Auteur : Franck Delage – f.delage@sudouest.fr Publié le 22.12.2022. à 20h13. Mis à jour le 23.12.2022. à 8h19.
Pas une semaine ne passe sans la mise en place d’une réglementation sur le service des urgences, comme c’est le cas au centre hospitalier de Sarlat, qui évalue cette pratique comme positive et parie sur la généralisation des appels au 15.
Au coeur de l’été 2021, le centre hospitalier de Sarlat (Dordogne) était sous le feu des projecteurs avec le spectre d’une fermeture temporaire des urgences qui a affolé la population et les élus. Cet été, pour la première fois, l’accueil dans le service a été régulé avec la priorisation des appels vers le Centre 15. Désormais, le recours à ce fonctionnement tend à se généraliser, également dans les établissements de Bergerac et Périgueux. La règle selon laquelle les services d’urgence doivent être ouverts à tout prix est tombée et a été remplacée par une autre…
Au coeur de l’été 2021, le centre hospitalier de Sarlat (Dordogne) était sous le feu des projecteurs avec le spectre d’une fermeture temporaire des urgences qui a affolé la population et les élus. Cet été, pour la première fois, l’accueil dans le service a été régulé avec la priorisation des appels vers le Centre 15. Désormais, le recours à ce fonctionnement tend à se généraliser, également dans les établissements de Bergerac et Périgueux. La règle de garder ouvert à tout prix l’accueil des services d’urgence est tombée et a été remplacée par une autre, qui est la 15e.
A Sarlat, il semble que la fièvre de l’été 2021 soit encore loin et on salue même, au sein de l’établissement, ces bouffées d’air frais qui devraient souffler un vent nouveau sur l’hôpital public pour le rendre plus attractif. Il faut déjà remonter à l’inventaire des équipements de l’été 2021, ce qui a poussé l’hôpital du Sarladais à, en accord avec les services de l’Etat, prendre cette décision réglementaire un an plus tard.
Pour clarifier, Élodie Katz, cheffe de service des urgences, décrit l’état des hôpitaux publics à l’échelle nationale en quatre grandes caractéristiques : une réduction du nombre de soignants qui alourdit de plus en plus le travail des urgentistes ; une augmentation constante du flux de patients, dont beaucoup pourraient bénéficier de soins alternatifs ; manque de lits dans les autres services, également dû au manque de personnel, qui engorge les urgences en amont et finalement vieillit les structures.
Cœur de métier
« Avant, il y avait un amour inconditionnel pour le service public. Devenir praticien hospitalier était le graal, explique l’urgentiste. Parallèlement à ce constat, il y a un manque d’amour pour l’hôpital public. D’où le manque d’attractivité qui pénalise l’hôpital public dans un secteur devenu aujourd’hui hyperconcurrentiel avec le recours à l’intérim.
« Ma mission est d’offrir une véritable offre de soins à la population, non pas une offre de soins apparente, mais des soins de qualité, sécuritaires, structurés et hiérarchisés, en matière d’assistance médicale d’urgence », décrit la représentante du directeur, Anne Rousselot- Soulière. La « course à l’échalote » et la solution contre-productive de trouver des intérimaires pour subvenir à ses besoins coûte que coûte. De ce fait, l’accueil est ouvert 365 jours par an, au détriment de la qualité des soins et de la cohésion d’équipe, délaissée. « On peut, on sait donner beaucoup de soins, mais quand c’est mal fait, ça met en danger le personnel médical, les hôpitaux et les patients, ça n’a pas de sens », estime Élodie Katz.
D’autres solutions ont été imaginées, testées et adoptées qui peuvent être appliquées lorsque la dotation de deux médecins urgentistes n’est pas complète, comme la création d’une équipe paramédicale d’urgence (EPMU) et donc la fermeture temporaire des admissions d’urgence, ainsi que la régulation des flux de patients par le centre 15, selon l’organisation territoriale.
« L’idée est de se recentrer sur la qualité des soins et sur le cœur de métier, de donner aux médecins et paramédicaux l’envie de venir travailler à l’hôpital dans des conditions qui appartiennent vraiment à leur mission », précise le directeur adjoint, qui fait le lien avec le chef de service. Service d’urgence. vertus de ces appareils après six mois de fonctionnement.
« Dans un avenir proche, nous allons vers la généralisation de la réglementation comme c’est le cas chez nos voisins anglo-saxons », prédit Élodie Katz. Ne considérez pas le 15 comme une perte de temps. Cela permet de placer le patient au bon endroit et d’adapter la réponse à chaque cas. »
Attractif
« Cela nous permet de redevenir attractifs, de prodiguer des soins en toute sécurité, de ne pas épuiser le personnel restant, note le médecin urgentiste. Nous sommes en train de retenir une équipe d’intérimaires compétents en qui j’ai toute confiance. Cela consolide les effectifs. En conséquence, nous avons un nouveau médecin urgentiste qui arrive à temps plein au début de l’année. L’objectif final est d’arrêter ce système temporaire et de garder l’équipe qui assure la continuité des soins, qui est contente de venir travailler à l’hôpital public, qui retrouve la famille, comme avant. »
« L’idée est d’enchanter à nouveau l’hôpital public, la directrice vise tous ses services. J’espère que cette organisation sera pérenne, c’est ce qui redonnera sa place à l’hôpital, qui n’est pas un point de passage où l’on vient quand il n’y a rien d’autre. L’hôpital ne fonctionne pas par la pensée magique. Il doit y avoir des gens qui viennent travailler la nuit, le jour de Noël, et pas seulement aux urgences. »