Par SudOuest.fr avec l’AFPP. Publié le 01.07.2022 à 10:27 Mis à jour le 01.07.2022 à 10:27
Alors que la Creuse fait face à une énorme pénurie de médecins, le professeur de SVT a fait son retour au collège
Trop de soucis : un gros problème de santé et deux heures de route chez le médecin. Sophie Noguet, enseignante de 48 ans, est donc retournée au collège pour étudier la médecine et s’est un jour installée dans son village de Faux-La-Montagne en Creuse, sur le plateau de Millevaches.
C’était il y a plus de deux ans. Dans sa maison au coeur de la ville de ce village de 400 habitants, le professeur de SVT et d’arts plastiques parle de cliquer aujourd’hui.
« Pas beaucoup de retraite »
« J’ai toujours voulu me former en médecine d’urgence, mais je me suis rendu compte qu’il fallait aller de l’avant avec cette idée », raconte le Kreusois d’adoption, qui songeait déjà à sortir de l’hôpital. enseigner, mais a trouvé une vocation. face à la désertification médicale. « Alors je suis retourné au collège à Limoges tout en conservant mon poste d’enseignant à temps partiel », a-t-il déclaré.
Retour à l’université à 48 ans, non sans un certain détachement. « Je suis la seule vieille dame de l’université et je pourrais être la mère de mes camarades de classe ! J’ai dû mettre à jour l’informatique », sourit-il.
Le rythme cours-révision-examen avait en effet failli manquer à cet étudiant régulier de l’ENS Lyon. « J’ai déjà passé près de dix ans de ma vie à étudier. J’adore ça, alors étudier la médecine ne me fait pas peur. En revanche, il est certain que je ne pourrai pas prendre ma retraite… », glisse le multidiplômé majeur en biologie moléculaire et cellulaire avec un large sourire.
Après un peu de calcul, l’étudiante en médecine maintenant en troisième année sait qu’elle ne va pas raccrocher son chemisier de si tôt. « Si tout se passe bien, j’obtiendrai mon diplôme à 56 ans, et j’ai des amis médecins qui ont obtenu leur diplôme à 73 ans, donc ça me semble plutôt bien. C’est quinze ans de pratique. »
Panneaux « recherche médecin »
L’installation se déroule dans son petit village, bien sûr. Les médecins généralistes disparaissent autour de Faux-la-Montagne à cause des départs à la retraite et sont difficiles à remplacer.
« Je vois à l’université que le problème est sérieux. Les jeunes futurs médecins ne veulent pas s’installer à la campagne, alors le désert médical ne fera qu’avancer. « Chaque jour, je passe devant des pancartes ‘médecin recherché' », dit-elle.
Dans son petit plan, ce « professeur au bon pied » se consacre à la Creuse. Selon l’Observatoire-Place de la Santé publié fin 2020, ce département se classe dernier en termes de présence médicale.
Ce territoire provençal y habite depuis 2014, après avoir profité de nombreux étés avec ses potes de l’ENS : « C’est un super département qui mérite qu’on bouge pour faire avancer les choses. Ce n’est pas normal qu’il faille attendre des semaines avant d’aller voir un médecin de famille. . Cela ne motive pas les gens à venir vivre en Creuse. »
Il est venu seul au cœur du Limousin et l’est toujours. Une situation qui convient à sa nouvelle ambition. « Si j’avais eu des enfants, j’aurais probablement eu du mal à entreprendre cette aventure. »
Sophie Noguet reprend aujourd’hui des études, mais elle aime transmettre à sa manière aux générations futures. Après plusieurs années d’enseignement au Collège Bourganeuf, il prend un congé en début d’année scolaire pour se consacrer pleinement à ses études et notamment au stage obligatoire.
Valik a partagé avec ses étudiants qu’il pourrait revoir à l’université. « Certains veulent se lancer dans la médecine, alors j’espère que ça les motivera en leur montrant que c’est possible à mon âge. »