Si un agent commercial apporte des affaires, un associé d’affaires n’est pas nécessairement un agent commercial.
L’affaire
Une société A, ayant résilié le contrat de prestation de services qu’elle avait conclu avec une société B, lui assigne une sommation de requalifier ce contrat en contrat d’agent commercial afin d’obtenir le versement d’une indemnité.
Il convient de préciser que, si le contrat d’entrepreneur est totalement gratuit (voir modèle), le contrat d’agent commercial est en revanche réglementé et que, sauf cas particuliers, toute résiliation d’un agent commercial donne droit à indemnisation en faveur de l’agent.
Les juges
Tant la Cour d’appel que la Cour de cassation ont refusé de requalifier le contrat en contrat d’agent commercial et, en même temps, d’octroyer des indemnités de licenciement.
En effet, selon la définition donnée par la loi, l’agent commercial est un agent qui, en tant que profession indépendante, est chargé, à titre permanent, de négocier et, éventuellement, de conclure des contrats d’achat, de vente, de location ou de fourniture de services, au nom et pour le compte de son mandant.
Cependant, sur la base de l’évaluation de l’exécution effective du contrat litigieux, les magistrats ont observé que, si la société B (la personne morale contribuable) bénéficiait en permanence d’une pleine liberté d’organisation et de prospection de clients, en tant qu’agent commercial, elle ne l’avait donc pas n’avait ni pouvoir de signature ni pouvoir de négociation avec les clients.
Il a été conclu, selon les juges, que les parties ont signé et signé un contrat de courtage en matières premières et non un contrat d’agent commercial, qui excluait le versement d’une indemnité de départ lorsque cela n’était pas prévu, ni dans le contrat, ni par la loi.
Source : Cour de cassation, Chambre civile, commerciale, 27 janvier 2021, 18-10 835, inédit.