CHOIX – En Egypte on plonge toute l’année ! Sous la surface, la faune et la flore s’entremêlent dans des ballets incessants. Dix endroits où vous pourrez les admirer.
Outremer, turquoise, émeraude, indigo, saphir… Ces nuances de bleu délavées par la mer rivalisent avec le bleu du ciel encadré par le blanc laiteux que jettent les chaudes brumes venues du désert ocre. Sous la surface, le feu d’artifice se compose d’un bouquet final persistant, vif et vibrant. De petits confettis jaune orangé tourbillonnent dans le rugissement des courants. Oui, la mer en Égypte devient rouge.
Un poisson violet perdu au milieu d’un essaim de poissons oranges et jaunes ? Tableau typique. Ce sont des anthias. Le mâle lie de vin vit au milieu de son harem orange. Ces essaims de poissons habitent les récifs coralliens et s’y cachent au moindre soupir du détendeur pour revenir au bout de quelques secondes. Les sculptures de corail que les plongeurs admirent sont en réalité des exosquelettes construits par des animaux microscopiques, des polypes coralliens qui vivent en harmonie avec des algues microscopiques qui se nourrissent de zooxanthelles. La variété des formes des coraux, des montagnes, des boules, des cerveaux, des pointes effilées, des roses… résulte donc de différents types de polypes.
À ce festival coloré s’ajoute la beauté des alcyonaires, des polypes filtreurs de plancton qui ne forment pas de squelette. Si ces coraux « mous » ressemblent à des bosquets de fleurs épanouies, jaunes, rouges, mauves… Ce sont bien des animaux. Ici, la faune et la flore s’entremêlent dans des ballets incessants. Un spectacle magique dont personne ne s’ennuiera. Dix endroits où vous pourrez l’admirer.
Lisez aussi Plongée : cinq conseils pour commencer
Table des matières
Détroit de Gubal : ambiance fantomatique sur la Rosalie Moller
A l’entrée du golfe de Suez, des récifs coralliens émergent, les courants sont violents, voire très violents, les vagues sont impressionnantes. Mais parfois, lorsque le vent du nord décide de se calmer, les bateaux de plongée trouvent refuge près des îles Gubal : la récompense ultime. Peu de plongées en raison des conditions météo compliquées, c’est l’un des rares endroits en Egypte où l’eau est sombre, verdâtre, et la visibilité est limitée.
La corde permet de débarquer en toute sécurité le Rosalie Moller, un cargo de 108 mètres de long et 16 mètres de large, qui approvisionnait en charbon les troupes britanniques stationnées à Alexandrie pendant la Seconde Guerre mondiale. Coulé par le Heinkel He 111 allemand 48 heures après le bombardement du SS Thistlegorm, il repose depuis le 8 octobre 1941 à une profondeur de 50 mètres. Colonisée par des milliers d’athérines (Atherinomorus lacunosus), très poissonneuses, c’est un terrain de chasse apprécié des carangues.
Les épaves du récif d’Abu Nuhas
En 1869, il transporte des lingots d’or qui sont récupérés. Aujourd’hui, des essaims de milliers de poissons de verre (Parapriacanthus guentheri) et hachettes (Pempheris schwenkii) à la lueur dorée vivent dans ses crevasses. Voilier et vapeur de 90 mètres, le Carnatic est une épave extrêmement colonisée, avec des coraux mous mauves, roses, orange et jaunes tombant des superstructures encadrées de lucarnes. Sans aucun doute la plus artistique et la plus photogénique de toutes les épaves d’Egypte.
Dans les entrailles de Chrisoula K, la salle des machines se visite pour ceux qui ne sont pas claustrophobes, ainsi que la soute et la cargaison de tuiles. Couché à 45° sur bâbord et à 60° sur la proue, le vraquier grec MV Giannis D. a rapidement perdu ses repères du fait de sa gîte. Kimon M. est positionné perpendiculairement au récif. Les grands dauphins Tursiops truncatus sont souvent vus ici.
A lire aussiRaies manta, cachalots ou crocodiles : 6 sorties plongées pour observer les maîtres des océans
Les tombants de Ras Mohammed
Falaises vertigineuses qui invitent à plonger dans le grand bleu, chutes pleines de vie, animaux ou végétaux, passage pélagique, rencontres divines et surprenantes (raies manta de récif, requins marteaux). Plonger dans ce parc national, c’est contempler la chasse au thon et au barracuda et la vermifugation des chauves-souris dans une station de nettoyage à l’abri du courant. C’est là que se situe la ligne de partage des eaux entre le golfe de Suez et le golfe d’Aqaba. Les napoléons à bosse et les tortues l’apprécient et toute la vie du récif s’accroche aux parois. Les endroits les plus connus ? Shark Reef, Yolonda Reef, Jackfish Alley.
