La Bretagne en hiver ? Et pourquoi pas ? Nous longeons la côte de Brest à Morlaix et découvrons le Finistère Nord sous un jour différent, loin des foules touristiques que l’on peut rencontrer en été. Et avec le climat océanique typique du Finistère, les températures restent douces et le soleil brille souvent. Quant aux lumières d’hiver, elles sont sublimes !
Que faire en Finistère en hiver ? Pour mieux apprécier les paysages sauvages baignés de cette lumière si particulière, nous vous proposons un florilège de lieux très photogéniques, à travers la route des phares (nombreux !), le pays des Abers et la côte des Légendes, avec un petit saut de puce sur l’île de Batz, face à Roscoff.
Découvrir les différents visages de Brest
Pour jeter un œil à Brest, la « ville aux cinq ports » à l’extrême ouest de la Bretagne, sans prendre le bateau (les balades commentées dans le port ont lieu d’avril à octobre), faites une promenade sur la digue de La Pérouse. De là, vous observez le goulot d’étranglement, le port et la ville. Vous pourrez également admirer les bateaux à quai dans le port de plaisance du Château, premier port de plaisance de Brest, à l’entrée de la rivière Penfeld.
On découvre un autre regard sur la ville en empruntant le funiculaire urbain qui relie depuis 2016 le centre-ville au quartier de Recouvrance. En quelques minutes, traversez la Penfeld en profitant de la vue sur le château, avant d’arriver aux Ateliers des Capucins, où les ateliers militaires mécaniques de l’arsenal ont laissé place à la vie et à la culture. Témoins de ce passé, quelques machines-outils sont exposées. Vous pourrez également voir le Canoë de l’Empereur, construit pour Napoléon Ier.
A l’extérieur, depuis le belvédère de Cesaria Evora, on surplombe la Maison aux Lions – un édifice du XIXe siècle dont l’extérieur a été restauré (l’intérieur est encore en construction) – et les bassins de Pontaniou, et on peut observer l’activité des observateurs militaires port le long de la Penfeld, avec le pont de la Recouvrance en arrière-plan
Plusieurs sites intéressants à Brest sont fermés en janvier. Alors venez de préférence à partir de février. Par temps maussade, vous pourrez visiter l’Océanopolis et le Château de Brest, qui abrite le Musée de la Marine et où vous pourrez profiter d’une très jolie vue sur la rade depuis les remparts. En vue : d’un côté le port de plaisance du Château, les presqu’îles de Plougastel et de Crozon, et de l’autre les quais du port militaire sur la Penfeld, la Recouvrance et la tour Tanguy.
Faire une pause méditative à la pointe Saint-Mathieu
La Pointe Saint-Mathieu, à 25 km à l’ouest de Brest, est un lieu d’une rare beauté, et en hiver la lumière y est magnifique au lever et au coucher du soleil.
Bordé par le célèbre sentier de randonnée GR34, qui longe la côte bretonne, le promontoire rocheux domine la mer d’Iroise. Au pied du phare du XIXème siècle, on se promène dans les ruines romantiques de l’Abbaye de Fine-Terre, dont la construction débuta au XIème siècle. De l’autre côté de la rue se trouve la belle chapelle Notre-Dame-de-la-Grâce.
Et de l’autre côté on découvre le sémaphore et un lieu dédié aux marins perdus en mer : une place du souvenir, un chemin de mémoire, un cénotaphe et un monument émouvant où sont exposées des photos de marins (actuellement fermé pour travaux, il rouvrira pour le public vers le 15 avril 2023). Ici les mots de Jules Michelet prennent un sens particulier : « Là les deux ennemis se font face : la terre et la mer, l’homme et la nature. Il faut la voir quand elle s’émeut, la furieuse, quelles vagues monstrueuses elle amasse à la Pointe Saint Matthieu »
Arrêtez-vous à quelques kilomètres au nord de la Pointe Saint-Mathieu dans le charmant village du Conquet qui conserve de belles demeures d’armateurs comme la Maison du Lion d’Or du XVIe siècle. C’est aussi un port de pêche réputé (notamment pour le tourteau) et le point de départ pour les îles de Molène et d’Ouessant.
Longer la route des Phares, complètement à l’ouest
Suivre la route des phares, c’est la garantie de profiter de paysages d’une grande beauté. En face du Conquet se trouve le phare de Kermorvan sur la presqu’île du même nom. C’est le plus occidental des phares terrestres de France. Lors d’une promenade au grand air sur la plage des Blancs Sablons, longue étendue de sable fin de 2,5 km, vous aurez une belle vue sur la presqu’île de Kermorvan.
Un peu plus au nord, vous êtes arrivé au bout du monde (« Penn ar Bed », en breton) : la pointe de Corsen, le point le plus occidental de la France métropolitaine. Il marque également la limite théorique entre l’océan Atlantique et la Manche. Une table d’orientation vous aidera à vous repérer (et les panneaux indiquent Paris… et New York, à 5 375 km !). D’ici, le panorama sur la mer d’Iroise est fantastique.
