Lors de la journée d’intégration des étudiants E2SE au terrain multisports Moho. © Marylène Carré
À la fois tiers-lieu et espace de coworking, le Moho de Caen (Calvados) fait cohabiter étudiants, entrepreneurs, chercheurs et institutions pour relever les « défis planétaires ». Et cherche à attirer les jeunes, de 8 à 27 ans.
Pourquoi de 8 à 27 ans ? « Parce qu’à 8 ans on a déjà des idées qui méritent d’être développées, et qu’à 27 ans on est souvent encore étudiants », explique Anna Mojzesz, responsable de la communication au Moho de Caen et du programme Moho4Young. Ce dernier, qui a débuté en 2021, est destiné à accompagner et suivre des jeunes « qui portent un projet d’intérêt général sur des enjeux contemporains ».
La première année, après un financement participatif qui a permis de récolter 100 000 euros, un appel à projets a été publié. Résultat : 32 candidatures reçues de toute la France et au final 8 projets ont été soutenus. Parmi elles, l’initiative d’un frère et d’une sœur du collège d’Orno pour réduire la quantité de déchets à la cantine et emballer les produits non utilisés pour les redistribuer. Ou le voyage des jeunes en Islande l’été dernier pour mesurer l’impact du réchauffement climatique. Le deuxième appel à projets sera publié en février 2023.
Le Moho est la troisième commune située à proximité des quais de l’Orne et de la gare de Caen. © Archives Ouest-France
Affrontements entre habitants
En complément de ce dispositif, Moho invite tout au long de l’année les jeunes à participer aux événements qu’il organise : projections, débats et rencontres avec des chercheurs, chercheuses ou artistes « inspirants » (Moho Talks). Ils ont accès à un espace de coworking gratuit du côté du restaurant et à des places réservées aux abonnés au prix de 50€ par mois (au lieu de 235€). Ils peuvent y travailler, préparer leurs compétitions ou développer leurs projets, rencontrer d’autres clients et avoir accès à des salles de réunion, de créativité, de sport…
Terrain multisports ouvert aux élèves de l’école d’ingénieurs ISEN-YNCREA. © Marylène Carré
Ici, au cœur du Moho, ces fameuses « collisions » doivent avoir lieu entre habitants pour échanger savoirs, savoir-faire, idées ou projets. Le grand bar central et le « cube » sont destinés à inspirer et encourager la collaboration.
Samba Diaw, 24 ans, diplômé de l’école d’ingénieurs ESIX Caen il y a un an, a créé sa société Datadunk avec le soutien de Normandie Incubation. Il expérimente un prototype d’équipement de terrains de sport indoor afin de collecter des données sur les performances sportives des joueurs. « Ce n’est pas facile de trouver un bureau comme celui-ci avec un terrain de basket », sourit-il. Vous n’avez pas besoin de sortir, nous avons tout en place. J’ai même trouvé mon partenaire informatique. C’est le mode qui convient pour des performances optimales. »
Diplômé d’un an d’ingénierie, Samba Diaw, 24 ans, crée sa propre entreprise. Il est un résident de Moh. © Marylène Carré
Le terrain multisports est occupé par des tables de travail ce jour-là. C’est une journée d’intégration pour les étudiants E2SE qui doivent résoudre une enquête policière. L’école de management étant trop à l’étroit dans ses locaux, elle déplace une partie des cours à Moho. C’est l’exemple d’un autre établissement privé qui attend son futur campus sur la presqu’île de Caen : l’école d’ingénieurs ISEN-YNCREA. Les étudiants suivent leur cours à Moho et ont accès au terrain de sport le jeudi après-midi. Une touche de campus américain.