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Un bateau pour naviguer en Manche
Lorsqu’il rachète le Gros Plant Cyrano en 1998 à Quiberon, Jean-François cherchait un bateau simple pour naviguer en Manche. 25 ans plus tard, le contrat est rempli. Marin modeste, il dit ne pas être un grand marin, mais il a néanmoins traversé la Manche avec son voilier, validant son programme, avant de prendre la douloureuse décision de s’en séparer. « Quand on a eu le bateau, on a fait quelques régates, puis on a fait beaucoup de croisières dans la Manche. Puis on avait une maison sur l’eau, et on était moins en mer. Pendant 5 ou 6 ans c’était sous un cabanon un abri et j’ai donc fini par décider de le vendre. »
Un voilier qui a fini 2ème de la Mini Transat
Au moment de l’achat, il était dit, mais sans preuve, que Gros Plant avait couru la Mini Transat 79 et terminé 2ème avec Jean-Luc Van den Heede à la barre. En effet, le Gros Plant est issu du célèbre plant de Muscadet, les amateurs de vin comprendront le clin d’œil. L’architecte Philippe Harlé avait agrandi le bateau pour participer à la Mini Transat. Ils étaient différents au départ en 79, dont le même architecte qui a terminé 4ème. Jean-François précise : « Le Gros Plant fait à peu près la même longueur que le Muscadet, mais il est plus large à l’arrière. On commençait à penser à faire planer les bateaux.
Après une longue traversée de la Manche, Jean-François se rend compte qu’il a pris de l’eau et entreprend de démonter le bateau et propose de le remettre dans son état d’origine. Il a constaté que le bateau avait un « gros nez » ajouté à l’avant pour gagner en longueur à la flottaison, ce qui lui avait valu le nom de Cyrano. En décapant le pont, il découvre le numéro 8. VDH lui confirme plus tard, lors d’une régate pour les 50 ans du Muscadet, qu’il s’agit bien de son bateau !
Un voilier simple et rustique
Il y a peu de Gros Plant dans l’eau. 7 ont été construits : 4 par le chantier Aubin et 3 en construction amateur selon les informations de Jean-François. Avec 6,95 mètres hors tout et 2,50 mètres de large, le voilier reste transportable. Son gréement 4/5 porte 33 m2 de voilure.
Les services sont essentiels. En descendant vers la cabine on retrouve une table à carte minimaliste à tribord, un réchaud à cardan de l’autre côté. Pour se reposer, on utilisera les 2 couchettes cercueil à l’arrière ou la pointe avant que Jean-François a aménagée en couchette double.
Il résume ainsi : « C’est simple, il n’y a pas d’évier. Il n’y a rien à casser ! Quand on a acheté le bateau, il pétillait. On a tout enlevé pour se ménager quelques désagréments.
Avec le cockpit agrandi par rapport au Muscadet, l’espace est confortable avec 2 belles banquettes.
Un bateau marin et sûr
Conçu pour de belles navigations, le voilier roule bien et l’équipage se sent en sécurité, comme en témoigne Jean-François. « Nous avons eu de grosses bagarres en Manche, sans jamais avoir peur. Le bateau a un tirant d’eau de 1,30 mètre et la moitié du poids est dans la quille.
Le charme de la navigation à l’ancienne
Cependant il avoue quelques défauts à son bateau. « C’est un petit bateau qui a donc peu d’inertie dans les vagues. La mer peut paraître agitée tout de suite. On se mouille vite. Il a peu de marge et sans enrouler il faut changer de voile. Mais c’est aussi son charme. une voile d’autrefois. C’est beau et ça me rappelle les bateaux dont je rêvais enfant. Acheter un Gros Plant, c’est un peu comme acheter une 2 CV ou une Coccinelle, on va moins vite, mais c’est beau ! »