Non loin de là, à 500 m de la côte, se trouve un autre phare, celui de Trézien, mis en service en 1894. Enfin, à une quarantaine de kilomètres plus au nord, sur la commune de Plouguerneau, depuis la côte on aperçoit l’île Vierge et son phare , le plus haut d’Europe.
Pour avoir une vue sur la mer, la côte et les îles du Ponant au loin, mieux vaut monter en haut des phares. Mais attention : ils ne sont pas ouverts toute l’année, et certains ferment même plusieurs mois en hiver. Avant votre arrivée, contactez les offices de tourisme.
S’en laisser conter sur la côte des Légendes
C’est un lieu unique où l’imagination peut facilement s’enflammer. Le village de Meneham (« le hameau sur la montagne », en breton), inhabité depuis 2001 (la fermeture du bar lui a été fatale !), a été classé monument historique en 1975 et entièrement restauré.
A l’origine, au milieu du XVIIIe siècle, un seul bâtiment s’y dressait, caché entre les rochers : la douane spéciale, qui guettait les contrebandiers. Par la suite, des maisons ont été construites, où les villageois se sont installés. De nombreuses légendes circulaient sur les habitants de ce qu’on appelait le « pays païen ». On a dit que ces païens, appelés « païens » (lorsque le terme signifiait « paysans »), étaient des pillards de naufrages ou, pire, des naufrageurs impitoyables. Autant d’histoires destinées à rabaisser ces villageois, qui en réalité étaient pêcheurs, agriculteurs et cultivateurs d’algues et n’avaient pas la vie facile…
Le long de la côte, les chaos de granit ont inspiré bien d’autres légendes, les rochers prenant avec délice des formes fantastiques.
Voir le phare de Pontusval, à Brignogan-Plages, l’un des plus photographiés de Bretagne. Il a été construit sur la pointe de Beg-Pol et a été mis en service en 1869. Il s’agit en fait d’un phare toujours habité par Marie-Paule, qui en fut la gardienne pendant plus de 30 ans.
Arpenter l’île de Batz, loin de la foule
En arrivant à Roscoff, il ne faut qu’un quart d’heure pour rejoindre l’île de Batz, qui en hiver a l’avantage de ne pas être envahie par les touristes. Certes, le Jardin botanique et le Phare Georges Delaselle sont fermés à cette période de l’année, mais il y a de très belles balades à faire sur l’île qui compte 12 km de sentiers pédestres.
Vous pourrez ainsi découvrir en toute tranquillité les plages, la côte rocheuse, les landes et les dunes qui se succèdent sur le littoral et profiter de tous les panoramas et des lumières hivernales qui donnent aux paysages un relief particulier. En vous promenant dans les ruelles étroites de la commune, vous découvrirez des maisons de granit agrémentées de jardins où poussent palmiers et autres plantes exotiques, témoignant de la douceur du climat qui règne sur ces terres.
Et s’il fait un peu plus frais (il peut y avoir du vent), vous pourrez vous réchauffer au café avec vue sur le port.
Roscoff vaut également le détour et il est très agréable de se promener dans ses rues en hiver. Pour voir la ville, l’île de Batz au loin et la baie de Morlaix et ses îles, il faut se rendre à la chapelle Sainte-Barbe, située sur l’éperon rocheux de Bloscon. Spectacle spectaculaire garanti !
Chercher les beaux spots de Carantec à Morlaix
Après une balade à Carantec sur la jolie plage de La Grève Blanche, bordée de villas, vous pourrez rejoindre à pied ou à vélo l’île de Callot, accessible uniquement à marée basse (attention à revenir sur le continent avant que la mer ne monte).
A la chapelle Notre-Dame, point culminant de l’île, vous pourrez profiter du panorama avant de continuer vers la pointe nord. Une table d’orientation permet de situer les îlots et les communes des environs : à l’ouest, on aperçoit la baie du Paradis et Saint-Paul-de-Léon, et à l’est, le château de Bull, ancien château militaire forteresse devenue l’emblème de la baie de Morlaix.
Enfin, à Morlaix, vous pourrez emprunter le « circuit des 3 collines » proposé par l’Office de Tourisme, situé dans la Maison Penenault, un bel hôtel particulier de la fin du XVIe siècle. L’occasion de découvrir les maisons à pans de bois des XV et XVI siècles et de prendre de la hauteur en escaladant le grand viaduc construit au milieu du XIX siècle.
Le 1er étage est librement accessible au public en journée. De la chapelle Notre-Dame-des-Anges, vous avez une autre belle vue sur la ville.
A Morlaix, nous vous conseillons de vous rendre à la Manufacture des tabacs, surnommée « la Manu », le nouveau lieu culturel de la ville (encore en développement), avec des cinémas et des salles de spectacles, une annexe de la librairie Dialogue et un bar. Et en 2023, l’Espace des sciences y ouvrira ses portes.
