Pour les tribunaux, en effet, le non-paiement du salaire mensuel à son échéance équivaut à une rupture du contrat de travail par l’employeur et à un licenciement sans motif réel et sérieux.
L’affaire
Alors qu’il devrait normalement être payé le dernier jour du mois, le salarié n’a toujours pas reçu son salaire 11 jours plus tard.
Il considère donc qu’il s’agit d’une rupture de son contrat de travail par les efforts de l’employeur, l’avertit par courrier, et gagne le tribunal des Prud’hommes afin d’obtenir des dommages et intérêts.
L’employeur de son côté se défend, d’une part en arguant que le salarié ne l’a pas prévenu pendant les 11 jours de retard, et d’autre part en précisant que :
et que, bien que ce transfert n’ait pas encore eu lieu, il n’en avait pas informé son employeur.
Les tribunaux
Tant le Conseil de Prud’hommes que la Cour d’Appel approuvent les travaux.
La Cour d’appel a même condamné l’employeur à lui verser 3 000 € de dommages et intérêts pour licenciement sans motif réel et sérieux, plus 14 400 € d’indemnité de préavis, plus 1 440 € au titre des congés payés, plus 1 000 € de dépens.
Et comme si cela ne suffisait pas, la Cour de cassation a non seulement accepté cette décision, mais a également ajouté 3 000 € de frais supplémentaires.
Mauvaise journée pour l’employeur !
Bien qu’il n’y ait pas de date de paiement fixée pour l’employeur (sauf si prévu dans l’accord d’entreprise ou la convention collective), le code du travail prévoit néanmoins que le paiement du salaire doit être effectué une fois par mois. En conséquence, l’employeur qui laisse s’écouler plus d’un mois entre deux versements est responsable. Et non seulement ce retard de paiement peut être considéré comme une rupture de contrat, comme le confirme la loi de l’affaire précitée, mais c’est aussi un délit, puni jusqu’à 2 250 € (article R. 3246-1 du code du travail).
Source : Cour de cassation, chambre publique, numéro de pourvoi 20-21.690, 6 juillet 2022, inédit.