Dorian Dufour-Vorfeld, alias @FollowDorian, partage son quotidien…

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

« Pour moi, c’est une manière de diffuser au plus grand nombre ce que j’apprends au quotidien ». Dorian Dufour-Vorfeld est un créateur de contenu sur les réseaux sociaux. Chaque jour, il partage sa passion pour l’entrepreneuriat avec sa communauté à travers des conseils pratiques. Lancé en 2020 en plein confinement, son compte FollowDorian est désormais suivi par près d’un million d’abonnés (800 000 sur TikTok, 128 000 sur Instagram). En quelques mois, Dorian Dufour-Vorfeld s’est constitué un public et a fait de cette passion un business rentable. « Créer du contenu, c’est de l’entrepreneuriat inversé. En partageant votre passion, cela intéressera les gens et créera une communauté. A partir du moment où votre contenu est visible et résonne, les marques viennent à vous pour nouer des partenariats », assure l’entrepreneur.

D’entrepreneur à créateur de contenus sur les réseaux sociaux

Dès son plus jeune âge, Dorian Dufour-Vorfeld avait déjà l’âme d’un entrepreneur. A cinq ans, je collectionnais tout ce qui se trouvait sur le terrain en construction de la maison de mes parents pour bricoler des objets que je leur vendais ensuite », se souvient-il. Quelques années plus tard, alors qu’il était étudiant en Angleterre, il crée avec un ami passionné de sport un questionnaire destiné aux sportifs pour concevoir un complément alimentaire sur-mesure. « C’était très artisanal, ça n’a duré que six mois, mais ça m’a permis de me rendre compte qu’à force de travailler sur quelque chose qui vous inspire, vous débordez d’énergie », témoigne l’entrepreneur, qui avoue avoir une nature à s’ennuyer facilement.

Dorian entame alors un master à HEC dans lequel il se distingue en développant un projet entrepreneurial qui remplace le stage initialement demandé par l’établissement. « Tous mes amis sont allés dans la finance ou le conseil dans de grands groupes. Je voulais prouver que d’autres options étaient possibles pour réussir. Il relance alors sa carrière d’entrepreneur en travaillant sur un concept de réservation de cours de sport à prix cassé dans des salles qui n’ont pas rempli tous leurs créneaux à la dernière minute. « En une semaine, nous avions déjà 1 000 inscrits. C’est allé très vite, nous avions une vingtaine de marques partenaires. C’était la première fois que nous gagnions de l’argent avec une idée.

Trois semaines après le lancement de son entreprise, le rêve d’un projet entrepreneurial réussi se transforme en cauchemar. « Le 15 mars 2020, le président de la République a annoncé le confinement et la fermeture des salles de sport », rappelle le créateur de contenu. Avec sa compagne, ils tentent alors de pivoter sur une offre digitale. « On s’est arraché les cheveux pour maintenir l’activité, mais on a finalement dû tout arrêter. C’était très dur ». Confiné chez lui, il décide de partager son expérience sur les réseaux sociaux. « J’ai commencé à publier une vidéo sur TikTok pour montrer ce que j’avais appris de cet échec. J’ai aussi partagé ce que j’apprenais à HEC, sur l’entrepreneuriat ». Très vite, ses contenus « face caméra » et ses conseils pratiques séduisent le plus grand nombre et marquent ses débuts de créateur sur les réseaux sociaux.

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publié hier à 17:09, mis à jour hier à 17:12En 6 ans,…

« Un créateur de contenus c’est un freelance qui passe à l’échelle »

Quatre mois plus tard, une marque contacte « FollowDorian » pour établir un partenariat et demande ses prix. « Je n’en avais aucune idée, j’ai tenté un bluff », plaisante-t-il. Ce premier contact avec une entreprise lui montre qu’il est possible de monétiser ses contenus sur les réseaux sociaux. Il ouvre alors un statut d’indépendant. « Un créateur de contenu est un pigiste qui évolue. Un pigiste consacre son temps de travail à une minorité de clients. En créant du contenu sur Internet, il est possible de toucher beaucoup plus de personnes. C’est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à se lancer sur les réseaux sociaux.

Grâce à son activité, Dorian Dufour-Vorfeld parvient rapidement à subvenir à ses besoins chaque mois, ayant même oublié de demander l’Acre (aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise) lors de la création de son statut. « Cet oubli m’a coûté environ 15 000 euros », raconte-t-il. Une somme qui représente, pour l’entrepreneur, l’équivalent d’un mois de chiffre d’affaires.

Le prix d’un partenariat avec un créateur sur internet varie en fonction de son audience, de ses performances statistiques du moment et d’autres critères. Par exemple, Dorian Dufour-Vorfeld estime une story sur Instagram à environ 1 000 euros, alors qu’un partenariat plus étendu via des vidéos sponsorisées oscille autour de 10 000 euros. « Mais ça se fait au cas par cas. Si je travaille avec une startup qui vient de se lancer, je peux travailler gratuitement car j’aime le produit ».

En incarnant son contenu et en s’associant à des marques, « FollowDorian » met aussi sa réputation en jeu. « Cela prend beaucoup de responsabilités. Certaines entreprises dont l’éthique est discutable arrivent parfois en proposant des sommes faramineuses. Si Dorian Dufour-Vorfeld n’a jamais cédé au chant des sirènes, il a déjà été exposé à des propos virulents. « Il m’est arrivé de dire une connerie en vidéo et de réagir immédiatement. C’est très violent, il faut être fort pour ne pas craquer. On n’y est jamais préparé. »

Aujourd’hui, à travers ses différents réseaux sociaux, le créateur de contenu cumule entre 3 et 15 millions d’impressions par mois. Son entreprise ne cesse d’évoluer. Ces derniers mois, il est passé d’entrepreneur indépendant à société par actions simplifiée unipersonnelle (Sasu). « Je ne travaille plus seul. J’ai commencé à déléguer une partie du travail, notamment pour la publication de contenus et les partenariats avec les marques ». L’entrepreneur, qui voit la création de contenu comme un nouveau modèle d’entrepreneuriat, souhaite désormais proposer une formation, basée sur son expérience pour permettre à chacun d’obtenir 1 million de vues en 30 jours et pourquoi pas, devenir entrepreneur à son tour. « L’idée n’est pas de pousser les gens à tout quitter du jour au lendemain. En consacrant une heure par jour à créer du contenu autour d’une passion, il est possible de fédérer une communauté et peut-être in fine générer des revenus.