Les Escales d’Hiver : itinéraires touristiques pour explorer le Finistère en hiver
Vous souhaitez aller plus loin et sillonner le département en hiver ? Le Finistère vous propose 5 itinéraires touristiques qui vous permettront d’admirer les principaux sites du Finistère sous un nouveau jour, des Monts d’Arrée au phare de Saint-Mathieu, le relief du pont de Landerneau, l’un des derniers ponts habités d’Europe , jusqu’au marché de Noël de Locronan, un des plus beaux villages de France, le long du sentier du littoral et de l’Argoat.
Chaque circuit, qui peut être suivi dans son intégralité ou par étapes, vous permettra de découvrir les lumières hivernales, l’histoire, les légendes et les traditions des régions du Finistère.
Les circuits sont proposés sur la carte « séjours d’hiver » disponible gratuitement dans les offices de tourisme du département et dans une sélection de grands magasins du Finistère (Armor Lux, Decathlon, Fnac, Intersport, Leclerc Culture, etc.).
– Plein phare sur l’Iroise et les Abers : un circuit pour admirer les lumières des phares sur la mer d’Iroise, les abers, l’île d’Ouessant, le village de pêcheurs d’algues de Meneham et le port de Brest, le plus grand d’Europe.
– Magie de lumière, de la baie de Morlaix à Landerneau : un parcours longeant la côte des sables, l’île de Sieck, Landerneau ou les clôtures des paroisses, candidates au patrimoine mondial de l’UNESCO.
– Secrets de lumière, de Crozon au Pays Bigouden : un voyage sur le Menez Hom et ses 329 m d’altitude, Locronan, Douarnenez, la Pointe du Raz, Grand Site de France, ou encore le phare d’Eckmühl et son feu cette nuit du Bigouden pays.
– Lumières Légendaires, Monts d’Arrée et Montagnes Noires : une balade nature dans les Monts d’Arrée, au rythme de leurs histoires et légendes, dans la forêt de Huelgoat, dans les Montagnes Noires ou dans le Domaine de Trévarez et ses lumières .
– Jeux de lumière, de l’Odet à la Laïta : un circuit qui permet d’admirer les lumières de la ville à Quimper, Concarneau, Pont-Aven, la cité des peintres ou Quimperlé, ou s’offrir un bain de lumière naturelle en suivant le GR34 qui longe de belles plages de sable fin.
Fiche pratique
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Comment s’y rendre, comment se déplacer ?
– En train : il faut environ 3h45 pour rejoindre Brest (3h pour Morlaix) depuis Paris, 2h25 depuis Rennes.
– Par avion : L’aéroport de Brest est relié à plusieurs aéroports français.
– En voiture : depuis Paris, minimum 6 heures de route jusqu’à Brest, 2h45 depuis Rennes et 3h15 depuis Nantes.
Sur place, vous pourrez vous déplacer en voiture, mais aussi en vélo, à pied ou en bus (ou un mix de tout ça !).
– L’Hôtel de la Mer : Promenade des Chardons Bleus, à Brignogan. Un tel. : 02-98-43-18-47. Tenu par la sympathique Anne Robart, cet hôtel est parfait pour dormir près de la mer, bercé par le bruit des vagues. Il est ouvert depuis 2016 et s’est engagé dans une démarche éco-responsable. Accès gratuit à l’espace bien-être. Chambres (toutes avec vue mer) à partir de 110 €. Egalement un restaurant, servant des produits locaux. Menu (entrée, plat, dessert) à partir de 37 €.
– L’Hôtel de Carantec : 20, rue du Kelenn, à Carantec. Un tel. : 02-98-67-00-47. Un très bel hôtel (4 étoiles) avec une vue imprenable sur la baie de Morlaix. A la table étoilée de Nicolas Carro, vous pourrez déguster une cuisine raffinée préparée avec des produits de saison et locaux (le chef fait ses courses dans un rayon de 36 km), toujours avec une belle vue sur la mer. Double à partir de 96 €. Menu à partir de 35 €.
– Hôtel & Thermes de Sainte-Barbe : Pointe Sainte-Barbe, Le Conquet. Un tel. : 02-98-48-46-13. Envie d’être aux premières loges pour observer les tempêtes hivernales…bien à l’abri dans une chambre cosy ? Dans cet hôtel chic aux allures de paquebot, surplombant les flots de la mer d’Iroise, vous êtes au bon endroit. Offre spéciale « L’hiver à Sainte-Barbe Hôtel & Spa » : 1 nuit avec petit-déjeuner, 1 dîner, 1 soin du visage, accès au spa, à partir de 390€ pour 2 personnes.
– Le Café du Port : 28, quai de la Douane, à Brest. Depuis octobre 2022, dans ce restaurant du port de commerce de Brest, on peut déguster la cuisine du chef étoilé Guillaume Pape (qui sert à L’Embrun, en centre-ville) en version bistrot. Une bonne adresse. Plats à partir de 15 € le midi.
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En ligne : 25 janvier 2023