Fountaine Pajot : le plaisir du nautisme

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Un des modèles de Fountaine Pajot, catamaran New 80. (Crédit photo : Fountaine Pajot -)

Construire un ensemble de bateaux pour plaisanciers est un bon travail a priori, puisque la grosse marge, la marge sur le coût, autrement dit encore la marge de conversion – l’achat de différents matériaux que l’on modifie pour un usage industriel, semble plutôt confortable pour un métier industriel. en tenant compte des chiffres publiés par la liste des acteurs français du secteur. En effet, cette marge est proche de 50 % chez Fountaine Pajot comme dans le Groupe Bénéteau, et encore meilleure dans le groupe Catana qui est meilleur que celui des constructeurs automobiles (Renault 15 %, Stellantis 20 %), de la chimie (Solvay 25 %), et plus que dans l’électrotechnique (Schneider Electric 40%) ou les semi-conducteurs (STMicroelectronics 37%), même si c’est encore moins bien que le Luxe, la Cosmétique ou la Pharma (70% en général, pour ces trois spécialistes).

Ceci alors que, notons-le, la liste est courte, ce qui n’aide pas à obtenir plus de travail selon le principe, puisque le modèle du bateau est constamment mis à jour ou presque quotidiennement. Il n’y a pas vraiment de « must have » ou de « best seller » dans ce métier, seulement des bateaux neufs reçus par les concessionnaires, qui les commandent aux constructeurs pour être placés chez le client final : le bateau propriétaire, dont la nouveauté peut justifier le prix.

Les bateaux sont aussi un marché très saisonnier, puisque les bateaux se vendent surtout au printemps en Europe, avec le retour du beau temps (et de la mer basse) pour ceux qui ne se contentent pas des rivières, canaux et lacs (et ceux qui ont la mer ). jambes), et ils aiment côtoyer une vision lointaine.

C’est alors que le marché montre des signes de grands yachts : Cannes Yachting Festival et Grand Pavois à La Rochelle en septembre et Nautique de Paris en décembre, puis Boot à Düsseldorf fin janvier et Miami International Boat Show en février. , et d’autres. Montrer quand les courtiers passent des ordres, quand, il est important de le noter, le client final, le consommateur d’ailleurs, montre un intérêt à acheter des bateaux neufs (alors que le marché secondaire offre souvent beaucoup d’opportunités). C’est-à-dire lorsqu’il n’a pas peur de son travail et de payer ses factures ailleurs : la récession peut être sévère dans ce métier, avec des ventes en baisse de -40 % comme en 2008-2009, puisqu’il est clair que nous sommes dans ce s’appelle « l’esprit ».  » utiliser.

Un métier industriel en croissance : la plaisance !

Le business du nautisme n’est pas non plus une histoire complète, puisqu’il est estimé dans le monde à 26 milliards de dollars en 2020, et il se porte très bien, avec une hausse moyenne de + 5 % par an selon les bureaux d’études. Le développement du besoin d’air frais de chacun, le besoin de liberté (même au calme), la possibilité d’être face à la mer, le plaisir d’être loin des plages bondées, etc…, etc…

Avec de bonnes raisons d’acheter un bateau, comme le fait qu’il peut remplacer une maison de campagne ou des vacances à la plage. Notamment les catamarans, qui n’offrent quasiment pas d’espace au sol, et qui constituent naturellement l’un des segments les plus importants de ce marché. Et enfin avec une grande surface qui se développe bien : tous les constructeurs rajoutent des bateaux à leur offre, des 80 pieds de long, soit 25 mètres, et plus, et surtout, comme il se doit, qui. c’est moderne.

Le plus grand marché des yachts est, comme on pouvait s’y attendre, l’Amérique du Nord avec ses différentes plages et lacs, un marché où opèrent de grandes marques, comme Bennington Marine, Brunswick (et les fameux moteurs Mercury) et Catalina yachts. Mais l’Europe ne le mérite pas non plus, loin de là, avec le deuxième constructeur mondial : notre groupe Bénéteau et d’autres grandes marques comme l’anglais Sunseeker, l’allemand Bavaria Yachtbau, l’italien Ferreti et Azimut-Benedetti, etc. . bien. uniquement le nom des principaux acteurs. Dans une industrie encore assez fragmentée, puisqu’il existe au moins 1 500 types de marins différents, ce n’est pas rien.

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Une bonne illustration de ce phénomène : Fountaine Pajot 

Avec un chiffre d’affaires de 220 millions d’euros pour le dernier exercice clos à fin août 2022, environ 1 040 salariés (1 400 intérimaires compris) et quatre unités industrielles en Charente Maritime, Fountaine Pajot, cotée à Paris depuis 2007, il n’est pas le plus grand des acteurs français, loin de là, mais c’est un des acteurs les plus intéressants puisqu’il est un grand spécialiste du catamaran.

