Révélée mercredi par Mediapart, cette affaire très grave met en lumière le rôle désastreux joué par le service communication du PSG.
On connaissait l’Armée rouge, le surnom donné aux supporters de Liverpool qui traversent l’Europe pour soutenir et louer leur équipe. On découvre désormais « l’armée numérique » du Paris-Saint-Germain, The Troll Digital Army, une armée de trolls qui auraient mené des campagnes de cyberharcèlement contre leurs propres joueurs (Adrien Rabiot, Kylian Mbappé), des dirigeants du football français (Jean-Michel Aulas ). ), des médias jugés hostiles (L’Équipe et Mediapart) mais aussi des journalistes, dont moi-même.
Révélée mercredi par Mediapart, cette affaire très grave met en lumière le rôle désastreux joué par la direction de la communication du PSG, qui aurait ordonné à une agence de (mauvaise) influence, Digital Big Brother, de mener des opérations de diffamation contre tous ceux qui étaient soupçonnés d’avoir démissionné de PSG. Le site d’enquête s’appuie sur un rapport de cette même agence, qui recense les rafles réalisées entre 2018 et 2020 depuis le « dispensaire » du club parisien.
Le PSG embauchait une « armée numérique » pour mener des raids violents sur Twitter
Quelles étaient alors les plaintes de la direction du PSG contre L’Équipe qui avaient conduit à interdire à nos médias d’assister aux entraînements et aux conférences de presse ? Deux Unes : la première sur l’ouverture d’une information judiciaire pour des soupçons de trucage lors du match de Ligue des Champions entre le PSG et l’Etoile Rouge de Belgrade, le 13 octobre 2018. La seconde, le 8 décembre 2018, sur les risques pour le PSG de se séparer d’un de ses deux stars, Neymar ou Kylian Mbappé, en cas de sanctions pour manquement au fair-play financier. Le plus terrible de l’histoire ? Cette dernière information nous a été confirmée par plusieurs sources, y compris au sein du club, ce qui n’a pas empêché le PSG de publier un démenti dans la foulée accompagné d’un communiqué intitulé « L’Équipe, média de désinformation ».
Une campagne de diffamation #boycottlequipe a alors fait son apparition sur les réseaux sociaux dans son déluge, jusqu’à ce qu’il reçoive des vidéos menaçantes, comme un homme violemment battu au visage adressé sur mon compte personnel.
Cette nouvelle affaire intervient au moment où la justice s’intéresse depuis plusieurs mois aux soupçons d’opérations de « barbouzerie » menées par un lobbyiste et un ancien policier, qui sont liés à cette même direction de la communication du PSG. Une affaire choquante au sommet du club et qui renvoie une image peu flatteuse de son institution alors que le Qatar s’apprête à accueillir la prochaine Coupe du monde (du 20 novembre au 18 décembre).