Fourmilière dans le détroit de Tiran
Au XIXe siècle, les Britanniques ont cartographié l’entrée du golfe d’Aqaba, à l’est de l’île de Tiran : Gordon, Jackson, Thomas, Woodhouse. Véritables montagnes sous-marines, quatre récifs coralliens émergeant à la surface portent leurs noms. Les plongées y sont parfois assez sportives, avec des dérives ultra-rapides qui laissent l’impression d’assister à un spectacle accéléré tout en étant remué comme dans un tambour de machine à laver. Mais c’est sur ce type de plongée que la nature réserve de belles surprises sous forme de requins ou de raies pastenagues nageant le long du bord du récif ou dans le bleu. Les gorgones y sont gigantesques, et les tortues sont assez fréquentes.
Au large de Safaga, des tombants qui décoiffent
Dans la nature sauvage, là où la Terre est invisible à l’œil nu, un chapelet de trois récifs attire les oiseaux aquatiques humanoïdes : Panorama Reef (Abu Alama), Middle Reef et Abu Kefan. Panorama et Abu Kefan sont des pentes abruptes, chacune avec un plateau. Ces plongées sont idylliques, mais comme des courants de retour y sont potentiellement possibles, s’aventurer dans le bleu pour scruter le passage d’espèces pélagiques n’est pas forcément une bonne idée. Il est plus sage de rester suffisamment près du récif pour admirer les gorgones et les crocodiles imbriqués au long nez (Oxycirrhites typus) reconnaissables à leur carreau rouge et blanc. À Panorama, les plongeurs débutants, les plongeurs en apnée et les enfants s’amuseront près du mur de dix mètres, qui abrite des anémones de mer géantes et leurs hôtes, des poissons-clowns à deux bandes (Amphiprion bicinctus) et des Dascyllus trimaculatus, également appelés demoiselles domino. points blancs. Des tortues sont régulièrement observées.
Le Middle Reef est moins impressionnant car il n’y a pas de tombant vertigineux à attirer (ou vertigineux !) mais c’est sans aucun doute la plus grande concentration de coraux durs que vous puissiez voir. Sur plusieurs kilomètres, les blocs se succèdent avec des anfractuosités sableuses ressemblant à des piscines naturelles où nichent les balanes.
A lire aussiCinq endroits pour plonger avec les requins
L’arche d’Elphinstone
Près de Marsa Alam, accessible en hors-bord, le récif d’Elphinstone s’étend sur 400 mètres, avec un plateau distinctif à chaque extrémité, permettant deux explorations très différentes. Très tôt le matin, selon le sens des courants, nous nous dirigeons vers le plateau sud. A environ 50 mètres, une arche creusée dans le récif émerge. Il faut s’aligner à l’angle devant l’arche pour attendre les requins marteaux, qui montent parfois lentement, attirés par le bruit. Plus près de la surface, requin océanique ou requin tigre, raie aigle. Même en l’absence de ces animaux mythiques, le récif est absolument magnifique.
Les îles du Triangle d’Or
Bien sûr, les plongeurs qui viennent ici à bord de bateaux de croisière vers ces récifs, situés à 90 km des côtes, souhaitent principalement plonger au plus près du requin longimanus, un poisson cartilagineux facilement reconnaissable à ses longues nageoires pectorales arrondies recouvertes de blanche. Pourtant, Small Brother Reef mérite beaucoup d’attention, même en y dérivant à la vitesse des TGV. Les failles et les fissures regorgent de murènes, de gorgones et d’alcyonaras.
Lire aussi Plongée : cinq épaves à voir une fois dans sa vie
Le dédale de Sha’ab Claudio
Ce lieu peu profond, accessible aux débutants, est un labyrinthe, un labyrinthe de grottes immenses bordées de poissons de verre et de haches qui se déplacent dans une symphonie synchronisée. Des branches de corail noir recouvrent certains des murs. La lumière du soleil tombant à travers les puits renforce l’impression de visiter la cathédrale.
Abysses sur Saint John’s
Intérêt pour les récifs du sud ? Ils sont moins fréquentés. Et vous voyez que les poissons y sont beaucoup plus capricieux que dans le nord. Y plonger, c’est plonger dans des profondeurs caverneuses et tentatrices. Parfois un peu trop… L’eau étant très claire, n’oubliez pas votre profondimètre ! La plongée peu profonde (habili) débute à environ 30 mètres, puis remonte doucement en redescendant « à sec », 15, 8… Une vie étonnante se concentre au sommet : anthias, demoiselles, alevins, fusilier, carangue en chasse (Habili Ghaffar, Habili Ali).
Les perroquets à bosse d’Abu Fendira
Juste à côté du tropique du Cancer, les récifs d’Abu Fendira sont uniques pour leur variété de coraux mous, mais aussi pour leurs impressionnants bancs de poissons perroquets (Bolbometopon muricatum). Ces énormes et majestueux poissons brun-vert se caractérisent par une bosse proéminente sur le dessus de leur tête.
A lire aussiEntre fascination et dégoût, le succès dévorant de « plonger avec les requins »
Carnet pratique
Souvent les récifs et les gotas sont Kebir = gros ou Soraya = petit
Habili = haut-fond qui ne se confond pas avec la surface
Abu = père (les récifs portent souvent le nom du pêcheur)
Avec des agences spécialisées :
Voyage en Egypte : nos circuits, hôtels et séjours sur-mesure Des offres conçues et proposées par les partenaires de Figaro Voyage Selection.
CHOIX DE VOYAGER EN EGYPTE