A partir d’avril 2022, le service de gynécologie du centre de santé de Villeneuvois ne réalisera plus d’IVG, faute de personnel. Le Groupe Sécurité IVG Villeneuve entend tout mettre en œuvre pour rétablir l’accès à ce droit dans la zone.
« Je pense qu’ils n’ont aucune idée de l’action qu’ils ont entreprise, sans compter qu’ils se sont interdits par la loi. Il y a un droit qui est restreint, c’est un droit qui doit être protégé. » Assis en terrasse, les membres de l’équipe de Défense IVG Villeneuve ont planifié leur travail. Depuis avril 2022, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’est plus pratiquée au centre de santé de Villeneuvois, à Villeneuve-sur-Lot.
Une situation inacceptable selon Luc de Bernis, ancien gynécologue aujourd’hui à la tête du Centre de santé sexuelle de Villeneuve-sur-Lot et Fumel. Alors que l’accès légal à l’avortement est garanti par la loi, cette fermeture crée une réelle inégalité dans l’accès à ce droit.
Risque de retard de traitement
Luc de Bernis comprend que cette décision, étroitement liée à la dégradation de l’hôpital public, ne porte pas « sur l’avortement volontaire ». Cependant, c’était une menace pour le droit des femmes d’accéder à l’avortement. « Pourquoi cet avortement affecte-t-il directement les emplois ? C’est inacceptable », a-t-il déclaré.
Certaines femmes sont maintenant obligées de marcher pendant une heure pour se faire avorter.
« Les femmes de Villeneuve – Fumel sont obligées de se déplacer, à leurs frais, jusqu’au centre hospitalier d’Agen. Et même plus loin, si les structures de soins sur l’Agenais sont pleines. »
Collectif Défense Avortement Villeneuve
Ce manque de soins peut entraîner de graves conséquences, notamment pour les adolescentes, qui se font parfois avorter en cachette et n’ont pas la possibilité de voyager seules. « Nous recevons des filles, qui peuvent venir de régions éloignées et n’ont pas forcément de moyen de transport pour se rendre à Agen, voire Bordeaux. Cela nous inquiète beaucoup », a déclaré Muriel Malvy, responsable de la Maison des femmes de Villeneuve. – na-Lot.
Le risque est de remplir les autres centres de santé du département, et, qui plus est, de prolonger le délai. « Nous sommes confrontés à un conflit majeur depuis avril dernier, qui est surtout lié à des problèmes relationnels entre le groupe d’obstétriciens et de sages-femmes, qui ont fini par quitter l’établissement », a déclaré Bruno Chauvin, directeur du centre de santé de Villeneuvois. , expliquer. la situation présente.
Seuls deux gynécologues-obstétriciens travaillent au centre. Cette dernière ne peut pas contrôler l’IVG, car le système est déjà plein, selon Bruno Chauvin. Dans le passé, cette sage-femme les faisait, uniquement par la médecine. « Nous sommes dans une situation malsaine », a-t-il regretté, se disant conscient de l’urgence de la situation. « Je l’ai mesuré de deux manières. La première est parce qu’il y a une règle, j’ai un but en utilisant la loi. Et je l’ai mesuré par rapport à l’inconfort de ces femmes. »
Cela garantit que le centre travaille dur pour rétablir l’accès à l’avortement. « Nous prévoyons d’installer de nouvelles sages-femmes pour voir comment ce travail peut être soutenu ici, comme cela se faisait par le passé. »
Désormais classée libérale, Elodie Viel, qui travaillait au centre de Villeneuve-sur-Lot, dit recevoir régulièrement « des appels téléphoniques de patients un peu perdus, qui ne savent pas où ils sont. Ils ne le sauront pas ». L’infirmière – qui s’est vu refuser un accord d’IVG médicamenteuse par les médecins du centre – les a alors emmenés à l’hôpital le plus proche. « Certains vont à Bergerac, d’autres à Agen. Mais l’une d’entre elles doit aller à Bordeaux, car elle ne peut pas prendre de rendez-vous à proximité. »
Des mots qui correspondent au témoignage de Marie*. Lorsqu’elle est tombée enceinte, elle a pris des pilules contraceptives pendant six mois. On lui a alors conseillé de contacter le centre de santé de Villeneuve-sur-Lot, qui l’a emmenée à l’hôpital d’Agen. Mais à Agen, on lui a dit qu’il ne pouvait pas s’occuper de lui. « Ils m’ont dit que je ne faisais pas confiance à cet hôpital ». Et la jeune femme n’a rien. « J’étais en colère, je me sentais seul. En France, c’est encore un droit. » Ce n’est qu’avec une sage-femme libérale qu’elle peut avorter.
Elodie Viel regrette que cette inégalité d’accès commence « la plupart des femmes ou le moins des femmes ». « Et même pour ceux qui peuvent se déplacer, c’est difficile de voyager plus, vers un endroit qu’on ne connaît pas. »
Le groupe a demandé que la situation soit rétablie au plus vite au centre de santé de Villeneuvois et a présenté une pétition en ce sens. Ses membres ont demandé qu’une demi-journée par semaine soit réservée aux demandes d’avortement d’urgence. Sans succès jusqu’à présent.