En lançant une pétition, le maire Benoît Payan veut contraindre la France à accélérer la mise en place d’une zone à émissions réduites en Méditerranée.
Trente mille signatures en moins d’une semaine. La pétition contre la pollution atmosphérique due au transport maritime lancée par le maire de Marseille, Benoît Payan (Marseille Printemps), a trouvé sa cible en plein été. Sans surprise. La ville vient de traverser huit jours d’une « alerte de niveau 2 » à la pollution à l’ozone et la mise en place, pour la deuxième fois seulement de son histoire, d’une circulation différenciée interdisant le centre-ville aux véhicules à moteur plus polluants. Une mesure levée par le préfet des Bouches-du-Rhône, le dimanche 24 juillet à 20 heures.
« Les Marseillais suffoquent », observe Benoît Payan depuis son bureau du Palais du Pharo, dont les fenêtres donnent sur le port industriel, géré par l’Etat, et, au loin, les impressionnants paquebots de croisière en escale, ses principales cibles . vengeance.. « Les niveaux de pollution ne sont plus acceptables. La communauté sert à agir, mais aussi à faire réagir. C’est une question de santé que je mets sur la place publique pour que les gens qui habitent ici comprennent ce qui se passe », insiste le maire, déjà à l’origine, en février 2022, d’une tribune éditée par Le Monde réunissant vingt – cinq maires du pourtour méditerranéen réclamant la création d’une zone de régulation des polluants (ECA).
Dans sa requête, M. Payan demande plusieurs mesures : l’interdiction par arrêté départemental des arrêts de bateaux polluants dans sa ville lors des pics de pollution, plus généralement, l’accélération de la création de la zone de réduction des émissions de soufre (SECA) en Méditerranée, et surtout la mise en place d’une zone ECA, limitant la pollution aux oxydes d’azote et aux particules fines. Elle propose également à l’Etat de mieux contrôler les navires qui entrent dans le port de Marseille pour s’assurer qu’ils utilisent des carburants avec un indice de 0,1% de soufre. « Je n’aimerais pas que certains aient des dérogations », glisse-t-il.
Une « formulation maladroite »
A Marseille, la pollution générée par les bateaux de croisière cristallise les oppositions. Alors que l’activité renaît après le clampage du Covid-19, avec 530 escales et près d’un million et demi de passagers attendus en 2022, selon le Cruise Club, de nombreuses associations d’habitants dénoncent les fumées qui asphyxient leurs quartiers. Le 14 juin, le collectif Stop Croisières, d’un simple armement de kayaks, bloquait l’arrivée du Wonder of the Seas et de ses 9 000 passagers. Outre le soutien de sa majorité, à l’avant-garde de laquelle se trouvent les élus écologistes, l’initiative de Benoît Payan reçoit le soutien des trois nouveaux représentants des Nupes de la ville, dont Manuel Bompard (LFI), qui rappellent que « 2 500 prématurés « . décès par an sont dus à la pollution de l’air à Marseille ».
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