Plusieurs dizaines de chauffeurs VTC vont porter plainte contre Flexifleet, une société de location de voitures qui assure qu’ils pourront devenir propriétaire du véhicule en fin de contrat. Mais de nombreux communiqués accusent l’entreprise de pratiques commerciales trompeuses en induisant des contrats qui finalement ne permettent pas l’accès à la propriété des véhicules.
Yoan (31 ans), est chauffeur VTC. Fin 2018, il changera de voiture. Il entend parler de Flexifleet, une société de location qui permet de devenir propriétaire en fin de contrat. Une bonne affaire, se dit-il, « Lorsque vous vous rendez dans les locaux de Flexifleet, la personne chargée de vous faire signer les documents vous indique clairement que vous deviendrez propriétaire du véhicule ».
Vous l’aurez sans doute compris, après les 36 mois de loyer, rien ne se passe comme prévu : l’entreprise lui réclame un complément de loyer et une indemnité à la fin du contrat. Il refuse de payer et sa Volkswagen Passat est finalement saisie, après avoir déjà payé 49 000 euros pour l’avoir.
Une location longue durée et une indemnité de non-restitution
L’argument de vente numéro 1 de Flexifleet est de posséder le véhicule à la fin de la période de location. Pour le confirmer, RMC a appelé le service client et a prétendu être chauffeur VTC. « A la fin du contrat, quand on a payé toute la voiture, c’est une option d’achat pour devenir propriétaire du véhicule », assure un conseiller Flexifleet à RMC, ajoutant qu’on peut effectivement devenir propriétaire. véhicule en fin de contrat.
Mais ce que nous découvrons en recevant le contrat, c’est qu’il ne s’agit pas du tout d’un bail avec option d’achat, mais d’un bail à long terme. Comprenez qu’à la fin du contrat, vous devez restituer la voiture à moins que vous ne payiez des frais de non-restitution.
Des dizaines de témoignages
RMC a reçu des dizaines de témoignages de conducteurs blessés. Et selon nos informations, l’Association Nationale des Chauffeurs VTC, défendue par Me Emma Léoty, a décidé de porter plainte contre Flexifleet pour escroquerie, abus de confiance, pratiques commerciales trompeuses et publicité mensongère.
RMC a contacté Flexifleet. Le directeur général de l’entreprise lui-même rejette catégoriquement les accusations des chauffeurs. Selon lui, les choses sont très claires dès le départ : l’accès à la propriété des véhicules n’est pas automatique et n’intervient qu’après versement d’une indemnité. « Notre offre a permis à plus de 3 000 VTC de devenir propriétaires de leur véhicule », précise-t-il.
Nous avons aussi demandé des explications à Uber, qui distribue les offres Flexifleet. L’entreprise nous a simplement indiqué qu’il n’existe aucun partenariat commercial ni lien financier entre les deux entités. Or, la Cour de cassation a jugé dans un arrêt du 4 mars 2020 que Flexifleet est partenaire d’Uber.
Si vous êtes chauffeur VTC, êtes dans la même situation et souhaitez contacter l’intersyndicale, vous pouvez leur écrire à : temoins.flexifleet@gmail.com.