucun doute l’eau chaude manquait dans notre douche et nous devions appuyer en permanence sur un bouton pour ouvrir l’eau. A noter que les cabines ne ferment que de l’intérieur. Pas de WiFi à bord, mais la 4G fonctionne très bien tout au long du parcours. Plutôt rassurant, un skipper s’occupe exclusivement des passagers du wagon-lits. Il ne semblait pas se soucier beaucoup de l’interdiction de fumer, cependant. En témoigne l’odeur de tabac qui persistait dans le couloir…
Nos conseils. Interrail propose la réservation de ce voyage sur son site, mais le billet sera envoyé en recommandé, avec un délai de 15 jours et 10 € de frais… Il est préférable de réserver votre siège, votre lieu de couchage ou votre cabine sur le ÖBB- site web en indiquant « Eurail / Interrail » dans la section « Ajouter une réduction » du profil du voyageur : c’est numérisé, instantané et gratuit. Nous nous souviendrons de faire le plein avant l’embarquement. Il n’y a pas de chariot de bar jusqu’à ce que vous entriez sur le territoire roumain. Mais l’apport alimentaire, limité aux en-cas salés ou sucrés, ne suffit pas à constituer un repas complet.
A lire aussiVoyage en Roumanie au gré du temps dans le Maramures
Le Bosphorus Express (INT 461), qui relie Bucarest à Istanbul et traverse la Bulgarie, est constitué d’un seul wagon des chemins de fer turcs (TCDD). Le train ne dispose que de compartiments à quatre couchettes à partager avec d’autres voyageurs. Il ne circule qu’entre avril et début octobre. En dehors de cette période, il faut prendre le train de jour pour Sofia, y passer la nuit puis prendre le train de nuit pour Istanbul, ce qui rallonge le trajet d’une journée.
Les départs se font à 10h55 de Gara de Nord à Bucarest pour une arrivée à Istanbul à 5h34 le lendemain (les retards sont fréquents en théorie). Une arrivée qui sonne comme un soulagement, car le trajet semble interminable en raison de la lenteur du train, des arrêts techniques et des contrôles aux frontières (au total quatre fois). Le terminus est à la station Halkalı, dans la banlieue ouest d’Istanbul. Pour rejoindre le centre, prenez le train Marmaray jusqu’à Yenikapı ou Sirkeci, ce dernier étant l’endroit où l’Orient Express est arrivé à l’origine (0,90 €, environ 35 minutes).
Nos conseils. Il est moins cher de réserver l’itinéraire Bucarest-Istanbul sans utiliser Interrail. La couchette coûte 35€ sans pass et 15€ avec pass. Le train ne disposant ni de bar ni de restaurant, prévoyez beaucoup de nourriture et de boissons pendant ce long trajet de 19 heures. North Gara à Bucarest dispose d’un dépanneur et de nombreux stands de plats à emporter. Les compartiments sont partagés, pour plus de tranquillité vous pouvez réserver ou aménager les places restantes avec le skipper.
A lire aussiAgatha Christie à Istanbul, le temps suspendu
De tous les trains sur la route, c’est sans doute le train avec le meilleur rapport qualité-prix. L’Istanbul-Sofia (n° 492/81032), également exploité par TCDD, dispose de cabines privées (une ou deux couchettes) et de compartiments à quatre couchettes. Il y a une douche au bout de chaque wagon. Dans les cabines privées, il y a un évier, un mini-réfrigérateur (comprenant de l’eau, des jus et quelques collations salées et sucrées), un système de contrôle de la température et une prise électrique unique. Le départ d’Istanbul est prévu à 20h45, l’arrivée à Sofia à 9h35 (heure locale). En gros… Ne prévoyez rien le matin car les retards semblent être la norme (trois heures, pour nous).
Nos conseils. Comme ce voyage ne peut pas être réservé en ligne, il est préférable de l’acheter le plus tôt possible à votre arrivée à Istanbul, à la billetterie internationale des gares Halkalı ou Sirkeci. Le risque est que le train souhaité soit plein (comme c’était le cas chez nous) ; mieux vaut donc laisser place à l’improvisation, se préparer à la possibilité de décaler son voyage d’un ou deux jours (surtout en été) et privilégier les hébergements aux conditions d’annulation souples.
Si possible, dînez dans le centre d’Istanbul ou faites le plein avant d’embarquer. Il n’y a pas d’offres de nourriture dans et autour de la gare de Halkalı, pas même un distributeur automatique. Et le train n’a pas de wagon-restaurant…
A lire aussiEt pourquoi pas Sofia ? Week-end artistique et décalé dans la capitale bulgare
Quel budget prévoir et comment réserver ses billets ?
Le pass Interrail Global est idéal pour un tel voyage. Ce billet donne accès aux trains et à certains ferries en provenance de 33 pays d’Europe, dont la Turquie. Sachant que le trajet peut se faire en quatre jours, mieux vaut opter pour un abonnement d’au moins 4 jours pendant 1 mois, vendu 246 € en 2ème classe ou 328 € en 1ère classe pour un adulte (soit 61,5 € et 82 par jour d’utilisation). 5, 10 ou 15 jours, voire 1, 2 ou 3 mois… Une dizaine de périodes de validité sont disponibles (détails ici). Comptez sur un rabais de 25% pour les jeunes de 12 à 27 ans et un rabais de 15% pour les seniors de 60 ans et plus. Jusqu’à deux enfants de 4 à 11 ans peuvent voyager gratuitement avec un adulte.
