Lucien, 90 ans, originaire du Havre, garde de bons souvenirs d’une décennie à bord de France, fleuron français des croisières. Il nous livre quelques-uns de ses souvenirs.
Le 19 décembre 1974, le paquebot France de la Compagnie Générale Transatlantique effectue son dernier voyage. Un court voyage qui l’a mené à quai du Havre (Seine-Maritime) en attendant son avenir avant de renaître en 1979 après avoir été repris par une société norvégienne sous le nom de Norway.
Traversée inaugurale le 3 février 1962
Lancé en 1960, le navire de 316 mètres de long a été mis en service en janvier 1962. Lucien, un pâtissier du Havre, était là. L’homme de 90 ans se souvient de ses près de 13 ans à bord du vaisseau amiral de la marine marchande comme si c’était hier et avait forcément « les larmes aux yeux » alors que la France désarmait.
« La première traversée entre Le Havre et New York a eu lieu le 3 février 1962 », se souvient Lucien, lui aussi témoin privilégié de deux tours du monde, et qui, par discrétion et timidité, préfère parler du navire et de ses équipages que sur lui-même… « Il était tout neuf. Il venait des chantiers navals de Saint-Nazaire », se souvient celui qui a précédemment servi aux Antilles.
« Il y avait 1 100 employés à bord, dont une soixantaine de cuisiniers pour 1 200 à 1 300 passagers, qui travaillaient de 7h à 22h sept jours sur sept. C’était une grosse usine », raconte un peu nostalgique Lucien en présentant la photo souvenir du brigade masculine, toute de blanc et de gris vêtue, avec une toque de chef.
48 heures de préparation pour le gala du commandant
Une équipe chargée notamment de la préparation du Gala du Commandeur pour « une quinzaine de personnes triées sur le volet : hommes d’affaires en smoking, femmes en robe longue, stars (Michel Galabru, Louis de Funès, Johnny Hallyday)… « Cela nous a pris 48 heures. Nous ne connaissions rien aux surgelés à l’époque. De la fabrication de sculptures de glace au service de caviar en conserve aux invités, en passant par les étalages de fleurs avec des fruits et légumes, tout était fait maison.
Et de se souvenir des passagers – surtout d’outre-Atlantique – qui ont été « géniaux ». « J’aime les Américains ! » dit-il encore aujourd’hui. Ils étaient si heureux d’essayer la cuisine française. »
De retour définitif de France en 1974, Lucien se lance cette fois dans la restauration à terre avant de prendre sa retraite. Non sans s’isoler du milieu maritime, ayant fait plusieurs croisières avec sa défunte épouse, dont une sur un cargo en Asie.
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