Les médecins libéraux ne veulent pas rendre la responsabilité à…

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Par SudOuest.fr avec AFPPublié le 29/01/2023 à 09:13Mis à jour le 31/01/2023 à 10:51

Les médecins libéraux craignent que cette obligation n’aggrave les problèmes d’attractivité de leur profession et d’accès aux soins

Déjà irrités par leur charge de travail, les médecins libéraux craignent que les gardes ne redeviennent obligatoires, au risque d’exacerber les problèmes d’attractivité et de contrebalancer l’objectif recherché par des difficultés d’accès aux soins.

Plus de bénévolat, mais une « obligation collective » d’astreinte le soir, le week-end et les jours fériés pour tous les médecins et infirmiers libéraux : c’est le sens d’une modification de la loi introduite par la députée de la Renaissance Stéphanie Rist en janvier 19ème de l’assemblée.

En 2002, après une longue grève, l’obligation d’appel a été supprimée du code professionnel des médecins. Il a été remplacé par un système collectif de soins ambulatoires (PDSA) basé sur le volontariat avec une rémunération forfaitaire.

Deux décennies plus tard, alors que le nombre d’urgences hospitalières augmente, la pression sur les libéraux monte à nouveau, tant de la part de l’exécutif que dans le cadre de la négociation de la convention qui doit les lier à l’assurance maladie pour les cinq prochaines années.

Quand la durée des soins sous la responsabilité des praticiens libéraux est « incertaine ou plus certaine, tout arrive à l’hôpital », soulignait Emmanuel Macron dans ses vœux au monde de la santé le 6 janvier.

Il faut donc « réactiver et encourager les soins de longue durée en ville. Les Français ne doivent pas avoir de mal à trouver un médecin de garde », a déclaré le président de la République, ajoutant que ces gardes seraient « mieux payés ».

Les défenseurs des médecins sont surpris des nouvelles « contraintes » imminentes s’ils croient que la PDSA fonctionne actuellement. Selon un rapport de l’Ordre des médecins, près de 40 % des médecins généralistes étaient de garde en 2020. Cela n’a cependant pas empêché plus de 90% du territoire national d’être couvert par des soins permanents jusqu’à minuit et le week-end.

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« Nuit profonde »

Certains médecins proposent également des quarts de nuit (00h00 à 8h00), bien que pour les libéraux, ils soient rares et généralement très calmes. « Si j’ai fini à 8 heures du matin, je n’ai pas de repos compensatoire. A 9h15, je suis à l’Ehpad avec mes patients », souligne Luc Duquesnel, délégué des médecins généralistes au sein du syndicat CSMF.

« On a un métier qui attire de moins en moins de jeunes et on charge le bateau pour nous… C’est humiliant parce qu’on fait le travail », assure ce médecin de Mayenne, qui avance que la durée du travail hebdomadaire est un généraliste. a été évalué à 55 heures.

Pour le syndicat SML « il est particulièrement grave d’obliger les médecins libéraux, dont beaucoup ont plus de 60 ans, à être de garde ». « Reprendre les consultations après une nuit blanche, c’est comme travailler avec un taux d’alcoolémie positif », a déclaré Corinne Le Sauder, présidente de la Fédération médicale française (FMF) et médecin généraliste du Loiret.

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Appel à la grève

Pour exprimer leur mécontentement, les syndicats appellent depuis le 23 janvier à la grève des gardiens, les participants au mouvement s’exposant à des revendications. Ils visent désormais la révision par le Sénat de la loi Rist le 14 février et ont déjà prévu un rassemblement devant le Palais du Luxembourg ce jour-là.

En même temps, ils préparent leurs propositions. Ils souhaitent notamment que le samedi matin soit pris en compte pour la durée des soins, afin d’obtenir une meilleure rémunération et parce que « les médecins, comme tout le monde, veulent avoir deux jours de repos », souligne MG France première association de médecins généralistes.

Une perspective que le ministre de la Santé François Braun a semblé rejeter, « pas sûr que ce soit la meilleure solution » aux difficultés d’accès aux soins.