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Créée en 1976 pour fabriquer des dériveurs en résine, au palmarès éprouvé, l’un de ses fondateurs étant le grand champion de régate dériveur, Fountaine Pajot lance ses premiers catamarans en 1982 (Designer Joubert Nivelt – Gamme Louisiane) et le premier des catamarans (Trawler gamme) en 1998. Et maintenant, il a 65% du chiffre d’affaires total avec des yachts, les nouveaux modèles sont Isla 40, Astraea 42, Elba 45, Tanna 47, Aura 51, Samana 59, Alegria 67, New 80, et 9% avec Bateaux à moteur. Catamarans à moteur MY4.S, MY5, MY et Power 67. par la filiale Dufour Yachts, une marque très ancienne et populaire : Dufour 430, 470 et 530, pour ne citer que les nouveaux modèles.

Résultat économique : plutôt brillant, apparemment

Fountaine Pajot a, comme les autres, connu une baisse d’activité réelle, soit -17% sur son exercice clos fin août 2020 pour des raisons que l’on connaît, mais depuis, elle connaît un grand succès, à savoir la croissance de son chiffre d’affaires. d’activité avec +17% sur ces exercices, ce qui est tout à fait normal, et toujours avec +9% sur le dernier exercice clos fin août 2022. Avec une bonne marge de performance ( : revenu d’activité courant / variation), c’est-à-dire 11,8 %, ce qui est plus important que Bénéteau, toujours leader du secteur, mais qui ne devrait atteindre qu’environ 9 % sur l’exercice 2022, même si c’est très bien. Dont le résultat se retrouve presque entièrement (après impôt sur les sociétés, bien sûr) dans le résultat net, puisque l’entreprise ne verse qu’une faible somme d’argent.

Lequel revenu s’ajoute à la réduction pour être le Cash Flow (argent détenu par l’actionnaire, ce qui n’est pas le cas du sacro-saint Ebitda de la théorie financière moderne), qui touche principalement l’investissement dans Fountaine Pajot. Comme lors du dernier exercice où, au moins, 16 millions d’euros de revenus affichés avec 10 millions d’euros d’amortissements ont fait 26 millions d’euros de trésorerie, ce qui laisse un solide cash-flow libre après un million d’euros 11 d’investissement. Autrement dit, et après ce calcul de base (mais il est vraiment important pour l’investisseur), Fountaine Pajot est dans un free cash flow stable, et ce quasiment chaque année. Cette fois, ce qui ne gâche rien, le groupe finance une grande partie de ses actifs d’exploitation avec l’avancement des commandes.

Inutile de dire que cette entreprise familiale a un bilan conséquent, avec une bonne trésorerie, et plus de liquidités que de dettes, c’est-à-dire de créances douteuses, ce qui n’est pas difficile dans le monde des sociétés cotées (et possible). encore plus rare dans le monde privé).

En bref… : Fountaine Pajot Incontestablement créateur de valeur pour les actionnaires. Même le marché, qui a toujours raison (mais pas toujours au bon moment) semble s’en apercevoir, puisqu’il redécouvre les actions, compte tenu de la bonne tenue de la Bourse, soit + 10 % à partir du 1er janvier 2023.

Un bel avenir en préparation : le tout électrique en 2030, et plus de capacités de production bientôt

Pour l’instant ce n’est pas mal, mais l’avenir semble être une priorité : en plus de l’engagement traditionnel de réduction de l’empreinte carbone en tant qu’industriel, Fountaine Pajot se développe complètement comme ses confrères (et malgré tant de concurrence) de petite taille. -les produits carbone, notamment avec les nouveaux systèmes de gestion de l’énergie et de propulsion. Et il a pris une participation majoritaire dans Alternatives Energies, une petite entreprise qui développe et intègre depuis 20 ans des systèmes de propulsion non renouvelables ou conventionnels pour les navires.

Fountaine Pajot s’engage également à ce que tous ses bateaux soient électrifiés d’ici 2030, et a déjà lancé son produit phare : le catamaran Aura 51 Smart Electric dispose de deux moteurs électriques alimentés par des hydrogénérateurs lorsque le navire s’immerge également. fonctionnant à l’énergie solaire, ils sont alimentés par de puissantes batteries au lithium, le tout contrôlé par la plateforme logicielle et le dispositif de communication d’OD Sea Lab, qui est le laboratoire interne de R&D/Innovation.

Mieux, le groupe renforce sa capacité de production avec a) depuis le dernier exercice, une joint-venture pour construire ses catamarans Motor Yachts avec Couach, un yacht de taille moyenne situé en Gironde, spécialiste historique des bateaux domestiques (du 11 à 50 mètres), vedettes rapides et yachts, et b) le recrutement, soit 150 travailleurs supplémentaires nécessaires cet exercice, après plus de 100 et recrutés au cours de l’exercice, et la mise en place d’une école de commerce interne pour les former. rapidement.