Publié le 24 janvier 2023 à 12 h 01 Mis à jour le 24 janvier 2023 à 14 h 22
Avec l’épisode d’étiages sur le Rhin l’été dernier, le trafic ferroviaire a joué un grand rôle pour les ports de Strasbourg en 2022. Comme en 2018, année déjà marquée par un long étiage, le tonnage transporté par rail a dépassé celui transporté en bateau. Le transport de conteneurs a été particulièrement stimulé par le trafic de fret ferroviaire, tandis que la baisse du trafic total grâce au rail a été limitée à 7 %.
Ce constat conforte la décision de la direction d’un autre port fluvial de France d’accélérer les investissements visant à soutenir la « solidarité » entre le fleuve et le ferroviaire. Lorsque les navires ne peuvent plus transporter autant de marchandises que d’habitude, les trains sont en effet plus chargés. Le port compte déjà une centaine de kilomètres de voies ferrées et la première gare de fret d’Alsace.
Nouvelle gare fluviale pour les bateaux de croisière
Son nouveau plan d’investissement, présenté mardi, prévoit près de 60 millions d’euros sur trois ans, dont près de 12 millions pour les infrastructures ferroviaires. C’est un niveau nettement plus élevé que ces dernières années (environ 8 millions par an). Plus précisément, 13,1 millions d’euros seront investis en 2023, 15,5 millions en 2024 et 28,1 millions en 2025. Le rythme devrait rester soutenu pour achever les travaux du nouveau terminal ferroviaire du sud, dont les études sont en cours. Selon les estimations actuelles, il coûtera environ 45 millions d’euros.
Avec 17 rotations ferroviaires, contre 9 il y a sept ans, le port atteint « la capacité maximale de son terminal nord », selon sa directrice générale, Claire Merlin. Fin 2021, l’étude a montré un potentiel de doublement du trafic ferroviaire d’ici 2030.
« On fait partie de cette dynamique depuis cinq ans et on est même un peu au-dessus », précise le dirigeant qui évoque « les trains sont tous pleins cet été », alors que normalement ils ne le sont pas. Pour l’instant, cependant, il n’est pas possible d’ajouter des trains sur les voies en cas d’étiage.
Allonger des voies ferrées
Les investissements prévus permettront notamment l’extension de certaines lignes ferroviaires aux nouvelles normes ferroviaires (un train de marchandises longue distance fait jusqu’à 750 mètres) et la modernisation des voies d’accès depuis le réseau ferré national.
« Nous réfléchissons sérieusement au développement des transports continentaux », ajoute Claire Merlin, dans la logique de basculer le transport routier vers les modes doux. Actuellement, les trains au départ de Strasbourg se dirigent principalement vers les ports de la mer du Nord (Anvers et Rotterdam) et de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). La construction d’une nouvelle gare fluviale pour les navires de croisière est également prévue.