Insécurité : les médecins spécialistes refusent de garantir leurs soins aux…

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Le Conseil de l’Ordre des Médecins d’Eure-et-Loir annonce la « fermeture de la maison médicale d’urgence » installée à l’hôpital de Chartres à partir du vendredi 30 décembre. Les médecins généralistes libéraux, censés assurer la pérennité, ont décidé d’exercer leur droit de rétractation, confrontés à des problèmes d’incertitude.

Ils ont décidé d’exercer leur droit d’opt-out. Les médecins généralistes libéraux ont décidé qu’à partir du vendredi 30 décembre, ils n’assureraient plus leur emploi permanent au centre médical de garde de l’hôpital de Chartres.

Installée à l’Hôpital Louis-Pasteur depuis juin 2011, cette structure est normalement ouverte de 20h00 à minuit, du lundi au vendredi ; de 14h00 à minuit, samedi et dimanche de 8h00 à minuit. Son fonctionnement est assuré par des médecins libéraux dans le cadre de soins ambulatoires permanents.

Selon certaines informations, plusieurs médecins généralistes ont eu des problèmes d’incertitude. En réponse, ils ont demandé au Conseil de l’Ordre des Médecins d’Eure-et-Loir de lui faire part de leur décision d’exercer leur droit de rétractation.

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Habitant depuis 2020 à Bailleau-l’Evêque, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Chartres, Anne-Sophie Gilmardais explique ne plus vouloir prodiguer de soins au centre médical de l’hôpital de Chartres, « jusqu’à ce que la situation change ». « 

Le médecin généraliste de 34 ans décrit :

« Je suis de garde régulièrement. Quand j’arrive à 20h00 après avoir travaillé toute la journée dans mon bureau, il y a déjà une cinquantaine de personnes. Les gens attendent parfois des heures avant d’être les premiers à prendre un ticket, comme dans les supermarchés. Je suis attaqué par certains patients qui ne comprennent pas que je prends les choses les plus urgentes en premier. »

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Anne-Sophie Gilmardais (médecin généraliste à Bailleau-l’Evêque)

Le médecin généraliste dit être arrivé dans l’établissement « avec une boule au ventre » et regrette d’avoir « été obligé de consulter en moins de dix minutes ». Il ajoute : « Nous demandons un règlement à 15 heures pour que les gens ne viennent pas pour tout et n’importe quoi. Nous voulons aussi une réceptionniste à l’entrée. »

Après son dernier quart de travail, Anne-Sophie Gilmardais raconte qu’elle a dû demander à un agent de sécurité de l’hôpital de la raccompagner à sa voiture.

À 1h du matin, j’ai dit poliment aux serveurs que je devais m’arrêter car quelques heures plus tard, j’avais une autre journée de travail. Certains sont partis très en colère. C’est dur pour tout le monde. Je fais mon travail pour guérir, pas pour être attaqué.

Le Conseil de l’ordre des médecins d’Eure-et-Loir indique alerter les autorités et les élus sur ces enjeux depuis plusieurs années.

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« Face aux dérives récentes, aux comportements inacceptables de certains patients, à l’insécurité patente et à l’épuisement des médecins, le conseil a décidé de soutenir les médecins dans leur droit à se retirer du secteur à partir du vendredi 30 décembre inclus », annonce Julien Cottet, président de la conseil d’administration d’Eure-et-docs loire.

Il estime que la situation « est devenue insupportable, extrêmement grave et préoccupante ». Le centre médical de garde sera probablement fermé pendant quelques jours. « Au moins jusqu’à vendredi prochain, précise Julien Cottet.