Le cannabis a-t-il évolué pour devenir « beaucoup plus addictif…

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Publié le 1er novembre 2022 à 18h22 Source : Sujet TF1 Info

Publié le 1er novembre 2022 à 18h22.

Le ministre de la Santé s’est opposé à la légalisation du cannabis, jugeant ce produit plus dangereux qu’avant.La teneur en THC de la résine comme de l’herbe de cannabis a bien augmenté.

Le ministre de la Santé s’oppose à la légalisation du cannabis, considérant ce produit plus dangereux qu’auparavant.

La teneur en THC de la résine et de l’herbe de cannabis est considérablement augmentée.

Si le ministre de la Santé a reconnu avoir déjà fumé « deux, trois joints » dans sa jeunesse, il s’est dit fermement opposé à tout projet de légalisation du cannabis. Dans la lignée d’Emmanuel Macron, qui a progressivement clarifié sa position au fil des années, François Braun est donc contre et a expliqué pourquoi sur RTL, le 29 octobre : « Ce n’est plus le même cannabis. Il faut faire beaucoup attention à cela. Les plantes sont manipulées, même génétiquement, par des trafiquants pour les rendre beaucoup plus addictives. C’est dangereux pour la santé.

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Une concentration en THC plus grande dans la résine

Le cannabis est composé de deux ingrédients actifs : le delta-9-tétrahydrocannabinol, également appelé THC, et le cannabidiol, alias CBD. Sa concentration varie selon les produits consommés. Quelle est la différence entre les deux? N’étant pas sans conséquences pour la santé, la consommation de THC « entraîne des effets euphorisants, une désinhibition et une sensation de bien-être« , rappelle Santé publique France (SPF). Mais c’est surtout cette substance qui a un « pouvoir addictif », contrairement au CBD qui n’a que des « propriétés anxiolytiques, relaxantes ou sédatives ».

Et la présence de THC est en fait augmentée dans le cannabis que l’on retrouve dans les saisies. « La teneur moyenne en THC de la résine de cannabis a plus que doublé en dix ans, passant de 12,3 % en 2011 à 26,7 % en 2020, tandis que, dans la même période, celle de l’herbe a augmenté de 25 % (de 10,4 % en 2011 à 13,0 %). Au début des années 2000, le taux de THC de la résine de cannabis était estimé entre 9% et 13%, selon l’OFDT. Celle des échantillons d’herbe variait de 6 % à 13 %.

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À l’échelle européenne, le niveau de THC trouvé dans la résine de cannabis est légèrement inférieur. Depuis Lisbonne, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a publié son rapport 2022 sur l’usage de plusieurs substances dans les pays de l’UE. Il note que « au cours de la dernière décennie, les prix indexés de l’herbe de cannabis et de la résine de cannabis ont été relativement stables, tandis que la teneur moyenne en THC de ces deux formes a augmenté ». Et que « la teneur moyenne en THC de la résine (21%) est presque le double de celle de l’herbe de cannabis, qui se situe généralement autour de 11% ». Dans ce contexte, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) travaille à la mise à jour de son rapport sur « les conséquences sanitaires et sociales de la consommation de cannabis à des fins non médicales ». Une publication est attendue avant fin 2022.

Maintenant, que savons-nous de la dépendance à cette substance ? Dans son étude citée plus haut, Santé Publique France indique que « contrairement à ce qui a longtemps été affirmé, les données actuelles montrent qu’environ 10% des personnes qui expérimentent le cannabis deviennent dépendantes ». Cela passe à 50% pour les consommateurs de tous les jours.

En France, si le ministre de la Santé ferme la porte à la légalisation du cannabis, les parlementaires se penchent régulièrement sur le sujet. En juillet dernier, une note sénatoriale, réalisée à la demande de la sénatrice Catherine Conconne, examinait la législation des pays voisins. Elle note que tous les pays étudiés, de l’Allemagne au Portugal en passant par les Pays-Bas, « ont dépénalisé la consommation de cannabis, à l’exception de la Suisse », où la consommation reste un délit pénal.

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