Enseignement supérieur : la pénurie de diplômés en pharmacie inquiète…

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EnquêteEn concurrence avec la médecine ou l’odontologie, la pharmacie est délaissée par les étudiants en première année des études de santé. Le secteur souffre d’un manque d’image et les professionnels craignent la rareté des pharmaciens qualifiés.

Si par hasard un lycéen venait chercher sur Parcoursup la formation qui lui donne le meilleur « taux d’accès » aux études pharmaceutiques, la plateforme d’orientation lui proposerait en premier choix une licence « tourisme – hôtellerie » à l’université d’Angers , puis en deuxième année de licence d’histoire à l’université de Brest, et en troisième année d’une licence de « langues, littératures et civilisations étrangères et régionales » mise en place par l’Institut national des langues et civilisations orientales à Paris. La machine à simplifier l’orientation des lycéens est quelque peu perdue. « Il n’y a pas d’officine sur Parcoursup, s’inquiète Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Vu d’un lycée, c’est une invisibilité totale de nos métiers. »

A la rentrée 2021, un an après la mise en place de la réforme de l’entrée aux études de santé, les facultés de pharmacie disposaient de 163 places libres en deuxième année – sur près de 4 000. Echo : douze mois plus tard, la situation s’est dégradée. même considérablement aggravé. A la rentrée 2022, moins de 50% des places proposées étaient pourvues dans les facultés de Caen, Bordeaux, Poitiers, Reims, et la grande majorité des établissements n’étaient pas pourvus. Faute de candidats, 1 100 places sont restées vacantes, soit près de 20 % à l’échelle nationale.

Des professionnels du secteur s’inquiètent des conséquences de cette haine et pointent du doigt l’organisation d’études de santé qui priverait la pharmacie de sa vie : les jeunes. « Le système est d’une complexité monstrueuse », avoue, impuissant et désolé, Gaël Grimandi, président de la Conférence des doyens des facultés de pharmacie de France. Depuis 2020 et l’enterrement de la première année commune (postbac) aux études de santé (Paces), dont la sélection excessive a laissé de nombreux étudiants brillants sur le carreau, deux voies ont été recréées – la voie spécifique d’accès à la santé (PASS) et le permis. avec option d’accès à la santé (L.AS) – pour permettre l’accès à la formation en médecine, sage-femme, odontologie et pharmacie (MMOP).

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En PASS, l’étudiant suit des cours de santé (sa « majeure »), avec en plus une mineure de son choix (droit, psychologie, langues, histoire…). Si, en fin d’année, il n’est pas accepté dans l’un des cours de médecine mais qu’il a les soixante crédits valables pour son année, il poursuit en deuxième année de sa licence mineure, le redoublement n’est plus possible. Il sera alors en L.AS 2 : droit, psychologie ou langues auront priorité sur ses cours de santé, et il aura à nouveau la possibilité de passer le concours MMOP en fin de deuxième ou troisième année.

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