En plus du prix du Pass Interrail, il y a des frais de réservation obligatoires pour les trains à grande vitesse et les trains de nuit. Un surcoût compris entre 50 et 150 € selon la classe de confort choisie, acceptable si l’on considère que voyager de nuit permet d’économiser sur les frais d’hébergement et de parcourir de longues distances pendant le temps de sommeil. Bon à savoir : si vous prenez un train de nuit, un seul jour (le jour du départ) sera déduit du pass Interrail, même si l’arrivée se fait le lendemain.
L’aller Paris-Istanbul est donc faisable avec un budget total de 300 à 500 €. Réservez le plus tôt possible, surtout en été, d’autant plus que le nombre de places attribuées à Interrail dans chaque train est limité. Entre la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie, il est moins cher d’acheter un billet classique que d’utiliser le pass. Les jours non utilisés peuvent encore être utilisés pour d’autres voyages.
A lire aussiL’Europe en train : budget, pays, fonctionnement… Tout savoir sur le Pass Interrail
Dans le détail, voici des exemples de suppléments à payer :
A lire aussiQuand partir en Turquie ? Météo, visites… La meilleure période par région
Comment rentrer en France depuis Istanbul ?
Le retour est également possible en train, que ce soit par le même itinéraire ou non. Mais après un si long voyage, vous aurez sans aucun doute envie de rentrer chez vous au plus vite. Compter environ 3h30 d’avion. L’offre aérienne est plus variée et les prix beaucoup moins chers depuis Sofia que depuis Istanbul. Il peut donc être intéressant de décoller de la capitale bulgare après votre séjour en Turquie.
Depuis l’aéroport international d’Istanbul :
Aller simple à partir de 94 € avec Transavia, bagage à main compris.
Aller simple à partir de 30 euros environ avec les compagnies low-cost Wizz Air et Ryanair, tous bagages en sus.
VOIR AUSSI – Ce train suisse de près de 2km est le plus long du monde
Le prix. Pour faire partie des passagers de ce palace sur rails, comptez au moins 2000 € par personne et par nuit en cabine Deluxe. Un prix comprenant l’hébergement, la restauration, les boissons (hors vins et spiritueux d’exception, en supplément), les animations à bord et les excursions.
Est-il possible de faire le tour du monde en train ?
Comment parcourir le monde sans avion ? Quel mode de transport ?
- Traverser l’Europe en train jusqu’en Lituanie grâce à Interail,
- Traverser les pays baltes en bus,
- Traverser la Russie grâce au Transsibérien,
- Traversez la Mongolie à vélo.
- La Chine explorée avec un train couchette.
- Traversez le Laos en bus et en stop.
Quel est le plus long voyage en train au monde ? En décembre 2021, le plus long trajet en train mesure près de 19 000 km entre le sud du Portugal et Singapour.
Est-ce que l’Orient-express existe toujours ?
Après des réquisitions pendant la Première Guerre mondiale, les voitures de l’Orient Express ne sont plus en ordre. L’entreprise doit entièrement reconstruire ses trains. C’est ainsi que sont nées les voitures légendaires que nous connaissons aujourd’hui.
Quel train remplacera l’Orient Express ? Il a ensuite été remplacé par le Direct-Orient jusqu’à son arrêt en 1977.
Est-ce que l’Orient-Express existe encore ?
Il ne s’agit donc pas du train d’origine, mais le parcours, le fonctionnement et la décoration sont identiques. Pourtant, le grand retour de l’Orient Express, pour tous et dans la durée, est prévu pour 2022 ! La SNCF et le groupe hôtelier Accor Å travaillent à la restauration des derniers wagons retrouvés.
Quel train remplacera l’Orient Express ? Il a ensuite été remplacé par le Direct-Orient jusqu’à son arrêt en 1977.
Quelles sont les villes traversées par l’Orient Express ? L’Orient Express était destiné à relier Paris aux Balkans en traversant l’Europe centrale. Il partit d’abord de Paris, Gare de l’Est et traversa l’Europe Centrale et les Balkans via Munich, Vienne, Budapest et Bucarest, et à partir de 1919 Istanbul.
Est-ce que l’Orient-Express fonctionne encore ?
Après des réquisitions pendant la Première Guerre mondiale, les voitures de l’Orient Express ne sont plus en ordre. L’entreprise doit entièrement reconstruire ses trains. C’est ainsi que sont nées les voitures légendaires que nous connaissons aujourd’hui.
A qui appartient l’Orient Express ? Seul le nom Orient-Express, propriété de la SNCF, fera l’objet d’un contrat de licence pour le célèbre train VSOE, reliant Londres à Venise et Istanbul.
Où circule l’Orient-Express ?
Il circule plusieurs fois par semaine entre Londres et Venise ou Vérone via Paris. Il dessert moins fréquemment les villes de Berlin, Vienne, Prague et Budapest, revenant une fois par an sur le parcours originel de l’Orient Express en rejoignant Istanbul.