Gouvernement : Trois conseils pour profiter de vos vacances en tant que ministre

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Après une année chargée, il est temps de souffler un peu. Elisabeth Borne et ses ministres peuvent s’offrir quelques jours de répit en cette fin de session parlementaire ce dimanche soir. Deux petites semaines de vacances pour se mettre au vert et essayer de reprendre un peu avant la rentrée, prévue le 24 août. Mais les ministres profitent-ils vraiment des vacances d’été ? Nous avons demandé conseil à d’anciens membres du gouvernement.

1. Décompresser en famille…

1. Décompresser en famille…

La première chose que vous devez faire est, bien sûr, de vous vider la tête. « Vous n’avez pas vraiment le temps de souffler, mais ces journées vous permettent quand même de recharger vos batteries. C’est le moment où l’on peut changer d’air, bronzer, faire quelques balades et s’amuser en famille, explique Patrick Kanner, ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports de François Hollande. « La fonction ministérielle n’est pas vraiment compatible avec le fait d’être parent. Alors ça permet de s’occuper de ses enfants, de retrouver le rythme d’une famille normale pendant quelques jours, loin des journées intenses des ministères, confirme Corinne Lepage, ministre de l’Environnement de 1995 à 1997. C’est ce changement de rythme que nous aimons le mieux. Parce que la tension mentale est toujours présente. Même en vacances, la merde ne s’arrête pas. »

Patrick Kanner, désormais chef des sénateurs PS, donne un petit conseil aux ministres du gouvernement Borne : « J’avais négocié de ne pas avoir d’agents de sécurité sur la serviette de plage à mes côtés, ma femme n’aurait pas supporté ça… Mais j’ai toujours eu mon téléphone allumé. moi, même en maillot. En réalité, le seul moment où vous êtes très calme parce que vous n’êtes pas disponible, c’est dans l’eau. Les bains de mer sont l’endroit le plus calme qui soit …”

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2… tout en restant connecté

2… tout en restant connecté

Parce qu’un ministre n’assume jamais complètement. Dans une circulaire envoyée à ses troupes, Elisabeth Borne a également rappelé quelques consignes à suivre : communiquer les dates et lieux de villégiature pour être disponible à tout moment « si nécessaire » et transférer les noms, qualités et coordonnées aux personnes chargées de la tenure dans le pays. ministère. « Quand on est ministre, on ne cesse jamais de l’être », poursuit Corinne Lepage. A cette époque, j’étais en charge de tous les risques industriels ou écologiques, donc mon téléphone m’accompagnait partout. Ça ne t’empêche pas de vivre, mais tu as cette tension permanente.

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La déconnexion n’est donc pas vraiment à l’ordre du jour. Patrick Kanner se souvient avoir fait le point chaque matin et chaque soir avec ses équipes, consultant régulièrement les mails et les sites d’actualités. « Nous sommes encore complètement dépendants, mais sortir de l’actualité serait une erreur. Le téléphone est un lien direct avec le pouvoir, mais aussi avec les médias, qui ne cessent de vous presser sur telle ou telle question. Même en short, vous êtes encore ministre, sourit-il.

Roger Karoutchi, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement de 2007 à 2009, le confirme. « En réalité, tu n’es pas vraiment en vacances, il faut être disponible dans l’instant ! Surtout pour les ministères souverains. Chaque semaine il y a un incident, un drame, un incendie, un crime. Mais ce n’est pas le mien non plus ! Je me souviens de Sarkozy nous disant : « être ministre est un si grand bonheur qu’il n’y a pas de fatigue », s’amuse le sénateur Les Républicains.

3. Etre prêt à réagir vite (et à enlever le polo)

3. Etre prêt à réagir vite (et à enlever le polo)

L’été n’est jamais facile. Et pour les ministres, il est important d’être vigilant. « À l’été 2008, j’étais au Maroc. Mais je reçois un coup de téléphone, ils me disent « ici, il faut rentrer ». Le lendemain, nous avons eu une réunion interministérielle sur les préoccupations liées à Lehman Brothers et à la crise financière. Je n’avais pas de choix. Mais il n’y a pas de déception à ce moment-là, car quand on est ministre, c’est une forme d’adrénaline, on a conscience de la responsabilité qui pèse sur ses épaules », assure l’ancien ministre des affaires étrangères chargé du commerce et des affaires Hervé Novelli ( 2007-2010) .

Bien que courte, la période estivale peut aussi être dangereuse. Tout le monde se souvient du sort de Jean-François Mattei à l’été 2003. L’entretien surréaliste avec le ministre de la Santé, qui répondait en polo depuis sa maison varoise alors que la canicule avait déjà fait de nombreuses victimes, lui avait coûté son poste. . . « Cela avait touché l’opinion publique et anéanti sa carrière. Tu dois faire attention. Et quoi qu’il arrive, n’abandonnez pas le costume dans les médias », souffle Roger Karoutchi. Le sénateur, qui ne prend jamais de vacances, ajoute : « La période est tellement tendue. Je ne pense pas être un prophète de malheur disant aux prêtres de tout faire pour prendre un maximum d’énergie. Car à la rentrée, ils auront une session parlementaire très longue et difficile… »