C’est le résultat de la grève de décembre 2022 : les médecins en général ne prodigueront plus de soins médicaux. À moins, bien sûr, qu’ils soient nécessaires.
C’est un dénominateur commun : toutes les associations professionnelles médicales de la région Centre-Val de Loire (même nationales) sont unies. La CSMF, la FMF, la SML, l’UFML, la MGF et le syndicat des médecins de demain ont lancé, depuis le lundi 23 janvier, un appel à la grève permanente concernant le PDSA, c’est-à-dire la prise en charge durable des patients. En d’autres termes : les soirs et les week-ends appellent le travail.
Négociations avec la Sécu rompues
« En somme, allez-y. Payer l’avis du médecin sur le prix d’une coupe de cheveux, ça suffit ! » a déclaré le Dr Edmond Galipon, qui travaille à Bazoches-les-Gallerandes. Les travailleurs ont promis de ne pas arrêter la grève et la fermeture de l’usine intervenue en décembre 2022, notamment pour demander une réévaluation de la concertation. « Le gouvernement ne comprend pas l’importance des fonds qui seront dédiés à la médecine de ville pour répondre aux besoins de la population. Les groupements représentant les médecins libéraux ont rompu les négociations avec la Caisse nationale d’assurance maladie », en entend-on le communiqué.
La PDSA, c’est quoi ?
En effet, la continuité des soins permet, comme son nom l’indique, d’assurer que les patients soient vus en cas de problème de santé en dehors des heures d’ouverture des services privés : le soir, le week-end et les jours de repos.
Ces gardes médicales sont proposées par des médecins généralistes sur la base du volontariat. La loi des médecins a une liste et un calendrier qui est établi, qui parle ensuite au président.
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Les médecins reçoivent dans leur cabinet mais majoritairement dans le Centre Médical qui travaille dans le secteur (Pithiviers, Olives, etc.), à partir de 20h (sauf accord avec le service d’urgence le plus proche) et généralement le samedi et tous les dimanches ou jours fériés.
Réquisitions possibles, voire très probables
Le Dr Latifa Miqyass, médecin-chef à Bazoches a également noté que « ces gardes reviennent très vite, environ une fois toutes les six semaines, puisque nous sommes dans un désert médical ». Elle participera à cette grève : « Il suffit d’adresser un courrier à l’Autorité régionale de santé (ARS) pour se déclarer joueur de façade, avec copie de l’arrêté. Ensuite l’ARS est libre de nous solliciter ».
Car, en effet, pour assurer cette continuité des soins, l’ARS peut solliciter le dirigeant qui a besoin d’un salarié (généralement celui qui doit passer l’appel ce jour-là). « La demande doit être faite en main propre, par un représentant de la police. Elle ne peut être faite par courriel ou par téléphone. Un médecin est tenu de payer une amende de 3 750 euros (article L4163-7 du code de la santé publique).
Il ne devrait donc pas y avoir de conséquences pour les patients.
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