La Sécurité sociale déroute deux centres de santé en Ile-de-France

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Deux centres de santé dentaires ou ophtalmiques, situés à Trappes (Yvelines) et au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), ont été radiés par la Sécurité sociale pour pratiques frauduleuses, a annoncé dimanche à l’AFP la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Le 22, confirmant une information du journal Le Parisien

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« Ces centres sont notamment accusés d’avoir établi de fausses facturations et d’avoir facturé des actions fictives, c’est-à-dire non réalisées », précise la Cnam dans un communiqué. Elle estime que le préjudice financier s’élève à « près de 1,5 million d’euros pour ces deux centres ». L’assurance maladie a décidé « vu la gravité des faits » de les déconvenuer « pour une durée de cinq ans sans suspension ».

Marie Lafarge, sous-directrice en charge des affaires sanitaires et juridiques à la CPAM de Seine Saint Denis, précise que ce n’est pas la seule sanction, puisque « nous avons réclamé 160 000 euros au centre du Blanc Mesnil, qui n’auraient pas dû être payés par la santé Assurance ».

Des soins bâclés dans le centre du Blanc Mesnil

Cette sanction prendra effet à partir du lundi 23 janvier pour le centre Seine-Saint-Denis, qui propose des soins dentaires et ophtalmologiques, et à partir du 1er février pour le centre Yveline, qui propose uniquement des soins dentaires. Les deux caisses primaires de ces deux pôles ont porté plainte, selon la Cnam.

Thierry Meignen, sénateur de Seine-Saint-Denis, avait lancé il y a six mois l’alerte dans le journal municipal Blanc Mesnil. Il explique que « les médecins du centre ont même essayé de nous faire condamner pour diffamation. Ils ont osé », s’amuse-t-il.

Il ajoute ensuite qu’« ils travaillaient en équipe. Les deux enfants travaillaient au cabinet et le père y opérait. Il convenait donc de prescrire une opération de la cataracte. » Quant à l’opticien qui ouvrait à 100 mètres des limites de la ville, et à qui les patients étaient accompagnés pour leurs lunettes, était aussi un membre de la famille ».

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Marie fait partie des personnes qui se sont rendues au centre du Blanc Mesnil. Elle précise qu' »ils ont fait des tests Covid qu’ils nous ont fait payer alors qu’il n’y avait pas de raison d’être. J’y suis allée pour une urgence dentaire. Ils ont fait le traitement en deux minutes. Je ne savais même pas, quels soins dois-je donner à mon compagnon. C’est une secrétaire dentaire qui a fait le diagnostic et ils nous ont envoyé à Paris voir un spécialiste. Dehors je pouvais dire que c’était un début de carie et ils parlaient de déchausser les dents. Pour moi c’est une arnaque et je me demande même pourquoi il n’a pas fermé plus tôt ».

Centres de santé communautaire (CTS) AAC | Autorité Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes
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Des déconventionnements inédits pour des centres de santé

« Nous avons alerté l’ordre des médecins, l’ARS et la CPAM pour leur demander de bien vouloir faire l’examen et voir ce qui se passait ? Il y a eu d’autres témoignages et notamment d’un monsieur qui aurait dû être diagnostiqué avec une tumeur si le « La visite avait été bien faite. Il a perdu un œil, il a failli perdre la vie. Le mieux pour tout le monde serait que ce cabinet ferme », estime Thierry Meignen.

Conséquence de ces déconventions, inédites pour les centres de santé selon l’Assurance maladie : la Sécurité sociale n’y couvrira les soins que sur une base très faible, le tarif dit « d’autorité ». Pour une consultation d’ophtalmologiste à 30 euros, le remboursement est de 1,22 euros.