« Le marché du travail est très flexible » : comment le Canada encourage les femmes à devenir entrepreneures

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Written By Sophie Ledont

Rédactrice passionnée qui a vécu dans plus de 25 pays toujours à la recherche de la dernière information.

Entreprise? D’abord, Françoise Briet n’y a pas pensé. À Toronto depuis 1997, ce natif de Beaune (Côte-d’Or) est un « éducateur ». Après un doctorat en nutrition à Paris V et un post-doc à Toronto, il était attendu pour la recherche. « Même si je reçois de l’argent, l’organisation s’intéresse aux chercheurs à temps partiel, aux médecins, le salaire est moins cher qu’un chercheur à temps plein », a-t-il déclaré. Il reprend donc des études, cette fois en commerce, au Humber College de Toronto. On le retrouve alors comme chef de projet dans plusieurs pays africains pour l’ONG canadienne Feed the Children. « J’y ai rencontré des entrepreneurs travaillant sur la sécurité alimentaire et ça a cliqué : les entreprises peuvent avoir un fort impact sur le terrain », a-t-il déclaré.

Oui, mais où va-t-il ? « Ma grand-mère a beaucoup d’ustensiles de cuisine et j’aime toujours ça », a-t-il déclaré. Il avait déjà un permis de résidence canadien, mais il devait gagner de l’argent pour vivre. Quelle spécialité choisir ? Ce seront, pour peu de temps, des madeleines, douces et délicieuses. « Je me suis vite ennuyé… », sourit-il.

Cuisine collective francophone

Durant les années 2010, les microbrasseries fleurissent à Toronto, il rencontre des brasseurs et pense à un produit, la gelée de bière, pour accompagner fromage, charcuterie et plats. Il est difficile de gagner sa vie au début, malgré sa créativité. «Mais au Canada, le marché du travail est très flexible: vous pouvez gérer votre entreprise et toujours embaucher», a-t-il déclaré.

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En 2015, après avoir ouvert Malty and Hoppy Delicacy, il a travaillé comme chef au consulat de France pour préparer des dîners et des cocktails. Pendant la pandémie, alors que les autorités encourageaient les entrepreneurs comme lui à se connecter, il en a profité pour créer son entreprise. Avec quelques faits saillants : des articles du Toronto Life et de La Presse, au Québec, font l’éloge de ses premières gelées. « Aujourd’hui, les brasseurs viennent me voir pour travailler ensemble », se réjouit-il.

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Pas question de s’arrêter là. Au-delà des nombreux contrats de distribution, Françoise Briet veut mettre en place, avec l’aide des programmes provinciaux et fédéraux, une cuisine partagée, française pour les femmes, immigrantes et réfugiées. Le but? Leur mettre, à sa manière, le pied à l’étrier, pour qu’eux aussi vivent du business.

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Incubateurs et programmes pour les porteuses de projet

Incubateurs et programmes pour les porteuses de projet

Un rapport McKinsey le soulignait en 2017 : en augmentant la participation des femmes à l’économie, le Canada pourrait ajouter 6 % à son économie nationale en 2026. Or, si le groupe des travailleuses se situe dans la moyenne des pays industrialisés, elles sont en revanche pas représentées en tant que fondations de petites et moyennes entreprises. Désormais, les autorités fédérales ont adopté une stratégie pour les femmes entrepreneures, dotée d’un budget de 6 milliards de dollars*. L’idée est de développer les compétences entrepreneuriales des femmes et de promouvoir les opportunités dans les domaines de la finance et du marketing.

Tant au niveau fédéral que provincial, les efforts se multiplient, sous forme de programmes de soutien et d’incubateurs, tant pour les femmes canadiennes que pour les femmes immigrantes et réfugiées. Ainsi, par exemple, Her Own Boss!, financé par le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, est disponible dans toutes les provinces, sous forme d’ateliers. L’objectif est double : identifier les compétences des nouveaux arrivants et leur donner les connaissances nécessaires pour monter une entreprise. L’année dernière également, le New Canadians Centre a lancé Hobbi (Home-Based Business Incubator), un programme de formation de dix semaines destiné aux femmes étrangères qui souhaitent créer une entreprise. Oui, les femmes qui déménagent au Canada peuvent aussi participer à des programmes mixtes !

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