la chose importante
Après la fin du Covid et des mesures de protection vient la crise matérielle. Les PME gersoises en difficulté tardent encore trop souvent à demander conseil.
Le 1er juillet, Langlois Construction saisit le tribunal de commerce d’Auch. Gers PME demande qu’une procédure de sauvegarde soit mise en place. Si la situation économique de Langlois Construction est de plus en plus courante dans le Gers, il y a de moins en moins d’entrepreneurs qui prendront cette sage décision.
Paiements en berne
La fin des mesures d’aides liées au « quoi qu’il en coûte » a mis à nu les fragilités de certaines entreprises avant la crise du Covid. Le Gers constate des omissions d’entreprises dont il avait connaissance avant fin 2019, notent les services du tribunal de commerce. Ce n’était pas le cas pour Langlois Construction. Focalisée sur les maisons familiales, l’entreprise, comme bien d’autres dans le secteur de la construction, a été prise au piège d’une hausse soudaine et inattendue des prix des matériaux, puis de l’énergie. « Les contrats de maisons individuelles vendues en 2021 ne permettaient pas aux constructeurs » de répercuter les augmentations en cours de route, « car le prix était fixe », explique Delphine Medan, responsable du développement et de la communication de la PME. Les marges des producteurs sont mécaniquement réduites. »
L’industrie de la construction, ainsi que les installateurs photovoltaïques, etc., souffrent d’un problème de trésorerie dont ils ne sont pas responsables. Leurs clients, privés ou institutionnels, ne les paient tout simplement pas. « La fameuse règle de paiement des fournisseurs à 90 jours est aujourd’hui révolue, déplore Jean-Claude Hernandez, directeur des finances publiques du Gers. Nous avons des entreprises qui ont des carnets de commandes pleins, qui sont presque en surchauffe, mais qui ne sont pas payées. »
Mesure de sagesse
Par exemple, une entreprise de L’Isle-Jourdain est actuellement en grande difficulté car elle n’a finalement pas réglé sa facture de 600 000 € de France ou du tribunal de commerce – que la fin de la crise du Covid n’annonçait rien de tel. « Nous avons suivi les entreprises, très peu nombreuses dans le Gers, qui montraient des « signaux faibles », et elles ont été suivies de près », raconte Jean-Claude Hernandez.
Au contraire, l’économie a connu une dynamique de croissance de 5 % à 6 %. La crise actuelle, selon le directeur de la DGFIP, est une conséquence de la gestion du prix de revient des services rendus par les entreprises et les marchés qui ont insuffisamment reconnu la hausse des prix. « Le premier sujet est la dette interentreprises… »