Des « SOS dentistes » ont été lancés à Concarneau

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« Le cabinet ne prend plus de patients, madame !  » ? Après six tentatives de prise de rendez-vous par téléphone avec des dentistes de Concarneau, la réponse est à chaque fois la même. Le secrétaire nous confie même qu’il reçoit en moyenne 25 appels par jour de nouveaux patients demandant un rendez-vous. Une situation qui a atteint un tel niveau de stress que les secrétaires et assistantes dentaires en paient souvent le prix. « On a souvent des insultes. Il y a même un grand-père de 92 ans qui a menacé de me poursuivre si je ne lui donnais pas de rendez-vous ! », raconte l’un d’eux, encore ému.

Dix-sept dentistes à Concarneau en 1983

« Quand j’ai ouvert mon cabinet dans la Concarnoise en 1983, nous étions 17 dentistes. Aujourd’hui, nous sommes à peine une dizaine, explique le praticien sexagénaire. J’ai plus de 60 ans, mais si on a besoin de moi, je garderai à cause de mes patients et parce que j’aime mon travail », nous dit-elle.

« Il y a plusieurs dentistes concarnois de la même génération qui sont sur le point de prendre leur retraite. La situation est déjà très tendue, je ne sais pas comment ça va se passer ! Les patients sont très inquiets », explique-t-il. « Je me demande où j’irai quand mon dentiste prendra sa retraite à la fin de cette année », confie un patient de Concarneau. « C’est déjà difficile de trouver un dentiste digne de confiance qui n’aura pas de boule dans l’estomac, mais ensuite je me dis, où dois-je aller ? », ajoute le quadragénaire, très gêné.

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Quelles solutions en cas d’urgence ?

Les rares dentistes libéraux acceptent encore très justement les nouveaux patients, mais en cas d’urgence il faut revenir. Pour certains, les créneaux proposés nous amènent en juin. A noter également que l’ouverture du Centre Dentaire Mutuel de la rue Lucien-Vidie en novembre a relativement apaisé les tensions environnantes. « Ils travaillent moins d’heures au centre articulaire que nous (ndlr : en tant que libéral), mais ça a quand même apporté un peu d’air frais », avoue le sexagénaire dentiste. Bien que ce centre, qui compte trois dentistes, était apparemment à peine ouvert, il y a eu une tempête. « Ils ne peuvent déjà pas répondre au téléphone ! » », révèle la secrétaire d’un praticien libéral.

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« Je conseille aux patients d’appeler le 15 ou de se rendre à la clinique dentaire de Brest. Mais je sais que ce n’est pas une réponse satisfaisante », déplore-t-il.

« Il y aura plein de jeunes chirurgiens-dentistes dans cinq six ans ! »

Le dentiste de Concarni nous donne enfin un regain « relatif » d’espoir. « Dans cinq ou six ans, il y aura plein de jeunes chirurgiens-dentistes ! En effet, en décembre 2021, le gouvernement a annoncé la création de huit nouvelles facultés de médecine dentaire d’ici la rentrée 2022. La décision a été prise après avoir reçu divers rapports indiquant un besoin urgent de chirurgiens-dentistes. Au total, 7 265 élèves devraient être scolarisés d’ici 2026. Il faut donc être patient avec nos soucis…

L’agence de santé a refusé de commenter la question.