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En Bretagne, il vit l’enfer depuis la construction de trois moulins à vent…

Didier ne supporte plus trois moulins à vent devant sa maison. Il est d’autant plus en colère qu’il a acheté sa maison sans savoir qu’elle serait construite dans quelques mois

Auteur : Laurent Le Fur

Publié le 27-Jan-23 à 12:04

mis à jour le 27 janvier 23 à 12h16

Didier Georgeais a acheté un ancien corps de ferme au printemps 2021 dans la campagne de Bourbriac (Bretagne/Côtes d’Armor), non loin sur l’axe Guingamp-Carhaix. Au mois de juin suivant, il s’y installe avec sa mère de 80 ans pour « être au calme, en pleine nature, dans cette maison de pierre en rénovation. Exactement ce que nous voulions. »

Un petit paradis sur terre, sauf que trois mois plus tard, trois énormes éoliennes de 180 mètres de haut ont poussé juste devant sa maison.

« Les lumières des éoliennes font comme des stroboscopes la nuit »

Depuis, Didier n’a pas décollé. Et il veut savoir, « pourquoi personne ne m’a dit quand j’ai acheté que ces éoliennes sont devant chez moi, sinon je ne serais pas venu vivre ici ! » « .

Didier s’est tourné vers tous ses interlocuteurs (agence immobilière, notaire, etc.) pour obtenir des réponses. « Ils m’ont dit qu’ils ne savaient pas. En gros, personne ne le savait, mais quand même, un projet comme celui-là ne sort pas de terre d’un coup ! C’est une zone industrielle qui ne surgit de nulle part, c’est quand même incroyable ! » .

Il a même rencontré le conciliateur de justice et eu un échange avec le maire de Bourbriac pour revenir sur les origines du projet éolien et les conditions de sa mise en place. Mais les réponses sont loin de lui donner satisfaction, et il n’exclut pas aujourd’hui le recours à un avocat.

Didier se sent exclu. Il « ne supporte plus le bruit des pales qui tournent, le bruit du vent dans les éoliennes, ainsi que le bruit du rotor électrique qui les fait tourner dans le bon sens ».

Mais ce n’est pas tout : « Il y a aussi des flashs, c’est insupportable. La nuit, les projecteurs s’éteignent et les feux rouges clignotent comme des stroboscopes. Trois points rouges par pylône, ça fait neuf ! ma maison, dans toutes les pièces, absolument dingue ! ».

Didier confirme même avoir fait des crises d’épilepsie depuis son arrivée à Kerambellec, « alors que je n’en ai jamais eu auparavant. Bien sûr, si tu vis avec des stroboscopes devant chez toi… ».

Ce monsieur ne demande qu’une chose : « retrouver le calme et le cadre de vie que j’avais en arrivant ici. Cela veut dire que je ne verrai ni n’entendrai plus d’éoliennes devant chez moi. Je veux être heureux ici et pour mon mère d’être heureuse aussi.

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« C’était un petit coin de paradis… »

Pourtant, quand aujourd’hui s’est levé comme sur des roulettes, Didier était arrivé sereinement dans ce petit village qui surplombe la gare de Mousteru. Celui qui a grandi à Guingamp et vécu à Louargat pendant plus de 20 ans souhaitait vivre des jours tranquilles et heureux dans sa nouvelle maison, avec sa mère à la retraite.

En attendant les beaux jours, il a aussi peur de passer du temps dehors, « ce n’est pas vivable près de chez moi avec ces machines. On ne peut même pas manger dehors sans être dérangé car ils tournent presque en permanence. » Les techniciens ont dit qu’on pourrait planter une haie devant chez moi, les éoliennes font 180 m de haut, ça prend du temps à pousser ! ».

Dans la grande ferme désormais face aux éoliennes, Didier Georgeais a déjà rénové une partie du bâtiment pour sa mère. Maintenant, il rénove le reste de la maison pour lui-même. « Nous devrions être bien ici. Nous voulions la paix, nous avons visité et nous sommes immédiatement tombés amoureux. C’était un petit coin de paradis. Nous avons fait un potager, j’ai construit une serre pour avoir des légumes. Nous avons deux chèvres, des poules, un chien … C’était de la chance… »

Didier fait ses premiers travaux, isole la maison, remplace les fenêtres, refait l’électricité, la plomberie… Tout va bien, jusqu’à ce que soudain, au printemps, le chantier se profile à l’horizon. « De gros travaux ont commencé devant chez moi. Ils ont dégagé tout le sommet de la colline où il y avait un bosquet d’arbres. D’énormes grues sont arrivées et le parc éolien a été construit.

Des éoliennes de plus en plus contestées

Didier et son voisin ont mesuré la distance entre sa maison et les éoliennes. Il est à environ 610 m du pied. « Mais sachant qu’elles tournent dans le sens du vent, quand elles tournent elles sont encore plus proches de chez moi, les pales étant à plus de 50m… » Sachant que la distance minimale légale entre une éolienne et une habitation est de 500m.

Didier souhaite utiliser sa propriété de 8 000 mètres carrés avec les bâtiments attenants. Il rêve de construire un chalet dans l’un des bâtiments de sa propriété. « Mais ces moulins à vent gâchent tout alors que j’avais trouvé un cadre de vie idéal avec des gens sympathiques. Je veux juste me calmer. »

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